Député aux États du duché de Brabant, il s'y fait remarquer à la suite de son opposition aux réformes de l'empereur Joseph II. Étant à la fois père-abbé et colonel-propriétaire de plusieurs régiments (dragons de Tongerloo, hussards[4] et volontaires) levés sur les terres de l'abbaye, il fut caricaturé très souvent par les Autrichiens et par les Allemands[5]. Au XIXe siècle, Jean-Baptiste Madou avait copié l'une d'elles. Les dragons de Tongerloo avaient comme uniforme : chapeau noir, habit vert à distinctifs écarlates, gilet, culotte, buffleteries ivoire[6].
L'attachement profond de nos pères à leurs traditions et à leurs privilèges avaient provoqué, dès 1787, une vive opposition aux mesures de soi-disant modernisation de Joseph II qui cherchait à exploiter le sentiment religieux à des fins politiques (le joséphisme inspiré du fébronianisme et du gallicanisme).
Hermans participe activement à la révolution brabançonne. Il se fait nommer aumônier général de l'armée où il se fait connaître en bénissant les drapeaux. Il soutient également financièrement la révolte[7]. En 1789, à la suite de l'expulsion des troupes impériales des Pays-Bas autrichiens, il est nommé par les États du Pays de Brabant pour participer à l'établissement du Traité d'union des États belgiques unis. Son nom figure parmi ceux des signataires de ce traité le [1].
Le , lors de l'invasion des Français, l'abbé et les religieux sont chassés de Tongerloo par les troupes de la République française. Au moment de la dispersion, Godefroi Hermans dirige 118 religieux[8]. Après ce dernier combat, il se retire dans la maison pastorale de Haren près de Bois-le-Duc où il décède en 1799[1].
Anselme Beke lui succéda pour diriger les chanoines[9].
↑Franc̜ois Xavier de Feller, Dictionnaire historique ou Histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talens, les vertus, les erreurs, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours. T. 8 / , par l'abbé F. X. de Feller. Nouvelle édition revue... sur la 3e... T. I [- VIII]. - Supplément au Dictionnaire historique de l'abbé F. X. de Feller formant la suite de la nouvelle édition... [par J. Bocous et les abbés J. B. L'Ecuy et Ganilh]. Tome IX [- XII]..., 1818-1820 (lire en ligne).
↑Hippolyte Hélyot et Maximilien Bullot, Dictionnaire des ordres religieux, ou Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires et des congrégations séculières de l'un et de l'autre sexe, qui ont été établies jusqu'à présent.... T. 3 ; mise par ordre alphabétique, corrigée et augmentée... par Marie-Léandre Badiche,... et par M. l'abbé Tochou ; publ. par l'abbé Migne,..., 1847-1863 (lire en ligne).
↑Ancienne collection Jean Jadot gouverneur de la Société générale, vendue en vente publique à Bruxelles.
↑Programme de la grande fête militaire rétrospective de juin 1930 au Parc du Cinquantenaire à Bruxelles. Voir aussi : Général Rouen, L’Armée belge. Exposé historique de son organisation, de ses costumes et uniformes, de son armement et de sa tactique depuis les temps primitifs jusqu’à nos jours, Bruxelles : Lyon-Claesen, 1896.
↑Arthur Chuquet, Les guerres de la Révolution. Jemmapes et la conquête de la Belgique (1792-1793), 1886-1890 (lire en ligne).
Bernard Joassart, « L'Abbé Godefroid Hermans et l'œuvre des Bollandistes à Tongerlo (1789- 1796) », dans Dominique-Marie Dauzet, Martine Plouvier, Abbatiat et abbés dans l'ordre de Prémontré, Turnhout, Brepols, coll. « Bibliotheca victorina » (no 17), , 437 p. (ISBN2-503-51633-5, BNF40063734), p. 213-238.
« Sur les bollandistes et l'abbé Hermans », L'Ami de la religion et du Roi : journal ecclésiastique, politique et littéraire, Paris, vol. 39, , p. 94-98 (lire en ligne, consulté le ).
(nl) Waltman van Spilbeeck, De abdij van Tongerloo, Lier-Geel, Taymans-Nezy, , 651 p.