Les glandes prépuciales (Glandulae praeputiales ou preputial glands pour les anglophones) sont des glandes exocrines productrices de phéromones et situées à proximité des organes génitaux de certains mammifères (chez la souris par exemple)[1], ou le castor qui l'utilise notamment pour marquer son territoire, notamment en hiver[2].
Chez les femelles, elles sont parfois appelées « glandes clitoridiennes » car situées près du clitoris.
Pour des raisons pratiques, le modèle animal utilisé pour l'étude de ces glandes a surtout été la souris de laboratoire et le rat de laboratoire.
Ces deux animaux possèdent en effet des glandes préputiales d'une structure très similaire (bien que plus petites) aux glandes sébacées humaines.
Ces glandes, très petites et souvent invisibles, seraient des glandes sébacées modifiées[7], comme chez d'autres mammifères.
Elles contribuent à la production du smegma, dont les fonctions sont encore discutées. Cette sécrétion, plus ou moins importante selon l'âge et les individus, joue un rôle dans la signature odorante personnelle.
Selon les personnes, ces glandes de part et d'autre du frein du prépuce sont invisibles à peu visibles (léger renflement).
Elles peuvent par contre devenir bien visibles en cas d'infection[8]. Une infection (souvent bilatérale[9]) peut parfois induire un abcès bilatéral de ces glandes[10],[11].
De même qu'il y a encore débat autour de la question de l'importance fonctionnelle de l'odeur corporelle et des phéromones chez l'Homme, l'existence de glandes préputiales fonctionnelles est également encore discutée par certains auteurs[12].
Historiquement les glandes préputiales ont d'abord été évoquées chez l'Homme par l'anatomiste Edward Tyson[13] et en 1694 entièrement décrites par un autre anatomiste William Cowper (1666-1709) qui les a nommées « glandes de Tyson » en hommage à E. Tyson[14],[15].
Ces glandes sont alors décrites comme des glandes sébacées modifiées. Elles sont situées autour de la surface de la couronne intérieure du prépuce qui recouvre le pénis humain au repos. Certains auteurs estiment qu'elles sont plus nombreuses ou plus fréquemment situées dans le sillon balano-préputial[16].
Leur sécrétion est l'un des composants du smegma masculin.
Certains auteurs doutent encore de leur existence[12] : les humains n'auraient pas, selon eux, de réel équivalent anatomique fonctionnel des glandes trouvées chez les souris ou le rat.
Risque de confusion
Ces glandes ne doivent pas être confondues avec les excroissances rosâtres ou jaune blanchâtre parfois trouvées sur la couronne du gland du pénis (dites papules perlées du gland (ou papillomes hirsutoïdes)) qui sont des excroissances cutanées non impliquées dans la formation de smegma[17],[18].
Pathologie
L'infection de ces glandes est rare[19].
Elle peut par exemple être due chez l'homme à l'invasion de ces glandes secondairement[20] à une infection par un gonocoque[21],[22]. Ceci se traduit par une inflammation et leur gonflement (de quelques millimètres à centimètres). Les Anglais nomment « Tysonitis » cette affection[23] (maladie sexuellement transmissible). L'infection est également possible chez la femme[24].
Un kyste peut se former (au contenu colloïdal, muqueux ou séreux à partir d'une infection de la glande préputiale[25] et une hypertrophie de ces glandes a pu être constatée chez certaines personnes âgées[26].
Notes et références
↑(en) Martin-Alguacil N, Schober J, Kow LM, Pfaff D, « Oestrogen receptor expression and neuronal nitric oxide synthase in the clitoris and preputial gland structures of mice », BJU Int., vol. 102, no 11, , p. 1719–23 (PMID18793302, DOI10.1111/j.1464-410X.2008.07989.x, lire en ligne)
↑(en) Rosell F (2002) « Do Eurasian beavers smear their pelage with castoreum and anal gland secretion ? » J Chem Ecol. 2002;28(8):1697-701.
↑(en) Ramoutsaki IA, Papadakis CE, Ramoutsakis IA, Helidonis ES. (2002) « Therapeutic methods used for otolaryngological problems during the Byzantine period » Ann Otol Rhinol Laryngol. 2002;111(6):553-7.
↑(de) Riha O, Medizinhist J (2006) « [Theory and practice in medieval surgery] » Medizinhist J. 2006;41(2):137-55. (résumé)
↑(en) Burdock GA (2007) « Safety assessment of castoreum extract as a food ingredient » Int J Toxicol. 2007 Jan-Feb;26(1):51-5. Review.
↑Batistatou A, Panelos J, Zioga A et al. « Ectomic modified sebaceous glands in human penis » Int J Surg Pathol. 2006;14:355–356.
↑ a et b(en) Satya Parkash, « Human subpreputial collection: its nature and formation », Journal of urology, vol. 110, no 2, , p. 211–212 (PMID4722614, lire en ligne)
↑(en) Kruger L, « Edward Tyson's 1680 account of the 'porpess' brain and its place in the history of comparative neurology », J Hist Neurosci, vol. 12, no 4, , p. 339–49 (PMID15069865)
↑W Cowper, Myotomia reformata; or, An anatomical treatise on the muscles of the human body, London, 1694, 1724
↑(en) Batistatou A, Panelos J, Zioga A, Charalabopoulos KA, « Ectopic modified sebaceous glands in human penis », Int. J. Surg. Pathol., vol. 14, no 4, , p. 355–6 (PMID17041207, DOI10.1177/1066896906291779, lire en ligne)
↑(en) Ono T, Matsuno M, Ishihara T, Saita B (1990) « Senile hypertrophy of Tyson's glands » J Dermatol. 1990 Jul;17(7):452-4
Voir aussi
Bibliographie
(en) Reznik G, Ward JM (1981), Morphology of neoplastic lesions in the clitoral and prepucial gland of the F334 rat ; J Cancer Res Clin Oncol. ;101(3):249-63 ; PMID7309779 (résumé)
(en) Reznik G, Reznik-Schüller H (1980), Pathology of the clitoral and prepucial glands in aging F344 rats ; Lab Anim Sci. Oct1980 ;30(5):845-50 (résumé).
(en) Diz Rodríguez R, Vírseda Chamorro M, Arance Gil I, Quijano Barroso P, Martínez Benito MM, Paños Lozano P (2007), Penis epidermoid tumors review ; Actas Urol Esp. Jan2007;31(1):7-10. Spanish (résumé).
(en) Parkash S, Jeyakumar S, Subramanyan K, Chaudhuri S. Human subpreputial collection: its nature and formation. J Urol. 1973;110:211–2
(en) Mayser P, Schütz M, Schuppe HC, Jung A, Schill WB (2001), Frequency and spectrum of Malassezia yeasts in the area of the prepuce and glans penis ; BJU Int. 2001 Oct;88(6):554-8.