Giovanni Bernardo De RossiGiovanni Bernardo De Rossi
Giovanni Bernardo De Rossi, né le à Castelnuovo Nigra dans le Piémont et mort le à Parme, est un orientaliste et hébraïsant italien. BiographieGiovanni Bernardo De Rossi naquit à Castelnuovo Nigra, en Piémont, le 25 octobre 1742. Dès ses premières études, il se montra passionné pour le travail, et sitôt qu’un bon livre lui tombait sous la main, il ne manquait pas d’en faire des extraits qu’il conservait avec soin. Il ne se délassait de ses travaux classiques que par d’autres études, en apprenant le dessin, et s’occupait à tracer des cadrans solaires. Destiné à l’état ecclésiastique, il se rendit à Turin pour y suivre les cours de théologie et d’hébreu. Les progrès étonnants qu’il fit dans cette langue déterminèrent sa vocation. Il n’y avait que six mois qu’il en avait commencé l’étude lorsqu’il fit imprimer, en vers hébraïques d’un mètre fort difficile, un assez long poème (Canticum, seu Poema hebraicum, Turin, 1764, in-4°), en l’honneur de M. de Rora, qui venait d’être nommé à l’évêché d’Ivrée. Reçu docteur, en 1766, et ordonné prêtre, il n’en continua pas moins son étude favorite. Il apprit tout seul l’hébreu sans points, le rabbinique, le chaldaïque, l’arabe et le syriaque ; il dédia, en 1768, à monseigneur de Rora, qui avait été transféré au siège archiépiscopal de Turin, ses Carmina orientalia (Turin, in-4°) et fit graver en bois, à ses frais, pour l’impression de cet ouvrage, les caractères orientaux qui manquaient à l’imprimerie royale. La suite de ses travaux philologiques ne lui permit pas de se borner aux langues orientales proprement dites ; il crut devoir y joindre l’étude de la plupart des langues vivantes, et il rédigea pour son usage des grammaires anglaise, allemande, russe, etc. Cette infatigable activité, dont il donnait des preuves en composant des vers ou autres pièces en langues orientales dans toutes les occasions importantes, fut récompensée, en 1769, par un emploi au musée qui dépend de la Bibliothèque royale de Turin, annexée à l’université. A la même époque, le duc de Parme, voulant donner un grand éclat à l’université qu’il venait de fonder dans sa capitale, ne négligeait rien pour y attirer des professeurs du premier mérite, et l’abbé de Rossi fut appelé pour y occuper la chaire de langues orientales, avec des conditions fort avantageuses. Ayant obtenu l’agrément de son souverain, le savant philologue accepta l’invitation, et pendant quarante années il ne cessa de se livrer à ce pénible enseignement. Grâce au célèbre imprimeur Bodoni, qui avait établi à Parme one fonderie de caractères qui égalait au moins ce que l’on connaissait de plus beau en ce genre dans le reste de l’Europe, Rossi put déployer d’une manière plus brillante son érudition dans la polygraphie orientale. Il publia, en 1769, un poème à l’occasion du mariage du duc Parme (In nuptiis Ferdinandi I et Mariæ Amaliæ, Poema anatolico-polyglotta, 1769, in-4°), et lors du baptême du prince Louis de Parme, en 1774, il donna vingt inscriptions en caractères exotiques, tous fondus et gravés par Bodoni. Ces essais furent si bien reçus que, l’année suivante, lors du mariage du prince de Piémont, qui régna depuis sous le nom de Charles-Emmanuel IV, il fit paraître ses Epithalamia exoticis linguis reddita, in nuptiis aug. principis Car. Emm. et Mariæ Adel. Clotild. (Parme, grand in-fol.) regardés encore aujourd’hui comme un des chefs-d’œuvre de l’art typographique, et auxquels, pour la difficulté de la composition, on ne pouvait peut-être comparer alors que le Monumentum romanum, fait en l’honneur de Peiresc, avec la différence que ce dernier était le fruit du travail combiné d’un grand nombre de savants, au lieu que les Epithalamia sont entièrement l’ouvrage de l’abbé de Rossi, si l’on excepte les dédicaces latines, qui sont de Paciaudi. Ce chef-d’œuvre typographique valut à l’auteur une médaille d’or de la part du roi de Sardaigne. Benjamin Kennicott s’occupait alors de son grand recueil des variantes du texte hébreu de la Bible. Le professeur de Rossi, qui avait déjà formé pour ses propres études une collection de manuscrits de ce genre, plus nombreuse que celles des premières bibliothèques de l’Europe et qui ne cessait de l’enrichir de jour en jour, voulut montrer qu’il pouvait encore aller en ce genre plus loin que le savant anglais. Il fit, en 1778, le voyage de Rome, y demeura trois mois et recueillit dans les plus riches bibliothèques de cette ville une immense collection d’importantes variantes qui avaient échappé aux collaborateurs de Kennicott. Il poussa cette entreprise avec une ardeur infatigable et fit paraître, le 3 janvier 1782, le programme des Variæ lectiones Veteris Testamenti, le seul de ses ouvrages qu’il ait publié par souscription. L’ouvrage fut terminé en 1788, et dix ans plus tard il y joignit un supplément. Ses importants travaux avaient fait connaître à l’Europe la richesse de sa bibliothèque en manuscrits de la Bible et en éditions hébraïques du XVe siècle ; il avait jusqu’à cinq exemplaires de telle édition, dont les Anglais se vantaient de posséder le seul qui existât. L’Empereur, le roi d’Espagne, pape Pie VI, et surtout le duc de Wurtemberg, lui adressèrent les propositions les plus avantageuses pour acquérir une collection aussi précieuse ; mais ce fut en vain. Rossi voulait achever quelques travaux qu’il méditait et publier lui-même le catalogue raisonné des manuscrits, puis des imprimés de sa précieuse collection ; et, d’ailleurs, il aurait vu avec peine ce trésor littéraire sortir de l’Italie. Il refusa de même la chaire de langues orientales à Paris et la place de bibliothécaire qu’on lui fit offrir de Vienne, de Madrid et de Turin. Sur les instances de l’archiduchesse Marie-Louise, il consentit enfin, en 1816, à lui céder sa précieuse collection au prix de cent mille francs. En 1821, il obtint sa retraite et reçut en même temps les insignes de chevalier de l’ordre de Constantin. Il continua de résider à Parme et y mourut en 1831. Œuvres
Voir aussiBibliographie
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