Gestuelle de réunionLa gestuelle de réunion ou gestuelle d'assemblée, aussi appelée langage des signes du mouvement Occupy, est un ensemble d'attitudes, ou mouvements des bras et mains, pouvant être utilisés dans des réunions et assemblées pour améliorer de façon silencieuse la communication et l'interactivité ; surtout quand l'assemblée comporte un grand nombre de personnes. Cette gestuelle est surtout connue pour avoir émergé dans des mouvements populaires comme le mouvement des Indignés en Espagne en 2011[1], le mouvement Occupy [2] ainsi que dans les manifestations de Nuit debout en 2016[3] et les réunions des grèves étudiantes pour le climat en 2019[4]. Puis de nouvelles organisations les utilisent et les propages, comme par exemple Extinction Rebellion[5]. Hormis ces grandes assemblées, la gestuelle de réunion s'utilise aussi de plus en plus dans des réunions associatives de plus petites envergures, notamment les réunions utilisant des processus en gouvernance organique et en démocratie participative directe. Ces gestes sont parfois appelés de manière humoristique : les gestes qui sauvent vos réunions ou ces gestes qui sauvent la démocratie[6]. La gestuelle de réunion peut avoir plusieurs fonctions. La base sert surtout à exprimer silencieusement son avis sur les propos d'un orateur. Une partie des gestes est en lien direct avec la gestion d'assemblée de grande envergure (parler plus fort, point technique, etc.). D'autre gestes servent à faciliter la prise de décision, notamment par consensus. (J'ai une objection, je bloque, je fais une proposition, etc.). ExemplesIl existe plusieurs types de gestes :
Demandes
Ressenti
UtilisationsCommunication non-violente en grande assembléeIl est possible d'exprimer son avis sur les propos d'un orateur sans exprimer bruyamment son accord ou désaccord. Ce qui traditionnellement se fait par exemple avec des sifflements ou des applaudissements bruyants se fait de manière silencieuse en geste[7]. Cette technique de gestuelle d'assemblée a été adoptée par le mouvement Occupy, notamment pour ne pas déranger le principe du haut-parleur humain. (Des volontaires répètent les propos de l'orateur plus loin pour que tout le monde entende bien) Processus de prise de décisionCertains gestes sont utilisés dans le cadre d'un processus de prise de décision. Notamment le processus de prise de décision par consensus pratiqué par le mouvement des indignés et par le mouvement Occupy. Quand un orateur exprime son avis, il y a une interactivité avec les auditeurs. Directement il est possible de « prendre la température » de l'assemblée à propos d'un sujet. S'il y a beaucoup de mains qui se lèvent en signe d'applaudissement silencieux il est évident qu'il y a un consensus global autour de ces propos. Par contre on voit aussi directement s'il y a des oppositions. Les signes de bras croisés, poings levés ou agitation des mains vers le bas montre des oppositions. Suivant le geste utilisé la nature de l'opposition peut être mesurée. Là il y a plusieurs gestes différents selon les mouvements et les lieux. Il est important de bien suivre la convention de l'assemblée concernée. La nature des objections est en général graduée de simple désaccord. « Je ne trouve pas que c'est utile, mais je peux vivre avec » à des blocages du type « Je quitte l'assemblée si mon propos n'est pas pris en compte », avec toutes les nuances intermédiaires « Je n'adhère pas » (sans vouloir s'exprimer plus en détail), « j'ai une objection et je souhaite l'exprimer en détail », « J'ai une proposition alternative ». IncompréhensionL'utilisation de geste en réunion n'est pas une pratique très courante. Leur signification est peu connue. De nombreux passants se questionnent à propos de la signification des gestes[réf. nécessaire]. Parfois les médias ont tenté d'expliquer la traduction des gestes, mais avec des erreurs et des variantes qui ne sont pas valables partout. Ce qui apporte à la confusion[8],[9]. Parfois il y a des gens qui pensaient que les mains en l'air étaient des votes, alors que le processus de prise de décision se faisait par consensus[10]. Il manque encore de la pratique et une large diffusion de la signification de ces gestes pour qu'ils soient vraiment utilisables[réf. nécessaire]. Taille des gestesParfois il y a confusion entre les signes qui sont petits et ne se voient pas bien de loin. Ainsi, tout comme il existe des lettres de basse ou haute casse, il existe des variantes majuscules et minuscules pour les gestes. Par exemple le moulinet des doigts ou des mains pour dire « déjà dit » se transforme en grand moulin des bras au dessus de la tête. La différence entre les bras croisés avec ou sans les poings est également une source de confusion. Erreurs de traductionsLes différentes traductions de panneaux en langue d'origine espagnole ou anglaise ont parfois des traductions littérales malheureuses qui n'aident pas à la compréhension du geste. Par exemple, A favor traduit en « À l'attention de » plutôt que « Je suis pour », « d'accord » ou « j'adhère »[11]. Ambiguïté du contexteParfois suivant le contexte le geste est interprété autrement. Par exemple la lettre « C » clarification des mots utilisés est souvent indiquée « traduction ». Est-ce un changement de langue, une traduction dans une autre langue ou juste une explication sur un mot ou une expression inconnue ou peu claire ? On est aussi dans le cas d'une traduction d'un jargon en langage courant. D'une manière générale, selon les processus de prise de décision par consensus ou en holacratie, la demande de clarification permet de s'assurer que les mots utilisés sont bien clair pour tout le monde, mais aussi que la phrase soit bien précise et pas qu'une vague idée. Comparaison des variantesIl existes de nombreuses variantes. Voici (ci-contre) les variantes utilisées par les mouvements Occupy, des Indignés et de Nuit debout[12]. OriginesLes origines de la gestuelle de réunion sont diverses. C'est surtout depuis 2011 avec le mouvement des Indignés que l'utilisation de certains gestes a été largement diffusée. Puis quelques mois après c'est le mouvement Occupy Wall Street qui a aussi utilisé un certain nombre de gestes. Pas toujours les mêmes et pas forcément des mêmes sources. Dans le contexte francophone, c'est surtout en 2016 avec les manifestations de Nuit debout et ses assemblées générales participatives sur la place de la république à Paris que la gestuelle de réunion s'est vraiment diffusée. Plusieurs médias ont relayé des infographies et des vidéos avec le décodage du langage de Nuit debout. Cependant il y a des sources plus anciennes qui montrent que certains signes étaient déjà utilisés, notamment par le mouvement des Verts aux USA, par le Camp Action Climat, par le mouvement des droits civiques US, dans le mouvement Action directe Network[13], et dans les rencontres des Quakers[14]. L'applaudissement silencieux est issu de la langue des signes. De nombreuses gestuelles se retrouvent dans plusieurs domaines, comme chez les traders (voir l'article Wikipédia en anglais) ou dans l'armée avec le langage tactique. Les entreprises de développement informatique qui utilisent des méthodes agiles, emploient parfois la gestuelle de réunion dans leur séances, comme c'est le cas pour le Government Digital Service du gouvernement britannique[15]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Mouvements
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