GerrisGerris
Gerris est un genre d'insectes hémiptères hétéroptères (même sous-ordre que les punaises) qui ont la capacité de se déplacer sur l'eau. On les appelle parfois « punaises d'eau », et communément, mais improprement, « araignées d'eau » (sans doute du fait de leurs longues pattes). Leur adresse à se déplacer sur l'eau leur vaut aussi le nom de « patineuses », « patineurs d'eau » ou « patineurs des étangs ». Parmi les noms vernaculaires, on peut aussi trouver le nom de « ciseau », « skater » ou « punaise de Jésus »[2]. Comment les Gerris marchent-ils sur l'eau ?Leur mode, original, de déplacement (partagé avec quelques autres espèces dont certaines araignées (ex.: Dolomedes fimbriatus, Dolomedes triton[3]) est un exemple classique pour les cours d'introduction à la locomotion animale[4]. Il est permis par un double phénomène, différent de celui qui fait flotter des objets creux ou plus légers que l'eau en surface :
Si on diminue la tension superficielle de l'eau en y ajoutant une ou quelques gouttes de tensioactifs (typiquement, une goutte de détergent liquide), le Gerris n'est plus porté et crève la surface de l'eau. C'est pourquoi le Gerris marchant normalement sur l'eau est considéré comme bioindicateur d'une eau non polluée par un tensioactif. DescriptionLe Gerris possède 6 pattes : c'est un hexapode. Les pattes postérieures ont une fonction de gouvernail. Les pattes médianes, qui sont les plus longues, permettent la propulsion par saccades. Les pattes antérieures, plus petites, sont spécialisées dans la prédation. Un Gerris peut, pour certaines espèces, effectuer un déplacement de l'ordre du mètre en une seule propulsion. On notera que les pattes P2 et P3 sont de taille comparable, au moins aussi longues que le corps, et qu'elles sont disposées en forme de X, ce qui permet à cet animal une bonne stabilisation sur l'eau[6],[7] Les ailes sont variablement développées ; les individus ailés peuvent se déplacer assez loin de l'eau. Le Gerris peut infliger une piqûre douloureuse s'il est manipulé sans précaution. TaxinomieListe des sous-genresSelon Catalogue of Life (13 juin 2022)[8] :
Selon ITIS (26 octobre 2015)[1] :
Liste des espècesSelon NCBI (26 octobre 2015)[9] :
Selon World Register of Marine Species (26 octobre 2015)[10] :
BiologieReproductionOn compte deux générations de Gerris par an. La première naît entre mai et juillet et dure environ 4 mois. La seconde naît entre août et septembre puis hiberne dans les berges pour se reproduire au printemps suivant. Le mâle meurt peu de temps après l'accouplement. AlimentationLes petites pattes antérieures permettent d'attraper les proies (insectes) et de les maintenir accolées à l'appareil mandibulaire modifié, comme chez la plupart des hémiptères, en suçoir. Le Gerris attrape aussi bien ce qui vit sur l'eau, que ce qui vit dans l'eau (et vient à la surface), que ce qui tombe dans l'eau. Il utilise un procédé analogue à celui de l'araignée avec sa toile : ce sont les ondes générées par les mouvements sur l'eau qui lui permettent de localiser ses proies. Les vibrations transmises par la surface de l'eau leur permettent également de communiquer entre eux. Les téguments des proies sont percés par les pièces buccales, le Gerris injecte alors des sucs digestifs puis il suce le contenu liquéfié de ses victimes dont il va laisser les enveloppes vides. Écologie
Micro-robots imitant les GerrisCette capacité originale de déplacement sur l'eau a donné l'idée à certains[12][Qui ?] d'inventer des micro-robots capables de se déplacer sur l'eau, avec une grande manœuvrabilité[13] en utilisant sa tension superficielle pour ne pas couler et avec un mouvement de pattes plus ou moins biomimétique[14] (mais animées par un micro-ressort ou petit élastique) pour le faire avancer[11],[15]. Voir aussiArticles connexesLiens externes
Notes et références
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