La germanistique juridique est une branche des études sur le peuple germanique active du XVIe siècle au XXe siècle, qui s'est attachée à retracer l'histoire d'un droit germanique supposément enraciné dans l'esprit du peuple allemand. L'ouvrage de 1643 de Hermann Conring est généralement présenté comme le fondement de cette école[1]. Toutefois, celle-ci s'est principalement cristallisée au début du XIXe siècle à travers son opposition aux tenants de l'étude du droit romain – dite romanistique juridique – au sein de l'école historique du droit[2],[3]. Un de ses représentants emblématiques est alors Jacob Grimm, bien que Karl von Amira(de) ait aussi joué un rôle, notamment avec son commentaire du miroir des Saxons[4]. Le second temps important de la germanistique juridique est son rôle en tant que caution historique au sein du droit nazi[5]. Un universitaire notable de la discipline durant cette période est Hans Planitz(de)[6]. Après la défaite du Troisième Reich, cette école est tombée en désuétude[7]. Il lui est aujourd'hui principalement reproché de céder au Germanenmythos(de)[8].
En France au XIXe siècle, un courant de recherche comparable s'est attelé à montrer que le droit scandinave médiéval serait l'ancêtre du droit français[9].
Références
↑(de) Joachim Rückert, « Die Erfindung nationaler Rechtsgeschichten in Europa », Rechtsgeschichte - Legal History, vol. 2018, no 26, , p. 022–068 (DOI10.12946/rg26/022-068, lire en ligne, consulté le )
↑(es) Joaquín Garrido Martín, « Derecho popular versus derecho de juristas. La querella alemana entre las Escuelas romanista y germanista », EUNOMÍA. Revista en Cultura de la Legalidad, no 18, , p. 335–358 (ISSN2253-6655, DOI10.20318/eunomia.2020.5282, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Tamar Herzog, « Germanic or Roman? Western European Narratives of Legal Origins », Rechtsgeschichte - Legal History, vol. 2020, no 28, , p. 018–030 (DOI10.12946/rg28/018-030, lire en ligne, consulté le )
↑(de) Maike Huneke, Iurisprudentia romano-saxonica: die Glosse zum Sachsenspiegel-Lehnrecht und die Anfänge deutscher Rechtswissenschaft, Harrassowitz Verlag, coll. « Schriften / Monumenta Germaniae Historica », (ISBN978-3-447-10217-9, OCLC899978462, présentation en ligne, lire en ligne)
↑(de) Angelika Kleinz, Individuum und Gemeinschaft in der juristischen Germanistik: die Geschworenengerichte und das "gesunde Volksempfinden", Universitätsverlag C. Winter, coll. « Frankfurter Beiträge zur Germanistik », (ISBN978-3-8253-1239-8, présentation en ligne)
↑(de) Hans-Jürgen Becker, « Die Entwicklung des Faches der Deutschen Rechtsgeschichte am Beispiel von Karl Friedrich Eichhorn (1781–1854), Heinrich Brunner (1840–1915) und Hans Planitz (1882–1954) », PRÁVNĚHISTORICKÉ STUDIE, vol. 45, no 1, , p. 69–78 (lire en ligne, consulté le )
↑(de) Bernd Kannowski, « Germanisches Recht heute », JuristenZeitung, vol. 67, no 7, , p. 321–327 (ISSN0022-6882, lire en ligne, consulté le )
↑(de) Christian Lück, « Germanenmythos und germanisches Recht 1807/8 », dans Die Deutschen und das Recht, Brill Fink, , 223–334 p. (ISBN978-3-8467-5921-9, lire en ligne)
↑Gilduin Davy, « Le fantasme islandais ou les racines scandinaves du droit français au XIXe siècle », Revue historique de droit français et étranger (1922-), vol. 98, no 4, , p. 521–546 (ISSN0035-3280, lire en ligne, consulté le )
Liens
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
(de) Johannes Liebrecht, Die junge Rechtsgeschichte: Kategorienwandel in der rechtshistorischen Germanistik der Zwischenkriegszeit, Mohr Siebeck, coll. « Beiträge zur Rechtsgeschichte des 20. Jahrhunderts », (ISBN978-3-16-156546-5, présentation en ligne)