Fils d'un boulanger gantois, Gerard Mortier fait sa scolarité au collège Sainte-Barbe de sa ville natale. Il poursuit ses études à l'université de Gand où il obtient un doctorat en droit et une licence en sciences de la communication[3].
Débuts
Après ses études, Gerard Mortier, passionné d'art lyrique depuis son enfance, choisit une carrière de responsable artistique : son premier poste est celui d'assistant du directeur du Festival des Flandres. Le , premier coup d'éclat d'une longue série : Mortier publie dans une revue locale un pamphlet qui qualifie l'opéra royal de Gand de « scandale culturel flamand » ; il y préconise la fondation d'un « Opéra des Flandres »[4].
Parallèlement à ses fonctions à Bruxelles, Mortier est nommé directeur artistique de l'Opéra Bastille, en cours de construction, en . Il démissionne le d'un projet alors fragilisé par les oppositions politiques : le 20 mars 1986, Jacques Chirac, nommé Premier Ministre sous la cohabitation, envisage d'abandonner l'opéra et de le remplacer par un auditorium[5],[6].
Des actions parallèles de promotion internationale font de La Monnaie l'une des capitales de l'opéra en Europe. Toutefois, cette gestion unilatérale conduit également au mécontentement du chorégraphe Maurice Béjart dont le financement dépend également de la Monnaie. Le conflit culmine en 1987, lorsque Béjart décide de quitter la Belgique pour installer son ballet à Lausanne.
Festival de Salzbourg
Fort de ses succès à La Monnaie, Gerard Mortier se voit confier en 1992 la direction du Festival de Salzbourg avec trois missions : faire évoluer la programmation, rechercher des nouveaux publics et ancrer cette institution dans le XXIe siècle. Il s'attache pendant dix saisons à les remplir, rencontrant un succès grandissant malgré de fortes résistances… combattues avec énergie et humour[réf. nécessaire]. Lorsqu'il quitte ce poste en 2001, il commande à l'iconoclaste Hans Neuenfels une mise en scène de La Chauve-souris de Johann Strauss. Le metteur en scène allemand s'empare de ce symbole de la Vienne éternelle pour en proposer une relecture qui confronte l'Autriche à ses vieux démons et fait scandale lors de la Première[7]. En guise de représailles, les opposants à Gerard Mortier font imprimer une notice nécrologique en pleine page dans un journal local[réf. nécessaire].
Ruhr Triennale
De 2002 à 2004, à l'invitation du gouvernement du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Gerard Mortier organise le premier cycle de la Ruhr Triennale, installée dans d'anciens locaux industriels.
Le , il est nommé directeur du New York City Opera à partir de la saison 2009-2010 jusqu'en 2015[9], mais participe dès lors à l'activité de l'institution. Le , il renonce à en assurer la direction, faute de moyens financiers adéquats[10]. Peu avant sa mort, il évoque des « regrets » à propos de cette occasion manquée, ajoutant « j'aurais pu annuler mon contrat à Paris »[11].
Dédicataire du « Mortier Award », prix décerné à Graz pour récompenser les prises de risque et l'innovation des professionnels de l'Opéra, remis le [21]
Notes et références
↑ a et bSon prénom s’écrit sans accent et son nom se prononce à la flamande
↑ a et bComte Humbert de Marnix de Sainte Aldegonde, État présent de la noblesse belge, Annuaire de 2015 - Albert II, Bruxelles, Collection "État présent" ASBL, , 240 p., p. 191
Bernard Debroux, Gerard Mortier et Henri Pousseur, L'Opéra aujourd'hui, Bruxelles, Nevada, 1983
Jean-Marie Piemme (dir.), Un théâtre d'opéra : l'équipe de Gerard Mortier à la Monnaie, Gembloux, Duculot, 1986
Hans-Klaus Jungheinrich, Georg-Friedrich Kuhn et Wolfgang Schreiber, Musiktheater: Gesprache met Gérard Mortier, Ruth Berghaus und Peter Mussbach, Kassel, Bärenreiter, 1986
Laurent Weinstein, Gerard Mortier : biographie, Bruxelles, Le cri, 1992
Simon Michael Namenwirth, Gerard Mortier at the Monnaie: the Interviews, Bruxelles, VUB Brussels University Press,