Fils de Claude Segaut (1853-1930), ingénieur pour la Compagnie centrale du gaz Lebon et directeur de l'usine à gaz de Fécamp, Georges Ségaut, également ingénieur de formation, préfère le monde des lettres. Il débute dans la vie littéraire par des articles publiés sous le nom de Georges Normandy à La Revue contemporaine, notamment avec Maffeo Charles Poinsot (1872-1954). Les deux compères produisirent en 1906 un ouvrage érotique, sous le pseudonyme collectif de Paul de Robertski, intitulé Le Fouet en Pologne et en Autriche-Hongrie (1830-1848).
En 1904, il collabore avec José de Bérys et Noré Brunel pour l'adaptation au théâtre de La Maison Philibert, un roman de l'écrivain Jean Lorrain, dont il est l'un des grands amis. En 1907, il devient d'ailleurs légataire testamentaire de Jean Lorrain, mort l'année précédente. Dès lors, Normandy se charge de promouvoir l'œuvre littéraire de son ami disparu. Il écrit un premier ouvrage sur Jean Lorrain, puis fait paraître des inédits et des rééditions de l'écrivain décédé, dont il rédige introductions et préfaces :
introduction à Pelléastres, Albert Méricant, 1910
avertissement de La Jonque dorée. Conte japonais, Edward Sansot, 1911
introduction documentaire des Lettres à ma mère (1864-1906), éditions Excelsior, 1926
introduction au Crime des riches, Baudinière, 1928
introduction à L'Art d'aimer
préface de La Ville empoisonnée. Pall-Mall, Jean Crès, 1936
préface à Villa mauresque [anc. Très Russe], Le Livre moderne illustré, 1942
Georges Normandy est également l'auteur, en collaboration avec Aurèle Patorni, d'un roman policier, Mr. Zapp, l'homme qui gagne à la roulette, paru dans la collection Le Masque en 1941.
Durant l'Occupation allemande, il est nommé administrateur provisoire, entre autres des éditions Fernand Nathan[3].
Il demeurait à Asnières-sur-Seine et possédait le château de Beurville (Haute-Marne). Ses traits ont été fixés par le peintre sicilien Pino della Selva (Georges Normandy avait été parmi les premiers à écrire sur cet artiste arrivé en France en 1931) dans un tableau-portrait qui fut exposé au Salon des indépendants de 1932[4].
Il s'était marié en avec Germaine Aymos[5] (1887-1930)[6],[7], une ancienne danseuse de music-hall qui avait un temps défrayé les chroniques judiciaires à la suite de plaintes déposées contre elle pour outrage public à la pudeur[8]. Officier de l'ordre du Nichan Iftikar[9], elle écrivait sous le nom d'Yve Normandy[10] essentiellement dans la revue L'Esprit français[11] fondée et dirigée par son mari.
Gustave Flaubert lettres inédites à Raoul-Duval commentées par Georges Normandy Éditions Albin Micel 1950
Anarchistes, pièce sociale en 3 actes, Éditions de la revue « Vox », 1904
L'Heure qui passe, masques de paris, visages de partout (1905-1906), Bibliothèque Générale d'Édition, 1907
Jean Lorrain (1855-1906), son enfance, sa vie, son œuvre, Bibliothèque générale d'édition, 1907
La question catalane, Paris, Bloud & Cie, (lire en ligne).
Les Poètes patriotiques, L. Michaud, 1909
Les Poètes sociaux, L. Michaud, 1909
Potins et pantins de la Riviera. Mœurs Contemporains, Pierre Douville, 1909
Le nu à l'Eglise, au Théâtre et dans la Rue, préface de Gustave Kahn, 1909[12]
Le Nu au salon d'humoristes, A. Méricant, 1911-1912
La Légende et la vie de Jean Lorrain, 1918
Jean Lorrain, une biographie illustrée, V. Rasmussen, collection Louis Michaud : La Vie anecdotique et pittoresque des grands écrivains, 1927
Jean Lorrain intime, Albin Michel, 1928
Le Père Decorne et ses semblables, Le livre moderne illustré no 356, 1941 (Illustrations de A. M. Le Petit, portrait de l'auteur par Michel Ciry)
Articles
« André Paul Leroux », Normandie - Revue régionale illustrée mensuelle, n°2, mai 1917.
« L'École de Fécamp - Henry E. Burel », Normandie - Revue régionale illustrée mensuelle, n°4, juillet 1917.
Notes et références
↑Archives départementales de Seine-Maritime en ligne, état-civil de Fécamp, registre des naissances de 1882, acte n° 1 (vue 2 / 167) [1] avec mentions marginales de mariage et de décès.
↑Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera (1995), Les Patrons sous l'Occupation, Paris, Odile Jacob, 2013, p. 530.
↑ Claude Robert et Joël Millon, commissaires-priseurs à Paris, Pino della Selva, biographie, in catalogue Figuration, années cinquante, Hôtel Drouot, Paris, 8 avril 1991.
↑Revue La Rampe du 7 septembre 1919, rubrique Bloc-notes de la Rampe, article Hyménée. [2] lire en ligne sur Gallica.
↑Revue mensuelle L'Esprit français de décembre 1930, p. 221 [3] lire en ligne sur Gallica
↑Le journal Le Matin du 21 juillet 1908 la présente lors de son procès, page 4, comme "une Grecque de 21 ans" [4] lire en ligne sur Gallica
↑Journal de droit international privé, article Le nu au théâtre, p. 887 [5] lire en ligne sur Gallica.
↑Journal Le Rire du 18 août 1911, rubrique Le rire de la semaine[6] lire en ligne sur Gallica.
↑Ce livre, publié à compte d'auteur, est une réplique à la condamnation de la danseuse Germaine Aymos pour outrage public à la pudeur. Celle qui allait devenir son épouse dix ans plus tard, était poursuivie par la Ligue contre la licence des rues présidée par le sénateur René Bérenger surnommé le Père la Pudeur. Le Mercure de France du 15 juin 1927, pp. 557 à 560 [9] lire en ligne sur Gallica.