Georges MatoréGeorges Matoré
Georges Matoré, né le à Montreuil et mort le à Menton, est un lexicologue français, professeur honoraire à la Sorbonne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en Lituanie et incarcéré dans les geôles staliniennes lors de la première occupation de la Lituanie par l'URSS. BiographieAprès son certificat d'études, Georges Matoré suit une formation d'artiste décorateur à l'école Boulle. Il découvre l'arabe lors de son service militaire en Afrique du nord et poursuit des études de langue à l'Institut des langues orientales à Paris. Son diplôme d'arabe lui permet d'entrer à la Sorbonne où il obtient une licence de lettres[2]. Séjour et prison en LituanieÀ la fin de ses études, Matoré est nommé par le Quai d'Orsay professeur de français à Klaipėda (Lituanie), un port important lituanien où il arrive le . Le , il est contraint de quitter la ville et est muté à Siauliai. Son départ intervient le lendemain de l'occupation de la ville par les nazis, qui lui redonnent le nom allemand de Memel, nom qu'elle portait jusqu'à son intégration à la Lituanie en 1923. Il y enseigne jusqu’à son arrestation le par le NKVD, sous l'inculpation d'espionnage. Matoré était resté en Lituanie par amour, après le départ du personnel de l'Ambassade de France en , un départ motivé par l'occupation de la Lituanie par les forces soviétiques le , suivie de son intégration à l'URSS le au moyen d'élections truquées (la Lituanie devient officiellement une République socialiste soviétique intégrée à l'URSS le ). Tout en continuant son activité à Siauliai, et à l'invitation des autorités soviétiques, il devient alors enseignant à l'université de Vilnius, ville alors polonaise restituée par l'URSS à la Lituanie le en échange de bases militaires. À la suite de son arrestation et de nombreux interrogatoires, après deux mois au secret à la prison de Siauliai, il est transféré au Saugumas de Kaunas (Sureté NKVD), puis à la prison centrale de Kaunas, où il est condamné à 8 ans de prison sans assister à son procès. Fin , alors que les armées soviétiques fuient l’avance nazie, il profite de l’abandon de la prison par les autorités pour recouvrer la liberté le . Il réussit à regagner Vilnius à pied le pour rejoindre sa future épouse Aldona. Une fois marié, le couple est inquiété par la Gestapo qui l'interroge en , alors qu’il s’est mis à aider les juifs lituaniens en leur fournissant de faux papiers polonais. Le couple Matoré finit par regagner Paris le en traversant l’Allemagne nazie. Il a publié un récit très vivant de ses années en Lituanie dans Mes prisons en Lituanie, livre paru en 1992. Il y décrit des aspects peu connus des répressions en Lituanie lors de la première occupation soviétique, vécues de l'intérieur des prisons, et donne une image détaillée de la vie quotidienne sous les deux occupations soviétique et nazie. Il a présidé l'association Liberté pour les Baltes. Retour en France et carrièreIl devient assistant à la Sorbonne après son retour de Lituanie, puis est nommé en 1949 professeur à la faculté des lettres de Besançon. À partir de 1952, il enseigne à l'université de Nanterre puis retrouve la Sorbonne comme professeur de linguistique jusqu'à sa retraite en 1979[2]. En 1953 paraît La Méthode en lexicologie. Cet ouvrage tente une nouvelle approche en lexicologie : partant du postulat que le vocabulaire d'une civilisation est révélateur de cette civilisation elle-même, Matoré envisage le vocabulaire dans un but historico-sociologique. En 1985, Matoré propose une première application de sa méthode qui concerne le vocabulaire du Moyen Âge (Le Vocabulaire et la société du Moyen Âge) ; en 1988 est publié Le Vocabulaire et la société du XVIe siècle. En 1990, à l'occasion d'une recension d'un essai critique de René Pommier, il exprime une dure critique de Roland Barthes :
Décoration
Ouvrages
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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