Georges H. Gallet, né le à Bressuire dans les Deux-Sèvres et mort le à Aubagne dans les Bouches-du-Rhône[1],[2] (il sera inhumé à Cassis), de son vrai nom Georges Hilaire Gallet, est un journaliste scientifique, écrivain, traducteur et éditeur. Il est aussi un grand collectionneur de pulps : ceux-ci ayant été vendus à Jacques Sadoul en 1965 servent de base pour les premiers tomes des anthologies Les Meilleurs Récits de…[3].
Avant-guerre toujours, il a une correspondance suivie avec Régis Messac (mort en déportation), le premier éditeur d'un début de collection française de science-fiction (trois ouvrages... mais la guerre arrive)[6]. Il découvre le nom de Jacques Bergier dans le courrier des lecteurs de Weird Tales en 1938[7]. Tout comme lui il est un passionné de radio.
Il manque de publier le tout premier magazine en partie consacré à la SF en France, intitulé Conquêtes. Un numéro 0 voit le jour le 24 août 1939 (publié le 3 septembre par la Société des Périodiques Illustrés, avec au sommaire Jean de La Hire)[8], mais il est mobilisé dès le mois suivant, et ne retrouvera un poste d'éditorialiste dans la science-fiction que quinze années plus tard, avec le Rayon Fantastique[9].
Années 1940 et 1950
Officier dans l'armée française, il doit embarquer pour l'Angleterre à Dunkerque lors de la débâcle, avant de revenir s'installer dans le sud de la France non occupée avec son épouse[10]. Durant le conflit, il devient interprète pour les troupes alliées, ce qui lui permet d'enrichir sa connaissance de la science-fiction américaine dont l'essor démarre réellement. Il pourra plus tard rencontrer de grands auteurs de la période classique, et se lier d'amitié notamment avec Forrest J. Ackerman[11].
Immédiatement après-guerre, il est aussi chroniqueur scientifique régulièrement au Provençal, depuis Paris[12].
Le toujours souriant Georges H. Gallet -qui tenait beaucoup au H. de son nom complet- devient en même temps en 1948 le rédacteur en chef de V Magazine où il publie déjà des textes de science-fiction[13].
À l'automne 1951, il présente le jeune Jimmy Guieu (qui vient tout juste de signer au Fleuve noir) à l'avocat Marc Thirouin, pionnier de l'ufologie française avec sa revue "Ouranos"[14].
Il devient membre du comité éditorial et directeur de collection littéraire chez Hachette. Il y crée en 1951 la seconde collection d'anticipation française, "Le Rayon fantastique"[15], dont le copilotage pour la part revenant aux éditions Gallimard est assuré au début par le martiniquais Michel Pilotin (1906-1972). Cette collection permet à Georges H. Gallet de ressusciter le Prix Jules-Verne[16] SF - Hachette entre 1958 et 1963. Il y publie une anthologie, Escales dans l'infini (Le Rayon fantastique no 26). La collection s'arrête en 1964.
De plus, annuellement en octobre, il s'attelle à rédiger seul avec une secrétaire dans une petite cave obscure le vieil Almanach Hachette déjà nonagénaire avant lui[17].
En 1953, il devient conseiller scientifique de Marc Thirouin pour sa revue Ouranos (avec Jimmy Guieu).
S'adressant aux habitués de la librairie La Balance de Valérie Schmidt -à laquelle il aura prêté sa collection de SF américaine d'avant-guerre le temps d'une exposition mémorable car première du genre à partir de Noël 1953- il aura ce mot: Vous habitez la maison que j'ai bâtie...[18]. En 1954, il est le rédacteur en chef de Super Policier Magazine et de Super Western Magazine aux éditions André Jaeger, puis il devient membre du jury de l'International Fantasy Award. En 1959, il fait partie de l'éphémère "Club N.O.V.A." (Nihil Obstat Vitae Anticipandae), issu de la revue « Satellite » (avec Spriel, Klein, Kanters, Renault, Barjavel et de Caro).
Années 1960 et 1970
Durant les années 1960, il est le correspondant du Burroughs bulletin pour la France.
À partir de 1972, Georges H. Gallet dirige avec son vieux complice Jacques Bergier plusieurs collections chez Albin Michel : la collection Science-fiction (2ème série), de 1972 à 1974[19],[20] puis la collection Super-Fiction, de 1975 à 1983[21],[20]. En 1972 et 1973, tous deux dirigent encore la collection "Science parlante" de l'éditeur.
Ses différentes traductions de textes anticipatifs publiées (une cinquantaine, entre romans -plus de trente- et nouvelles) s'étalent entre 1951 (Passagère clandestine pour Mars, roman) et 1983 (Le jour des Kleshs, roman, à 83 ans). Il a aussi traduit des livres réalistes, comme Constantin: le premier empereur chrétien de Ramsay MacMullen (chez Hachette son éditeur de prédilection, en 1971).
Il a vendu toute sa collection de pulps à Jacques Sadoul, ce dernier la complétant ensuite et mettant, dixit, « cinq années à la décortiquer ». En décembre 1953, il l'avait alors prêtée à Valérie Schmidt (avec celle de Bergier) pour sa première exposition française consacrée à la SF, dans sa petite librairie spécialisée à ParisLa Balance. Durant les années 1970, il fut notamment l'agent littéraire de Jacques Vallée pour la France, avec plusieurs rencontres à Cassis[22].
Fin de vie
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Œuvres
Mensuel "Toute la Vérité", N°7 de novembre 1954, spécial L'énigme des soucoupes volantes - Le mystère de l'époque, entièrement rédigé par Gallet (d'après Michel, Guieu, Keyhoe, Leslie et Adamski, Jean de La Hire, Kenneth Arnold, le capitaine Mantell, avant 1947,...)[23]
L'Homme qui "inventa" les soucoupes en 1906,
L'époque des soucoupes volantes,
Soucoupes partout!,
L'U.S. Air Force mène l'enquête...,
Toutes les soucoupes ne sont pas neuves,
Anatomie des soucoupes,
Soucoupes psychologiques,
Soucoupes d'un autre monde?,
Les soucoupes gardent leur secret (militaire?).
Escales dans l'infini (anthologie au Rayon fantastique, choisie et entièrement traduite), éd. Hachette, 1954
À l'assaut de l'espace, Éd. de la Pensée moderne, 1956
Demain sera un autre monde, Éd. de la Pensée moderne, coll. « La Marche du monde », 1958
Quatre pas dans l'étrange (anthologie au Rayon fantastique, n°79), éd. Hachette, avril 1961
Le Livre des Anciens astronautes (toujours avec Jacques Bergier), Albin Michel (coll. Les Chemins de l'impossible) 1977, J'ai lu, n° A388 (coll. L'Aventure mystérieuse), 1981
Articles notables
La controverse de la couleur, Cinéa-Ciné "nouvelle série" n°74, 1er décembre 1926 (à 24 ans)
Le Gaz dans la fabrication de la revue "Le Gaz chez soi", Le gaz chez soi chez soi, 1er mai 1934
Bio-bibliographical Notice of Régis Messac, New York, The Science Fiction News Letter, vol. III, no 10, p. 3-4, 28 janvier 1939
Noel d'un autre monde, Hollywood tel qu'il fut, La revue de l'écran n°451, Marseille, 1941
Sang de remplacement, Candide, 10 novembre 1943
Rubrique En Marge de la guerre (ou des combats, ou Sur les fronds de guerre), Candide, 1943 à 1944 (quelques paragraphes: Iles qui disparaissent, Nicolas Tesla ennemi d'Edison, L'urne carnivore, Pistolet à métal en fusion, Le canon à électrons, L'explosion du "Globe végétal", Machines à voir pour aveugles, Maisons en verre, Un stylo de 300 kilomètres!, Champignons étrangleurs, 6000 degrés, foudre en bouteille, Moteurs sans carburateur, Les plantes entendent-elles la radio?...)
Rubrique Le Monde comme il va, Candide, 1944
Aviateurs au péril de la mer, Siroco, 9 mars 1944
Friquet, petit chien de guerre, Siroco, 6 avril 1944
Mort en avion, A TOUTE VITESSE, Siroco, 20 avril 1944
Patrouille blindée, Siroco, 18 mai 1944
1946 : nombreuses critiques littéraires dans V Magazine (de X.P. en feu ! de Pierre Devaux, puis de quatre romans de science-fiction dans le numéro du 17 mars, ensuite de L'Ile des vertus de Henri Drouin dans le numéro du 14 avril, de Robur, maître de l'or de Pierre Desclaux dans le numéro du 28 avril, de Le Voyageur immobile par Alain Saint-Ogan et Camille Ducray dans le numéro du 25 août, Plus fort que la bombe atomique à propos de Le dernier blanc de Yves Gandon dans le numéro 108, etc...)
Avec l'ère atomique, le fantastique envahit l'édition, V Magazine n°76/77, 17 mars 1946
La Course aux découvertes est un roman d'aventure, V Magazine n°78/79, 31 mars 1946
Perdus! (dans une cathédrale du spectacle -Le Chatelet-), V Magazine n°113, 1er décembre 1946
Jacques Spitz préfère le fantastique aux voyages de l'agence Cook, V Magazine n°117, 29 décembre 1946
Reportage à peine anticipé (sur L'Amour sidéral), V Magazine n°121, 26 janvier 1947
Les Voyageurs pour la lune, en voiture!, V Magazine n°121, 26 janvier 1947
"Monsieur le curé" René Fauchois auteur-acteur est peintre aussi, V Magazine n°122, 2 février 1947
La Course au Pole Nord, V Magazine n°124, 16 février 1947
Le Miroir magique (la télévision) n'appartient plus aux contes de fées, V Magazine n°127, 9 mars 1947
A 80 ans, Léon Frappe fait sa culture physique tous les matins, V Magazine n°129, 23 mars 1947
Les Abeilles se parlent, en dansant la valse et la rumba, V Magazine n°149, 10 aout 1947
L'automobile de demain, V Magazine supplément (V48), été 1948
Good-bye Paris!, V Magazine n°207, 19 septembre 1948 (avec Y. Audouard)
Un homme espère voir exploser l'univers, V Magazine n°219, 12 décembre 1948
Quand l'amour est scientifictionnel, V Magazine, 1951 (non signé)
V Magazine vous fait passer par le Médoc, par le bon temps, pour le bon temps, V Magazine n°342, 22 avril 1951
Les Anglais font la queue pour visiter le festival, sans manger, V Magazine n°350, 17 juin 1951
Il est interdit de doper un cheval, mais pas un athlète olympique, V Magazine n°409 (devenu "Voir"), 3 aout 1952
Le cinérama va sauver le cinéma, menacé par la télévision, V Magazine n°422, 2 novembre 1952
Comment un journaliste marseillais a failli battre le record du tour du monde, V Magazine n°423, 9 novembre 1952
Le sexe male risque d'être remplacé par un ingénieux artifice technique (Jean Rostand), V Magazine n°426, 30 novembre 1952
etc... la collaboration à V Magazine comme journaliste scientifique (littéraire, et culturel) se poursuit donc jusqu'en 1952.
"Cocktail" contre la douleur, Voilà: l'hebdomadaire du reportage, 1er avril 1950
La science-fiction remplacera-t-elle le roman policier?.., Le Figaro Littéraire, 8 avril 1950 (cet article permet à Gallet de se faire engager par Hachette pour créér le "Rayon Fantastique". Il est interrogé par Claude Elsen)
La course contre la montre... pour le tour du monde (depuis Philéas Fogg), L'Alsace illustrée, 1er décembre 1952
L'Homme peut faire renaitre à volonté des animaux depuis longtemps disparus, Le Provençal, 24 mai 1953
Sara elettrica? L'auto del futuro, Radiorama, avril 1956 (italien)
Il mago transistor stupisce l'umanita, Radiorama, janvier 1957 (italien)
Victimos en la era de los tranquilizantes, journal Sevilla, 2 septembre 1958
La Science-fiction en face de la course scientifique, Satellite n°14, février 1959
Les Lunes de Mars sont -peut-être- des satellites artificiels, Satellite n°18, juin 1959
L'Astronautique fictive, Encyclopédie des Sciences et des Techniques, volume III, 1961
La Domestication de la bombe H (déjà réalisable) ouvre des sources illimitées d'énergie à l'humanité, L'Impartial, 3 octobre 1961
La Science-fiction part à la conquête de la T.V. et... des manuels scolaires!, Journal du Jura n°51, 2 mars 1963 (à la suite d'une conférence de Jacques Bergier sur la science-fiction au palais de l'UNESCO)
Un savant soviétique voit la main de Vénus dans le mystérieux calendrier Inca de Tiahuanaco, L'Impartial, 6 mars 1963
Voilà comment la géophysique imagine... le Voyage au centre de la Terre, L'Impartial, 3 juin 1964
Le Prix Jules Verne, Bulletin de la Société Jules Verne n°13 (nouvelle série), 1er trimestre 1970
Vie et mort du "Rayon fantastique", Univers 03, J'Ai lu, 1975
Jacques Bergier et la science-fiction, Question de, n°30, 1979
À son propos
Flash sur... Georges H. Gallet - Demain sera un autre monde, Satellite, Les Cahiers de la science-fiction n°6, juin 1958, p.5 (article de Michel Benatre)
↑Patrick Ramseyer, « Le Coin des pseudonymes et autres recherches bibliographiques », Le Rocambole, nos 88-89, automne-hiver 2019, p. 321 (ISSN1253-5885)
↑Je dénichai le nom d'un certain Jacques Bergier dans la rubrique des "lettres de lecteurs" d'un magazine américain de science-fiction, "Question de" numéro 30.
↑La Science-fiction en France dans les années 50, Francis Saint-Martin, éd. Le Rayon vert, p.11. (Gallet republiera des textes de de La Hire après-guerre dans V Magazine, alors qu'il s'est soustrait aux autorités françaises)
↑Jacques Sadoul, autobiographie C'est dans la poche, éd. Bragelone, p.86.
↑Guy Costes et Joseph Altairac, « Gallet, Georges-Hilaire (1902-1995) », dans Guy Costes & Joseph Altairac, Rétrofictions, Encrage, coll. « Interface », , 2456 p. (ISBN978-2-36058-089-7 et 978-2-251-44851-0), p.803
↑Dimension Jimmy Guieu, éd. Rivière blanche, 2011, interview de Guieu en 1996 par Richard D. NolaneL'aube de l'ufologie en France.
↑La toute première et la seule collection d'anticipation française ayant existé avant 1950, "Les Hypermondes", fut créée et dirigée par le professeur Régis Messac en 1936, aux éditions de la Fenêtre ouverte à Issy-les-Moulineaux. Elle connut trois titres dont la Guerre du lierre, un recueil de nouvelles de David H. Keller, traduites de l'américain par Régis Messac.