Galina Ivanova naît à Léningrad (qui a aujourd'hui retrouvé son nom de Saint-Pétersbourg)[1],[2]. Elle est élevée par sa grand-mère paternelle dans la ville de Kronstadt. Elle découvre la musique dans son enfance, lorsque sa mère lui offre un gramophone et un enregistrement de l'opéraEugène Onéguine de Tchaïkovski. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle survit au siège de Léningrad. Elle suit brièvement des cours au conservatoire Rimski-Korsakov et épouse un marin, Guéorguy Vichnevsky. Leur mariage est de courte durée, mais elle conserve son nom de famille durant sa carrière[1],[2].
Carrière musicale
À 18 ans, Galina Vichnevskaïa fait ses débuts dans des opérettes et épouse le violoniste Mark Rubin[2]. Elle perfectionne sa voix avec Véra Garina, professeur de chant, et, en 1952, remporte un concours organisé par le Bolchoï (avec un lied de Rachmaninov et un air tiré d’Aida). La chanteuse entre au Bolchoï l'année suivante, et devient rapidement soliste principale[3]. Pour ses débuts, elle interprète Tatiana dans l'opéra Eugène Onéguine, puis en 1954 tient le rôle de Leonore dans Fidelio[1]. Elle reste au Bolchoï jusqu'en 1974 et y interprète une trentaine de rôles[4].
Galina Vichnevskaïa a l'occasion de chanter à l'étranger durant les années 1960. En 1961, elle fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York dans Aida ; l'année suivante, elle débute au Royal Opera House dans le même rôle. Enfin, pour ses débuts à La Scala en 1964, elle interprète le rôle de Liù dans Turandot, aux côtés de Birgit Nilsson et Franco Corelli[2]. Le compositeur Benjamin Britten écrit la partie pour soprano du War Requiem pour la cantatrice russe, mais les autorités soviétiques ne l'autorisent pas à quitter le pays pour la première qui a lieu à la cathédrale de Coventry en [5],[6]. L'année suivante, elle prend part à l'enregistrement du requiem pour le label Decca, dirigé par le compositeur[3],[7]. Britten compose également un cycle de mélodies sur des poèmes de Pouchkine, The Poet's Echo, pour Vichnevskaïa et Rostropovitch[1].
L'autobiographie de Vichnevskaïa, titrée Galina, a Russian story, est éditée à New York en 1984. Elle y dépeint les pressions exercées par l'État soviétique sur les personnalités du milieu culturel[3],[4]. Le livre inspire au compositeur français Marcel Landowski un opéra, intitulé Galina, dont la première a lieu en 1996 à l'Opéra de Lyon[3].
En 2002, la cantatrice ouvre dans la rue Ostojenka de Moscou le Centre lyrique Vichnevskaïa(ru) qui forme de jeunes chanteurs d'opéra[7]. L'appartement de la soprano est situé au-dessus des salles de classe, dans le même bâtiment[9]. Un concours international de chant portant son nom est organisé à Moscou depuis 2006. Galina Vichnevskaïa en préside le jury[12].
Vie personnelle
Courtisée par Boulganine, président du conseil des ministres, Galina Vichnevskaïa choisit d'épouser Mstislav Rostropovitch en 1955. Le couple, qui a deux filles, Olga et Elena, reste uni jusqu'à la mort du violoncelliste en 2007[1].
À partir de 1970 et pour quatre années, Vichnevskaïa et Rostropovitch abritent dans leur datcha le grand écrivain dissidentAlexandre Soljenitsyne et sa famille. Le violoncelliste écrit à Léonid Brejnev, secrétaire général du Parti communiste, pour plaider la cause de l'écrivain. En conséquence, le régime lui interdit de se produire à l'étranger[8]. Vichnevskaïa, pourtant décorée de l'Ordre de Lénine en 1971, est subitement ignorée par les médias soviétiques[4]. Après avoir quitté le pays en 1974, le couple s'installe aux États-Unis, puis en France[7]. Ils sont déchus de la nationalité soviétique en 1978 après avoir critiqué le manque de liberté artistique en URSS[4],[13]. Celle-ci leur est restituée en 1990, durant l'ère Gorbatchev, et le couple revient s'établir à Moscou[3],[13].