La galerie Bordelaise (ou galerie de la Torre) est une galerie commerçante située à Bordeaux. Elle est, avec le passage Sarget, l’un des deux passages couverts de la ville. Très en vogue durant la première moitié du XIXe siècle, cette galerie de province rivalise d’élégance avec les passages parisiens.
Sa construction a été commencée en 1833 sous la direction de l'architecte Gabriel-Joseph Durand (1792-1858)[1] et a été ouverte au public le . Elle est inscrite au titre des monuments historiques en 1975[2].
Géographie
La galerie en diagonale relie l'angle formé par les rues de la Maison-Daurade et Piliers-de-Tutelle à celui des rues Sainte-Catherine et Saint-Rémi.
Histoire
La création du passage est due à l'initiative de quatre riches négociants latino-américains, vivant à Bordeaux après avoir quitté le Mexique lors de la guerre au Mexique. Ce sont le marquis de la Torre et MM. Gimet, de Yrigoyen et Caillavet[3]. L'architecte départemental Gabriel-Joseph Durand, agissant pour une commande privée, assure la direction des travaux[4].
La première dénomination du passage est « galerie de la Torre ». Ramona de la Torre, née à Veracruz en 1804, et appartenant à une des familles les plus riches de Bordeaux, intervint dans sa construction[5].
La galerie est une propriété privée appartenant à 65 copropriétaires dont plusieurs commerçants. Par contre le passage est public et classé aux monuments historiques. La rénovation de la galerie, ne peut pas s'effectuer tant qu'un accord n'est pas trouvé pour le financement des travaux entre les différents propriétaires[6]. La totalité des travaux est estimée à 3 millions d'euros. La première tranche débute en , pour 1 million d'euros, dont 25 % sont pris en charge par la ville de Bordeaux et 35 % par l’État. L'architecte chargé des travaux est Denis Boullanger[7].
Description
C'est l'un des rares passages couverts conçus dans la diagonale de l’îlot de construction[8].
Les deux entrées sont munies de grilles de fer et de colonnes en marbre[9]. La corne d'abondance, motif de décoration de la galerie, est présente en de nombreux endroits.
↑Gabriel-Joseph Durand est aussi l'architecte de l’hôtel de Bryas (1822) et de l'abattoir général de Bordeaux (1824-1832 ; emplacement libéré par la démolition du fort Louis, cours Saint-Jean ; l'abattoir fut détruit vers 1930, pour une nouvelle implantation, quai de Paludade).
Johann Friedrich Geist, Le Passage. Un type architectural du XIXe siècle, traduction par Marianne Brausch, Pierre Mardaga éditeur, 1989 , (ISBN2-87009-315-2) ; traduction revue et complétée de la 4e édition en langue allemande, (de) J.-F. Geist, Passagen, ein Bautyp des 19. Jahrhunderts, München, Prestel-Verlag, 1969, 1978, 1979, 1982 (ISBN978-3-7913-0487-8), p. 172-174.
Bertrand Lemoine (préf. Jean-Pierre Babelon), Les Passages couverts en France, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, , 253 p. (ISBN978-2-905118-21-9 et 2-905-118-21-0), p. 206-207.