Il est pensionnaire au petit séminaire (lycée Notre-Dame) de Mende.
En 1938, il revient dans sa famille, à Montpellier, où il fréquente les cabarets littéraires et artistiques. Il commence à exposer avec un groupe d’amis peintres avant-gardistes tels quel Jean Beauchamps, Max Holstein, Marcellie Porta, Julio Rosuero et Pierre Guenoun[2]. Ils se baptisent le « Groupe Jérôme Bosch », qui disparait à la fin de la guerre.
Il fréquente des caves du quartier Saint-Germain-des-Prés, notamment Les Trois Baudets et « La cave des intellectuels » qui deviendra le « Le Tabou »)[4]. Une carrière d'auto-compositeur et d'interprète commence. Dans un désordre festif, Gabriel Arnaud anime les entractes des concerts avec une bande de copains dont Gabriel Pomerand, Boris Vian et Juliette Gréco. Il s’adonne alors à la chanson parodique et surréaliste, liant Rabelais à Boby Lapointe, ce qui lui vaut le surnom de « Picasso de la chanson » ou encore de « monstre de Saint-Germain-des-Prés »[5] ; telle que « C’était un cheval de cirque/Un petit cheval amoureux/L’écuyère le tenait entre ses cuisses/Il en était vraiment très heureux. ». Simone de Beauvoir rapporte qu’il arrivait à se faire remarquer avec « ses chansons absurdes », son attitude raide et sobre [6] le faisant paraitre « indiscutablement sinoque et homosexuel » à côté des artistes présents vêtus « de manière ahurissante, archi-colorée, et dansent comme des fous »[4],[7].
Carrière
Débuts
(Il se lie avec Boris Vian, Juliette Gréco, Charles Trenet[8], celui-ci l'introduit dans le monde de l’édition. Gabriel Arnaud démarche tous les éditeurs pour sortir son premier roman illustré Le Paroissien - Roman Picaresque[9], qui ne verra le jour qu’après la Libération, accompagnée d’une préface de Charles Trenet[6].
Il expose du 12 au ses peintures et ses encres à la Galerie Albertine Scarlett à Paris[10], et mène une vie de bohême à travers la France.
Charles Trenet le présente à Jean Cocteau[11] avec qui il prépare une édition illustrée du Roman de Renard[12].
Durant les années 1952-1956, Gabriel Arnaud est peintre, illustrateur, poète et chanteur. Sa carrière d’illustrateur l’amène à travailler sur des tirages d’art limité dont celui des Seize Contes de Grimm en 1960.
Gabriel Arnaud se retire à Montpellier[13],[14] où il peint notamment des paysages durant la décennie 1960-1970 avec son expression artistique particulière.
Il connaît des échecs[15]. Durant l’hiver 1969-1970, il écrit un recueil de poèmes originaux autobiographiques, notamment sa relation avec Jean Cocteau[16], Le trésor du royaume, illustré de dessins à l'encre de Chine et lavis, achevé le . À partir de cette période, il consacre son temps entre les coteaux de son village d'origine Saint-Paul-et-Valmalle et son atelier Les lutins sise 19 rue des Orchidées à Montpellier. Ce retrait volontaire de scène artistique nationale, le plonge dans une recherche d'un vocabulaire graphique plus personnel.
La plupart de sa production finie dans des collections privées, lors de dons[17].
Il est interné à l'hôpital de la Colombière (Font d’Aurelle) où il continue à peindre. Il offre ses peintures au personnel soignant. Il meurt assassiné lors d’un cambriolage de son domicile en 1995, à 75 ans.( Midi libre Avril 1995).
Son atelier est tour à tour squatté et incendié. L'ensemble de sa production se retrouve dispersé dans des collections privées.
Le musée Fabre de Montpellier possède des toiles de Gabriel Arnaud, à savoir deux vues de scène de foire. Les manuscrits et la correspondances ou encore les photographies ainsi que d'autres peintures sont disséminées dans plusieurs fonds privés.
Boris Vian, Œuvres : Manuel de Saint-Germain-des-Prés. Chroniques du menteur. Prière d'insérer. Conférences. Écrits pataphysiques. Critique. Science-fiction. Traité de civisme, vol. 4, Fayard, (ISBN978-2-213-60242-4, lire en ligne)
Gérard Bonal, Saint-Germain-des-Prés, Ed. Le Seuil, 2004, 321 p.
Jean Dufournet, Michael Freeman, Jean Dérens, Villon et ses lecteurs : Actes du colloque international des 13- organisé à la bibliothèque historique de la ville de Paris, Champion, 2005, 337 p.
Jean Cocteau, Pierre Chanel, Le passé défini : 1956-1957, Ed. Gallimard, 2006, Vol. 5
Claude Jeancolas, Le regard bleu d'Arthur Rimbaud, FVW, 2007, 143 p.
Valérie-Marie Marchand, Boris Vian, le sourire créateur, Ed. Écriture, 2009, 500 p,
Jean-Philippe Segot, Charles Trenet à ciel ouvert, Ed. Fayard, 2013, 688 p.
Frédéric Jacques Temple, Beaucoup de jours, Actes Sud Littérature, 2017, 391 p.
↑Vincent Gille, Saint-Germain-des-Pres 1945-1950 : exposition 6 octobre 1989-7 janvier 1990, Pavillon des arts, Paris-Musées, , 255 p. (ISBN978-2-905958-07-5, lire en ligne)
↑Michel Larivière, Homosexuels et bisexuels célèbres : le dictionnaire, Delétraz, (lire en ligne)
↑Jean Dubuffet et Jacques Berne, Lettres à J.B. : 1946-1985, Hermann, (lire en ligne)
↑Jean Dufournet, Michael Freeman et Jean Dérens, Villon et ses lecteurs : Actes du colloque international des 13-14 décembre 2000 organisé à la bibliothèque historique de la ville de Paris, Champion, , 337 p. (ISBN978-2-7453-1118-4, lire en ligne)
↑La Revue de Paris, Bureau de la Revue de Paris., (lire en ligne)
↑Claude Jeancolas, Le regard bleu d'Arthur Rimbaud, FVW, (lire en ligne)