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Gérald Poussin
Détail de la fresque Mur migrateur, Carouge, 2010.
Gérald Poussin est né en 1946 à Carouge. Il se souvient avoir fréquenté les bistrots de Carouge avec son père, pour voir les matches de football (la famille n’avait pas la télévision, comme beaucoup à cette époque)[1].
Jeune adulte, il habite à la rue Saint-Joseph située dans le vieux Carouge et y reste durant 18 ans. Les conditions y sont très simples : il paye 100 francs par mois de loyer pour un logement sans eau chaude ni chauffage, avec les toilettes à l’extérieur. Il aime « l’ambiance des cafés, leur côté chaleureux ». La ville de Carouge reste sa référence, son « bonheur », bien qu’il vive quelque temps à Paris, voyage en Inde (où il se fait violemment agresser) et aime se rendre au Tessin et marcher dans les Centovalli[1].
Il réalise en 1990 la décoration d’une place de jeux à Carouge[3]. Lors de sa première exposition dans sa ville natale, en 1992, son atelier et son logement sont à quelques centaines de mètres. Une pièce de l’exposition reproduit sa vision, son souvenir de la rivière Drize où il jouait enfant (avant qu'elle ne soit canalisée) : le visiteur sur une passerelle de bois croise un fond bleuté traversé de poissons argentés, des insectes mystérieux et des plantes multicolores[2].
En 2010, il réalise une fresque sur le mur borgne de l’immeuble où il vit, à la rue Alexandre-Gavard : ce sera un vol d’oiseaux. Il a voulu suggérer, d'après Maryelle Budry, « le passage rapide des humains sur terre, aussi furtif qu’un vol d’oiseaux migrateurs »[4].
Œuvre
Artiste autodidacte, il participe tout d'abord à des films d'animation (Trou attention, 1970 - Colonel Zabu, 1970 - Alphon au pays des merveilles, 1972 - La Nuit des Ploucs, 1977 - Téo Véra change de monde, 1979). Deux de ses films ont été présents à Cannes festival de court-métrage 1971. Il a publié des dessins humoristiques dans Gonocoque[5] puis il s'installe à Paris où il collabore à de nombreux journaux (Hara-Kiri, Zinc, Charlie Mensuel, L'Écho des savanes, Le Nouvel Observateur, Libération). En 2015, il témoigne de cette époque : « Je faisais partie de la famille, une famille de fêtards où l’on côtoyait Cabu, Wolinski, Reiser, Cavanna, le professeur Choron »[6].
Parallèlement à la publication d'albums de bandes dessinées (Tendance débile, 1979 - Papiers Gras, 1981 - Les aventures de Buddy et Flappo, 1983 - Le clan cervelas, 1986), il s'adonne à d'autres activités : peintre, sculpteur, illustrateur (les Fables de La Fontaine, 1996), affichiste, créateur de mobilier, tapis, bijoux, montres (pour Swatch, notamment).
Il est aussi auteur, créateur de décors, de costumes et interprète d'une pièce de théâtre (Buddy et Flappo brûlent les planches, 1983), de 17 sketches filmés pour la Télévision suisse romande (Robert le Coléoptère, 1994) et concepteur de décors et costumes pour le théâtre Am Stram Gram (Cacophonie, de Philippe Cohen, 1990), pour le Grand Théâtre de Genève (ballet La Bayadère, 1999) et pour le Théâtre de Carouge (Les Quiproquo, de Rodolphe Töpffer, 2004). Ses peintures de jardins d'épices du Kerala sont projetées en 2007 lors de l'opéra Alceste de Haendel.
Depuis 1970, il expose dans des galeries de Genève, Bâle, Zurich, Paris, Milan, Berlin, Tokyo, et à partir de 1985 des expositions rétrospectives lui sont consacrées.
2008 « La Maison de Monsieur Glouton » (station intégrée de tri des déchets)
2010 Le Mur migrateur, 12 rue Alexandre-Gavard à Carouge[4]
2012 Fleurs et pollens du monde, box d’entrée de l’Office cantonal de la population et des migrations à Onex[15]
Depuis 1999, en dehors des projets de décoration, Gérald Poussin consacre l'essentiel de son temps à la peinture.
Publications
Bandes dessinées
Gérald Poussin, Farces et attrapes prolos, Petit-Lancy, Librairie Adversaire, , 31 p. (ISBN2-9700015-0-0)
Gérald Poussinet al., Nimbus présente le grand orchestre, Genève, Cumulus, , 92 p.
Gérald Poussin, Papiers gras, Paris, A. Michel Le Square, , 79 p. (ISBN2-226-01107-2)
(de) Gérald Poussin et Aloys (trad. du français par D. Basler, R. Bonomo), Zig zag zoug : [Bildergeschichten], Zurich, éd. Moderne, , 57 p. (ISBN3-907010-04-3)
Gérald Poussin, Le clan cervelas, Genève, L'Essai, , 66 p. (ISBN2-88186-002-8)
Catalogue d’exposition
Gérald Poussin, Myriam Matthey-Doret (collab.) et Jean M. Marquis (collab.), Gérald Poussin, Musée de Carouge, 1992, Carouge, Ville de Carouge, coll. « Petite bibliothèque carougeoise », , 59 p.
Gérald Poussin, Sorj Chalandon et Siné, Le catalogue des animaux disparus dans les marais d'amnésie, Paris, Les Cahiers dessinés, , 109 p. (ISBN979-10-90875-27-2)
Illustrations
En collab. avec le Laboratoire de démographie économique et sociale, Université de Genève ; sous la dir. de l'Équipe des Cahiers et Gérald Poussin (illustrateur), Vers un ailleurs prometteur... : l'émigration, une réponse universelle à une situation de crise ?, Paris ; Genève, Presses universitaires de France ; Cahiers de l'I.U.E.D., coll. « Cahiers de l'Institut universitaire d'études du développement », , 391 p. (ISBN2-13-045703-7), chap. 22
R. Wuillemin, Gérald Poussin (illustrateur), Macé (illustrateur) et Tschopp (illustrateur), Hier, aujourd'hui, demain : un siècle pour vos sens : 1895-1995 (Firmenich), Genève, Publipartner, , 61 p.
Existe aussi en anglais sous le titre Yesterday, today, tomorrow : a century for the senses : 1895-1995
Urs Frauchiger et Gérald Poussin (illustrateur) (trad. de l'allemand par Ursula Gaillard), Dans la mêlée : réflexions sur la culture en Suisse, Carouge, Zoé, , 173 p. (ISBN2-88182-272-X)
Gérald Poussin, Les Fables de La Fontaine illustrées par Poussin, Carouge, Zoé, , 63 p. (ISBN2-88182-258-4)
Quatre auteurs genevois de bandes dessinées : BDGE : Ab'Aigre, Aloys, Ceppi, Poussin : [exposition], Musée Rath, Genève, du 18 oct. au 25 nov. 1984, Genève, Musée d'art et d'histoire, , 16 p. (ISBN2-8306-0013-4)
Léonard Morand, « A propos de bandes dessinées : les grands hommes laids du petit Poussin », Revue du Vieux Genève, no 15, , p. 75-82
Gérald Poussin co-mix-t : Gewerbemuseum Basel, Museum für Gestaltung, 5. Oktober bis 24. November 1985 : Le Manoir de la Ville de Martigny, du 2 février au 2 mars 1986 : Centre d'action culturelle d'Angoulême, du 20 octobre au 15 novembre 1986 : Centre culturel suisse à Paris, fin 1986-début 1987, Bâle, Gewerbemuseum Basel, , 96 p. (ISBN3-85700-059-7)
« Gérald Poussin au Manoir : le jeu et son miroir », Le Nouvelliste, no 32, , p. 25
Françoise Jaunin, « Du Poussin au menu : de la BD à la vaisselle en passant par le théâtre, et d'Angoulême à Martigny, il sème à tous vents ses confettis et son humour loufoque », Le Matin, no 37, , p. 14
« «Art-immo» : Poussin lorgne chez les voisins », Information OEV mensuel, no 3, , p. 20-21
(de) Gabriele Werffeli, « Gérald Poussin : Porträt eines Phantasten », Du : Schweizer Monatsschrift, no 5, , p. 76-77
François Busson, « Poussin : sa vie, son oeuvre ... », Journal de la construction de la Suisse romande, vol. 65, no 6, , p. 7-11
Pascale Chamay, « Poussin lance un pavé caustique dans la mare de l'art contemporain : à la Galerie Art & public », Tribune des arts, no 233 [i.e. n°169], , p. 4
Jean-Luc Vautravers, « Gérald Poussin artiste en ses murs », Propriété, Lausanne, no 6, , p. 30
Dictionnaire carougeois. - Carouge : Ville de Carouge, 2009. - T. 4B, p. 278-280
Michel Bonel, « Gérald Poussin : rêveur et hyperactif », Tribune des arts, no 428, , p. 62-65