Après l'invasion de la Yougoslavie par les forces de l'Axe en , les puissances occupantes et leurs assistants ont cherché à inciter systématiquement à la haine parmi les nombreux groupes nationaux, ethniques et religieux de Yougoslavie. Le Parti communiste yougoslave a promu avec succès la fraternité et l'unité des nations (narodi) et des minorités nationales (nacionalne manjine, plus tard renommées narodnosti) de Yougoslavie dans leur lutte contre l'ennemi fasciste et ses collaborateurs nationaux. La décision de la deuxième session de l’AVNOJ sur la fédéralisation de la Yougoslavie en 1943 a été considérée comme une reconnaissance de ce principe de fraternité et d’unité.
Après la guerre, le slogan désigna la politique officielle des relations interethniques en République fédérative socialiste de Yougoslavie, telle qu'elle était énoncée dans ses constitutions fédérales de 1963 et de 1974. La politique prescrivait que les nations de Yougoslavie (les Serbes, les Macédoniens, les Croates, les Slovènes, les Monténégrins et les Musulmans) et les minorités nationales (les Albanais, les Hongrois, les Roumains, les Bulgares, les Juifs, les Italiens et d'autres) étaient des groupes égaux qui coexistent pacifiquement dans la fédération, en promouvant leurs similitudes et interdépendance pour surmonter les conflits nationaux et la haine. Chaque individu avait le droit d’exprimer sa propre culture, tandis que les groupes ethniques faisaient le serment de maintenir des relations pacifiques. Les citoyens étaient également encouragés et autorisés à déclarer leur nationalité comme étant « yougoslave », laquelle atteignait généralement 10 % dans les sondages. Cette politique a également conduit à l’adoption de systèmes de quotas nationaux dans toutes les institutions publiques, y compris les organisations économiques, dans lesquelles les groupes nationaux étaient représentés par la composition nationale de leur république ou de leur province.
↑Mesic, Stipe. 2004. The Demise of Yugoslavia: A Political Memoir. Central European University Press. P. 246.
↑(en) James Gow et Carmichael, Cathie, Slovenia and the Slovenes : A Small State in the New Europe, Londres, Hurst Publishers Ltd, , 282 p. (ISBN978-1-85065-944-0), p. 48