Très cultivée, tant sur le plan artistique que littéraire, elle voyage alors beaucoup, principalement en Europe, et nourrit ainsi sa sensibilité.
Au tout début des années 1960, elle fait la connaissance de Marguerite Duras dont l'écriture la bouleverse. Une relation amicale se construit entre elles, entretenue jusque dans les années 1980. Plus tard, Francine Simonin est également proche de la designer Janette Laverrière.
Entre 1958 et 1966, Francine Simonin pratique surtout la gravure, sur bois et sur cuivre. À Pully, elle fréquente l'atelier de Pierre Cailler, fondateur de la Guilde de la gravure. Elle y fait la connaissance de l'imprimeur Raymond Meyer, avec lequel elle entretient depuis lors une collaboration privilégiée et fertile, très expérimentale.
En 1964, Francine Simonin reçoit la Bourse fédérale de peinture. En 1965 s’ouvre sa première exposition dans la Galerie Maurice Bridel à Lausanne. Et dès 1970, elle expose régulièrement à la Galerie Numaga de Gilbert Huguenin à Auvernier, puis chez Nane Cailler à Pully.
Elle s’installe en 1971 à Montréal qu’elle avait découverte en 1968 grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada. Là, Francine Simonin rencontre Jean-Paul Riopelle, René Derouin, Serge Lemoyne ou Pierre Ayot. Toujours fidèle à Raymond Meyer, elle travaille outre-Atlantique avec les ateliers Graff, Danielle Blouin, Alain Piroir, Le Scarabée de Bonnie Baxter, occasionnellement en Europe avec Murtra Edicions et Raynald Métraux. Elle se joint aux groupes Media, Contraste et participe à la fondation de l’association de graveurs sur bois Xylon-Québec.
Francine Simonin travaille principalement sur papier, à l’acrylique, à l’encre, à la craie, au pastel. Ses formats s’agrandissant, au point de créer parfois d’immenses installations, elle travaille souvent au sol. À partir de 2000, elle retrouve le goût de travailler sur toile, à l’acrylique, généralement dans de très grands formats.
Les thèmes privilégiés de Francine Simonin sont le corps de la femme, dessiné ou peint en mouvement d’après modèle vivant, le paysage, souvent bouleversé, représenté de mémoire, ou encore les écritures et autres signes. Ces thèmes sont explorés en suites et séries, dans une dimension plastique brutale et souvent foudroyante : Fêtes tribales (1979), Films d’intérieur (1984-1985), Le buto (1985-1986), Les chaises (1986), Superwoman (1988), Venise-Équinoxe (1990), Roussillon (1990-1991), Abécédaire pour ma mère (1992), Écritures (2000-2002)[5], Les jardins (2003-2004), Salut Michaux (2005), Viva Nina (2009), Falaises du nord (2010), Lac Léman (2011-2014), Équinoxes (2011-2014), In & out (2013).
Les œuvres de Francine Simonin sont régulièrement exposées par la Galerie Lacerte Art contemporain, à Montréal et à Québec.
↑Céline Mayrand, « Francine Simonin : désir encré sur papier Chine », Vie des Arts, vol. 39, no 156, , p. 29–31 (ISSN0042-5435 et 1923-3183, lire en ligne, consulté le )
↑Francine Simonin. Textes de Nicolas Raboud, Étienne Barilier, Frédéric Pajak, Pierre Starobinski et Lauren Laz. [S.l.] : Till Schaap-Genoud, 2014, 293 p., ill.
↑Bernard Lévy, « Francine Simonin. Jeux d’écriture », Vie des Arts, vol. 46, no 186, , p. 52–55 (ISSN0042-5435 et 1923-3183, lire en ligne, consulté le )
La forêt. Francine Simonin. Gravures sur bois. Texte d’André Corboz. Cat. exp. Montréal : Musée d’art contemporain, 1976, [n. p.], ill.
Francine Simonin. Les chaises. Textes de Françoise Jaunin et d’Henri Barras. Tiré à part de Voir. Magazine suisse des arts, 1987, [n. p.]
Aviso. Textes de Nicolas Raboud et d’Yves Tenret. Cat. exp. Sion, Église des Jésuites. Sion : Musée cantonal des beaux-arts, 1989, [n. p.], ill.
Francine Simonin. Textes d’André Corboz, Françoise Jaunin, Jacques-Dominique Rouiller et propos de l’artiste. Cat. exp. Vevey : Musée Jenisch et Denges : Le verseau, 1992, 79 p., ill.
Simonin. Ellmerer. Une confrontation. Textes de Walter Tschopp, Paolo Bianchi, Andreas Fiedler et Nicolas Raboud. Cat. exp. Neuchâtel : Musée d’art et d’histoire, 1997, 103 p., ill.
Francine Simonin. Corps écrits. Textes de Nicolas Raboud et de Caroline de Watteville. Cat. exp. Lausanne : Fondation Claude Verdan, 1999, [16 p.], ill.
Henri Barras, Les lieux de Francine Simonin. Trois-Rivières : Le sabord, 2000, 86 p., ill.
Catherine Othenin-Girard, « Francine Simonin : entre corps et graphies, l’histoire d’une procédure », Reflets, no 5, 2000, p. 31-32.
Nicole Brossard et Francine Simonin, Cahier de roses et de civilisation. Trois-Rivières : Le sabord, 2003, 91 p., ill.
Francine Simonin. Prix de la Fondation Monique et Robert Parizeau 2004. Texte d’Éric Chenet. Cat. exp. Québec : Musée national des beaux-arts et Galerie Lacerte Art contemporain, 2005, 79 p., ill.
Le livre libre. Essai sur le livre d’artiste. Paris : Les cahiers dessinés, 2010, p. 295-297, ill.
Francine Simonin. Textes de Léonard Gianadda, Nicolas Raboud et Françoise Jaunin. Cat. exp. Martigny : Fondation Pierre Gianadda, 2011, 128 p., ill.
Nicolas Raboud, « Francine Simonin. Venise », Le cahier dessiné, no 8, 2013, p. 54-59, ill.
Francine Simonin. Textes de Nicolas Raboud, Étienne Barilier, Frédéric Pajak, Pierre Starobinski et Lauren Laz. [S.l.] : Till Schaap-Genoud, 2014, 293 p., ill.
Filmographie
D’un coup de pinceau. Réalisation Monique Crouillère. [Montréal] : Office national du film du Canada, 1988.