Après la mort de leur mère, France Pejot et sa sœur Raymonde habitent place des Jacobins à Lyon 2e. Elles secondent leur père qui tient rue Emile-Zola, un commerce dont le nom est La lingerie pratique[2],[3].
1942 - 1945
Pendant la guerre, elle écoute Radio Londres et peut lire le journal Le Franc-Tireur, édité dans la clandestinité. En [4], avec sa sœur[3] elle rejoint comme agent de liaison le mouvement de résistance Franc-Tireur[5]. Elle devient la secrétaire de Jean-Pierre Lévy, chef de ce mouvement. Elle lui évite d'être arrêté en 1942[6] en attirant les soupçons sur elle[7]. Son appartement, situé au 4e étage du no 4 de la place des Jacobins, ainsi la boutique familiale sont une des bases du réseau[8].
Le , elle est arrêtée par la police française, avec Micheline Eude-Altman, sa collègue et amie [9] . Elle reste détenue jusqu'en à la prison Saint-Joseph de Lyon qui est réservée aux femmes. À la fin de la même année, elle échappe à l'arrestation par la milice. Elle rejoint Paris où plusieurs membres dirigeants du réseau Franc-Tireur se sont réfugiés. Elle devient l'une de leurs agents de liaison[9]. Le , elle est arrêtée par Friedrich Berger de la police allemande avec sa bande, dite du 180 rue de la Pompe[10]. Elle est déportée vers le camp de concentration de Ravensbrück, par le dernier convoi du , dit convoi des 57000.
En , lorsque le camp est évacué, France Pejot parvient, avec cinq camarades, à s'échapper dans un bois vers le centre de rapatriement de Leipzig. Elle retourne en France en voyageant sur le toit d'un wagon.
Après-guerre
France Pejot est la mère du musicien Jean-Michel Jarre[11], né en 1948 de son union avec le compositeur Maurice Jarre en . Puisque celui-ci souhaite poursuivre sa carrière aux États-Unis, le couple divorce cinq ans plus tard. elle élève son fils seule et s'installe à Vanves, dans la banlieue parisienne[12]. Elle ouvre alors un stand de vêtements pour le théâtre et le cinéma au marché aux puces de la porte de Vanves[13].
France Pejot meurt à l’âge de 95 ans, le , dans un hôpital du sud-ouest de la France[14].
↑André Courvoisier, Le réseau Heckler : de Lyon à Londres, Paris, Editions France-Empire, , 299 p. (ISBN978-2-7048-0342-2), p. 146-178
↑ a et bThierry Messirel, « Une rue à Lyon va porter le nom de la mère de Jean-Michel Jarre, France Pejot », Le Progrès, (lire en ligne)
↑Bruno Permezel, Résistants à Lyon : 1,144 noms, vol. 1, p. 373, éd. BGA Permezel, 1992
↑Guylaine Guidez, Femmes dans la guerre : 1939-1945, p. 188, d. Lavauzelle-Graphic Éditions, 2006, (ISBN2702513085)
↑Jean-Pierre Levy, Dominique Veillon, Mémoires d'un franc-tireur. Itinéraire d'un résistant (1940-1944, p. 86, Paris, éd. Complexe-CNRS-IHTP, 1998
↑Marcot, François, 1947- ..., Leroux, Bruno, historien, 19..- ... et Levisse-Touzé, Christine, 1955- ..., Dictionnaire historique de la Résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, R. Laffont, , 1187 p. (ISBN2-221-09997-4 et 9782221099971, OCLC421137830, lire en ligne)
↑Francia, vol. 37, Deutsches Historisches Institut de Paris, p. 208, éd. Artemis Verlag, 2010
↑ a et bEvelyne Morin-Rotureau, 1939-1945 : combats de femmes, autrement, , 240 p. (ISBN978-2-7467-0143-4), Franc-Tireur témoignage de Micheline Eude-Altam page 127 et 133
Évelyne Morin-Rotureau (red.), Micheline Eude-Altman, 1939-1945, combats de femmes : Françaises et Allemandes, les oubliées de l'histoire, p. 123-133, éd. Autrement, 2001, (ISBN274670143X)