Frédéric-Guillaume de Hohenlohe-Kirchberg

Frédéric-Guillaume de Hohenlohe-Kirchberg
Frédéric-Guillaume de Hohenlohe-Kirchberg
Le prince Frédéric-Guillaume de Hohenlohe-Kirchberg en uniforme.

Naissance
Kirchberg, Hohenlohe
Décès (à 63 ans)
Prague, Bohême
Origine Autrichien
Allégeance Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Arme Infanterie
Grade Feldzeugmeister
Années de service 1756 – 1795
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerre de Succession de Bavière
Guerre austro-turque (1787-1791)
Guerres de la Révolution française
Distinctions Ordre militaire de Marie-Thérèse
Autres fonctions Propriétaire de l'IR no 17
Famille Maison de Hohenlohe

Le prince Frédéric-Guillaume de Hohenlohe-Kirchberg fut un officier général autrichien au service de la monarchie des Habsbourg, né le à Kirchberg, situé sur le domaine de la maison Hohenlohe[note 1], et mort le à Prague. Il était issu d'une ancienne famille comtale de Hohenlohe, devenue princière par la suite, qui possédait de vastes propriétés au sud du fleuve Main, entre la cité impériale de Schwäbisch Hall et la ville de Rothenburg ob der Tauber.

Il fit une brillante carrière dans l'armée autrichienne durant la guerre de Sept Ans, la guerre de Succession de Bavière et les guerres de la Révolution française. En sa qualité de général aguerri et expérimenté, il fut choisi pour être le mentor du jeune archiduc Charles, qui fut affecté à son état-major durant la campagne de France en 1792. De 1780 jusqu'à sa mort, il fut également propriétaire d'un régiment d'infanterie autrichien.

Biographie

Jeunesse et début de carrière

Il était le premier fils du prince Karl August de Hohenlohe-Gleichen et de sa deuxième femme, Susanne Margarete Luise von Auersperg. Par la suite, sa mère eut encore huit enfants jusqu'à son décès le 12 septembre 1748[1]. Son père se remaria le 21 janvier 1749 et eut quatre autres enfants[2].

La carrière militaire de Hohenlohe-Kirchberg commença en 1756 lorsqu'il entra au régiment d'infanterie autrichien no 29 Braunschweig-Wolfenbüttel. Capitaine de grenadiers au début de la guerre de Sept Ans, il fut blessé à deux reprises, d'abord à la bataille de Leuthen puis à celle de Landshut, où il s'empara de trois redoutes prussiennes. Pour cet exploit, il fut fait chevalier de l'ordre militaire de Marie-Thérèse le 22 décembre 1761, et fut successivement promu aux grades de major en 1758, lieutenant-colonel en 1761 et colonel en 1764[3].

Il servit ensuite sous les ordres du maréchal Laudon pendant la courte guerre de Succession de Bavière[4], aussi appelée la « guerre des Patates » en raison de la rareté des engagements et des quantités de vivres prises à l'ennemi[5]. À l'issue du conflit, le prince fut nommé propriétaire du régiment d'infanterie no 17 en 1780 — charge qu'il conserva jusqu'à sa mort en 1796 — et Feldmarschall-Leutnant deux ans plus tard. En 1787, il participa à la guerre austro-turque et fut une nouvelle fois affecté auprès de Laudon en tant que divisionnaire[4]. Il remporta une nette victoire sur les Ottomans à Persenji les 7 et 8 octobre 1789, ce qui lui valut la croix de commandeur de Marie-Thérèse. Élevé au grade de Feldzeugmeister le 15 octobre 1789, il devint gouverneur militaire de la Transylvanie[3].

Parcours lors des guerres révolutionnaires

En 1792, il commanda initialement les 50 000 soldats autrichiens placés dans la vallée du Haut-Rhin. Au mois d'août, ses troupes traversèrent le Rhin à Mannheim et vinrent participer au siège de Thionville début septembre. Simultanément, les Alliés s'emparèrent sans trop de peine de la forteresse de Longwy le 23 août et progressèrent lentement sur Verdun, dont la prise se révéla encore plus facile. Le duc de Brunswick décida alors d'entamer sa marche sur Paris et s'approcha des défilés de l'Argonne. Il prit soin de détacher sur sa gauche 15 000 hommes qui, en liaison avec l'armée des Princes et un contingent hessois, devaient couvrir l'avance prussienne en direction de Valmy[3],[4].

Hohenlohe-Kirchberg se vit décerner la grand-croix de l'ordre militaire de Marie-Thérèse en 1792.

Militaire issu de la vieille école mais expérimenté et aguerri, Hohenlohe fut choisi pour être le mentor du jeune archiduc Charles qui fit la campagne à ses côtés : absents du champ de bataille de Valmy, ils étaient néanmoins suffisamment proches pour entendre les bruits de la canonnade[6]. L'armée du duc de Brunswick fut alors confrontée à l'aile nord du dispositif français (désignée sous le nom d'« armée de Sedan ») tandis que le prince de Hohenlohe-Kirchberg faisait face au flanc sud (« armée de Metz »)[7]. Au cours du mois de décembre 1792, ses troupes défendirent avec brio la ville de Trèves face aux Français de l'armée de Moselle et son adversaire, le général Beurnonville, fut relevé de son commandement à la suite de cet échec[3]. Le dernier jour de décembre, le prince fut fait grand-croix de l'ordre de Marie-Thérèse en récompense de sa victoire[4].

En mai 1793, il contribua grandement au succès des Alliés lors de la bataille de Famars. Il succéda ensuite au général Mack au poste de chef d'état-major de la principale armée coalisée en Flandre. Sous les ordres du prince de Saxe-Cobourg, il décida de la défaite française à Avesnes-le-Sec le 12 septembre avant de prendre le commandement d'un corps sur le Haut-Rhin avec lequel il parvint à reconquérir Spire en septembre 1794. Ce fut là son dernier fait d'armes : retiré pour raison de santé au début de l'année 1795, il mourut à Prague d'un accès de fièvre le 10 août 1796[3].

Hohenlohe-Kirchberg était un officier d'expérience dont la longue carrière militaire avait fait l'un des représentants de la vieille école de guerre. Il se montrait sur le terrain un chef perspicace et réfléchi, doté de grandes capacités de manœuvrier et ne laissant rien au hasard dans la conduite d'une bataille. Son sang-froid et sa détermination ne masquaient pas certaines qualités humaines qui faisaient dire à l'archiduc Charles, son « élève », qu'il était « le roi des honnêtes gens »[4].

Famille

Frédéric-Guillaume se maria en 1770 avec la comtesse Friederike de Reuss zu Greiz (1750-1816), mais le couple n'eut pas d'enfants[8]. Sept de ses douze frères et sœurs moururent avant l'âge de 10 ans. Les cinq enfants survivants étaient, dans l'ordre chronologique[1] :

  • Christian Friedrich Karl de Hohenlohe-Kirchberg (17 octobre 1729, Kirchberg — 18 août 1819, Kirchberg)
  • Christiane Friederike Sophie de Hohenlohe-Kirchberg (1er avril 1731 – 15 mars 1787)
  • August Ludwig de Hohenlohe-Kirchberg (3 septembre 1735, Kirchberg – 19 janvier ou juin 1780, Kirchberg)
  • Friedrich Eberhard de Hohenlohe-Kirchberg (21 octobre 1737, Kirchberg – 21 janvier 1804, Kirchberg), marié à Albertina Renata von Castell-Remlingen
  • Friedrich Karl Ludwig de Hohenlohe-Kirchberg (19 mars ou novembre 1751, Kirchberg – 12 septembre 1791, Weikersheim). Il entra tout d'abord dans la cavalerie, mais un accident lors d'une revue le força à abandonner la carrière militaire. Reconverti dans la peinture qu'il étudia sous la houlette de Valentine Tischbein, puis d'Adam Friedrich Oeser à Leipzig, il se spécialisa dans le dessin, le portrait miniature — pour lequel il révéla quelque talent — et la sculpture sur ivoire[9].

Notes et références

Notes

  1. Domaine qui correspond à une partie de l'actuelle Bade-Wurtemberg, en Allemagne.

Références

  1. a et b (en) Karl Wember, « Karl August de Hohenlohe-Kirchberg », sur genealogy.euweb, (consulté le ).
  2. « Karl August, Fürst zu Hohenlohe-Kirchberg », sur geneall.net (consulté le ).
  3. a b c d et e (en) Digby Smith et Leopold Kudrna, « Biographical Dictionary of all Austrian Generals during the French Revolutionary and Napoleonic Wars, 1792-1815 », sur napoleon-series.org (consulté le ).
  4. a b c d et e (de) Jens-Florian Ebert, « Feldzeugmeister Fürst von Hohenlohe-Kirchberg », sur Die Österreichischen Generäle 1792-1815 (consulté le ).
  5. Dill 1970, p. 52.
  6. Eysturlid 2000, p. 9.
  7. Lefebvre 1976, p. 253 à 255.
  8. « Friederike Maria Johanna, comtesse Reuss-Greiz », sur geneall.net (consulté le ).
  9. (en) Michael Bryan, Dictionary of painters and engravers : biographical and critical, Londres, G. Bell, , p. 666.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Marshall Dill, Germany : a modern history, Ann Arbor, Université du Michigan, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Lee Eysturlid, The Formative Influences, Theories, and Campaigns of the Archduke Carl of Austria, Greenwood Publishing Group, coll. « Contributions in Military Studies Series » (no 202), , 143 p. (ISBN 978-0-313-30996-0, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Georges Lefebvre, The French Revolution, New York, Columbia University Press, , 366 p. (ISBN 978-0-231-08598-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article

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