Footprints est un standard de jazz composé par le saxophoniste américain Wayne Shorter, enregistré pour la première fois pour son album Adam's Apple. Cependant, la première version à être publiée est celle de Miles Davis sur son album Miles Smiles, bien que ce disque ait été enregistré plus tard.
Analyse
Rythme
Le morceau est basé sur un rythme afro-cubain en . Bien qu'il soit parfois noté en , le morceau n'est pas une valse[1]. On trouve également des notations en [2].
Dans la version de Miles Davis, le batteur Tony Williams transforme le rythme initial en en un rythme basé sur le tresillo (après le début du solo de Davis vers 2:20)[2],[1]. Le contrebassiste Ron Carter transforme alors l'ostinato du morceau pour coller au nouveau rythme[2] :
Les deux premiers accords (Cm11 et Fm11) sont construits avec des petits clusters incluant seconde et quarte (ou 9e et 11e)[8].
Les mesures 9 et 10 présentent des accords très différents du blues standard[2],[4], en partie construits sur des quartes[8]. Après huit mesures diatoniques sur une pédale de do[6], ce mouvement chromatique est une surprise[9]. Il semble indiquer la tonalité de ré majeur, ce qui enrichit le langage harmonique du morceau[2]. Le A7 se résout sur un Cm par chromatisme des notes qui composent les accords[9].
Ces accords peuvent être analysés comme des superpositions de triades[7],[8] :
Cm11 est un accord de BbM sur un Cm ;
F#m7b5 est un EM sur F#mb5 ;
F13#11 est un GM sur F7 ;
E9#11 est un F# sur E7 ;
A7#9b13 est un EbM ou un FM sur A7.
Il existe plusieurs version de ces accords qui ne correspondent pas à ce qu'a écrit Shorter. Par exemple, le Real Book analyse faussement le F#m7b5 comme un D7, accord qu'on s'attend à trouver ici dans un blues[9].
↑La grille utilise la notation anglo-saxonne, qui utilise des lettres et des chiffres aux accords. Le la se note A, le si B, le do C, le ré D, etc.. Ainsi « Cm » correspond à un accord de do mineur. Les chiffres correspondent aux enreichissements des accords. Voir Chiffrage des accords pour plus de détails.
(en) Steven Strunk, « Notes on Harmony in Wayne Shorter's Compositions, 1964–67 », Journal of Music Theory, Université Yale, vol. 49, no 2, , p. 301-332 (DOI10.1215/00222909-010, lire en ligne, consulté le ).