Fiscalité du Burkina FasoCet article concerne la fiscalité du Burkina Faso, il expose les principaux impôts et taxes du Burkina Faso[1]. TVALa Taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect sur la consommation ou encore un impôt sur la dépense. C’est le consommateur final qui en supporte la charge définitive. Elle est collectée par l’intermédiaire de l’assujetti (personne physique ou morale exerçant une activité économique imposable) pour le service des impôts, à chaque étape du circuit économique. L’impôt frappe la valeur ajoutée au produit ou au service vendu et non le chiffre d’affaires. Le taux de la TVA au Burkina Faso est de 18 %. Personnes Imposables
Les personnes exonérées
Opérations imposablesLes affaires imposables au taux de 18 % En principe toutes les affaires faites au Burkina sont imposable à la TVA, il s’agit notamment : des importations ; des activités lucratives non salariées réalisées au Burkina (ventes, travaux immobiliers, prestations). Les affaires imposables au taux de 0 % Les opérations d’exportation et assimilées sont dites « exonérées » dans le code des impôts (CIDI). En réalité compte tenu traitement fiscal lié à ces opérations, il y a lieu de les considérer comme imposables au taux de 0 %. Il s’agit notamment : les exportations directes de biens, les réexportations en suite de régime douanier suspensif et les services assimilés à des exportations. Sont assimilés à des exportations les transports terrestres pour la partie réalisée à l'étranger lorsque les prestations sont effectuées du Burkina Faso vers l'étranger. Les affaires exonéréesIl y a lieu de traiter les produits exonérés en premier lieu avant d’aborder les services exonérés. Les produits exonérés : Sont exonérées les opérations portant sur les produits listés à l’article 308 du Code Général des Impôts (CGI) ; il s’agit entre autres :
Les opérations exonérées :
Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS)L’impôt unique sur les traitements et salaires est calculé et retenu par l’employeur pour le compte du trésor public. Cependant le salarié calcule lui-même et le reverse au trésor public dans le cas où l’employeur ne serait pas domicilié au Burkina Faso. Les personnes imposablesSont imposables à l’IUTS les personnes ci-après : tous les salariés du Burkina Faso quels que soient leur nationalité et leur statut ; tous les salariés domiciliés ou ayant une résidence habituelle au Burkina ; les salariés non domiciliés au Burkina si l'employeur est domicilié au Burkina et que l'activité salariée s'exerce au Burkina ; les personnes qui se trouvent en congé hors du Burkina Faso ; les fonctionnaires ou agents de l’État ou des collectivités locales servant à l'étranger, qui ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu dans le pays d’accueil. Les personnes exonérésSont exonérés de l’IUTS les personnes qui possèdent leur domicile ou leur résidence habituelle dans un État lié au Burkina Faso par une convention visant à éliminer les doubles impositions, si elles justifient y être imposées sur l’ensemble de leur revenus (pays membres de l’UEMOA, France et Tunisie). Calcul de l’IUTS Pour le calcul de l’IUTS les taux progressifs suivants sont appliqués: L’IUTS fait l’objet de retenues à la source qui porte sur le montant net du revenu imposable déterminé dans les conditions citées ci-dessus. Ces retenues sont effectuées mensuellement à l’aide du barème ci-dessous :
L’impôt ainsi calculé est brut. Le contribuable peut obtenir une réduction d’impôt pour charge de famille appelé abattements dont le taux varie comme suit :
Sont considérés comme étant à la charge du contribuable, à la condition de n’avoir pas de revenus distincts de ceux qui servent de base à l’imposition de ce dernier : Les enfants mineurs ou infirmes ou âgés de moins de 25 ans lorsqu’ils poursuivent leurs études ; Sous les mêmes conditions les orphelins recueillis par lui à son propre foyer et dont il assure entièrement l’entretien ; Un conjoint non salarié. Impôt sur les sociétésL’impôt sur les sociétés est assis sur l’ensemble des bénéfices ou revenus réalisés au Burkina Faso par les personnes imposables définies ci-dessous. Le bénéfice englobe l’ensemble des activités réalisées par l’entreprise qu’il s’agisse d’activités de négoce, de prestations ou autres. Personnes imposablesL’impôt sur les sociétés est dû par certaines personnes appelées sociétés et organismes assimilés limitativement énumérées par la loi. Sociétés passibles de l’IS 1) Sont passibles de l’impôt sur les sociétés en raison de leur forme : les sociétés de capitaux ou assimilés quel que soit leur objet : les SA et les SARL y compris celles ne comprenant qu'un associé unique ; les sociétés en nom collectif (SNC), les sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés en participation (SP) et les Groupements d'intérêt économique (GIE) ; les sociétés coopératives et leurs unions, les associations et les organismes légalement assimilés. 2) Sont imposables à l’impôt sur les sociétés en raison de leurs activités : les établissements publics, les organismes de l'État ou des collectivités territoriales, qui jouissent de l'autonomie financière et se livrent à une activité à caractère industriel ou commercial ou à des opérations à caractère lucratif ; les fonds créés par voie législative ou réglementaire ne jouissant pas de la personnalité morale et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne sont pas expressément exonérés par une disposition d'ordre législatif ; les sociétés civiles qui se livrent à une exploitation ou à des opérations de nature commerciale, industrielle, artisanale ou agricole, notamment :
les sociétés civiles qui comprennent parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de capitaux ou qui ont opté pour ce régime d'imposition. les sociétés de fait ; toutes autres personnes morales se livrant à une exploitation ou à des opérations à caractère lucratif, ou qui ne seraient pas assujetties à un autre impôt sur les revenus. 3) Sont enfin soumis à cet impôt sur option :
ExemptionsSelon les dispositions de l’article 5 de la loi sur l’impôt sur les sociétés (IS), sont exonérés d’impôt sur les sociétés :
Taux de calculLe taux de l’impôt sur les sociétés est de 27,5 % et s’applique sans abattement au bénéfice imposable. Toute fraction du bénéfice imposable inférieure à mille (1 000) francs CFA est négligée. Les petites entreprises qui adhèrent à un centre de gestion agréé bénéficient d’une réduction sur le taux de l’IS, et sont soumis à un taux de 19,25 %. Les régimes d'imposition[2]
CME = Contribution des Micros entreprises RSI = Réel Simplifié d’Imposition RNI = Réel Normal d’Imposition
Impôt sur les revenus des valeurs mobilièresSont soumis à l'impôt sur le revenu des valeurs mobilières, les revenus distribués par les sociétés et personnes morales soumises à l'impôt sur les sociétés au Burkina Faso. Le tarif de l’impôt est fixé à :
Les sociétés, entreprises ou compagnies nouvellement constituées paient l'impôt au tarif réduit de moitié sur les produits des actions qu'elles distribuent au titre des trois premiers exercices sociaux suivant leur constitution, la durée de ces trois exercices ne pouvant excéder une durée globale de quarante deux mois.
Impôt sur les revenus des capitaux mobiliers (IRCM)Depuis le 1er janvier 2018, L’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) et l’impôt sur le revenu des créances (IRC) ont été "fusionnés" pour créer l’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers (IRCM). Le taux de l’impôt est fixé ainsi qu'il suit ( Article 140 du CGI ) :
Prélèvements et retenues à la source[2]
Contribution des patentesSont assujetties à la contribution des patentes toutes personnes physiques ou morales exerçant au Burkina Faso une activité professionnelle non salariée. La contribution des patentes se compose d’un droit fixe et d’un droit proportionnel.
Le taux du droit proportionnel est fixé à 8 %. En aucun cas, son montant ne peut être inférieur au cinquième du droit fixe. Droit d'enregistrementLe droit d'enregistrement est une taxe qui frappe les contrats (sauf les contrats de travail) et les transactions sous seing privé. Ce droit peut être fixe, proportionnel, progressif ou dégressif. Liste des cas les plus courants et tarifs :
Fiscalités spécifiquesMiniersLes entreprises titulaires d'un permis de recherche d'exploitation ou les bénéficiaires d'une autorisation d'exploitation minière bénéficie d’avantages fiscaux en phase de recherche et de travaux préparatoires (tarif douanier réduit, exemption TVA, de patente, …) Avantages liés aux investissementsLes bénéficiaires des avantages fiscaux Les bénéficiaires du régime de droit commun il s’agit des entreprises réalisant des investissements dans les domaines de la production, de la conservation, de la transformation et des prestations de services. Les bénéficiaires des régimes privilégiés Le régime A : les entreprises dont l’investissement est supérieur ou égal à 100.000.000 F et strictement inférieur à 500.000.000 F, hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 20 emplois permanents ; les entreprises des secteurs de l'agriculture, de la sylviculture, de l'élevage et de la pisciculture dont l’investissement est supérieur ou égal à 25.000.000 F et strictement inférieur à 125.000.000 F, hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 5 emplois permanents. Le régime B : les entreprises dont l’investissement est supérieur ou égal à 500.000.000 F et inférieur à 2.000.000.000 F hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 30 emplois permanents ; les entreprises des secteurs de l'agriculture, de la sylviculture, de l'élevage et de la pisciculture dont l’investissement est supérieur ou égal à 125.000.000 F et inférieur à 500.000.000 F hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 7 emplois permanents. Le régime C : les entreprises dont l'investissement est supérieur ou égal à 2.000.000.000 F hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 40 emplois permanents ; les entreprises des secteurs de l'agriculture, de la sylviculture, de l'élevage et de la pisciculture dont l'investissement est supérieur ou égal à 500.000.000 F hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 10 emplois permanents. Le régime D : les entreprises dont l'investissement est égal ou supérieur à 1.000.000.000 F hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 30 emplois permanents et dont la production destinée à l'exportation est égale ou supérieure à 80 % ; les entreprises des secteurs de l'agriculture, de la sylviculture, de l'élevage et de la pisciculture dont l'investissement est égal ou supérieur à 250.000.000 F hors taxes et hors fonds de roulement entraînant la création d'au moins 7 emplois permanents et dont la production destinée à l'exportation est égale ou supérieure à 80 %. Les avantages des régimes privilégiés Le régime A A l’investissement
Dans le cadre d’un contrat de crédit-bail assorti de transfert de l’exonération de la TVA et de l’acquittement du droit de douane de la catégorie 1 du tarif des douanes au taux de 5 %, les loyers des biens susmentionnés sont exonérés de TVA. A l’exploitation
Ces déductions peuvent s’étaler sur cinq exercices fiscaux successifs au terme desquels, le reliquat du crédit d’impôt autorisé et non utilisé n’est ni imputable, ni remboursable. Pour les projets d’extension agrées, pour chaque exercice fiscal, le montant des déductions ne pourra dépasser 50 % du bénéfice imposable. Les investissements admis en déduction sur le bénéfice sont les biens mobiliers, immobiliers et matériels acquis à l’état neuf à l’occasion de la création d’entreprises nouvelles ou de projets d’extension agréés.
Ces avantages liés à l’exploitation courent à partir de la date de démarrage constatée par un arrêté du Ministre chargé de l’industrie. Le régime B A l’investissement
Dans le cadre d’un contrat de crédit-bail assorti de transfert de l’exonération de la TVA et de l’acquittement du droit de douane de la catégorie 1 du tarif des douanes au taux de 5 %, les loyers des biens susmentionnés sont exonérés de TVA. A l’exploitation
Ces déductions peuvent s’étaler sur six exercices fiscaux successifs au terme desquels, le reliquat du crédit d’impôt autorisé et non utilisé n’est ni imputable, ni remboursable. Pour les projets d’extension agrées, pour chaque exercice fiscal, le montant des déductions ne pourra dépasser 50 % du bénéfice imposable. Les investissements admis en déduction sur le bénéfice sont les biens mobiliers, immobiliers et matériels acquis à l’état neuf à l’occasion de la création d’entreprises nouvelles ou de projets d’extension agréés.
Ces avantages liés à l’exploitation courent à partir de la date de démarrage constatée par un arrêté du Ministre chargé de l’industrie. Le régime C A l’investissement: Au titre du droit de douane : l’acquittement du droit de douane de la catégorie 1 du tarif des douanes au taux de 5 % sur les équipements d’exploitation et le premier lot de pièces de rechange les accompagnant ; Au titre de la TVA :
A l’exploitation Au titre de l’impôt sur les bénéfices :
Ces déductions peuvent s’étaler sur sept exercices fiscaux successifs au terme desquels, le reliquat du crédit d’impôt autorisé et non utilisé n’est ni imputable, ni remboursable. Pour les projets d’extension agréés, pour chaque exercice fiscal, le montant des déductions ne pourra dépasser 50 % du bénéfice imposable. Les investissements admis en déduction sur le bénéfice sont les biens mobiliers, immobiliers et matériels acquis à l’état neuf à l’occasion de la création d’entreprises nouvelles ou de projets d’extension agréés.
Ces avantages liés à l’exploitation courent à partir de la date de démarrage constatée par un arrêté du Ministre chargé de l’industrie. Le régime D A l’investissement Au titre du droit de douane : l’acquittement du droit de douane de la catégorie 1 du tarif des douanes au taux de 5 % sur les équipements d’exploitation et le premier lot de pièces de rechange les accompagnant ; Au titre de la TVA :
A l’exploitation Au titre de l’impôt sur les bénéfices :
Pour ce qui concerne le régime D, ces déductions peuvent s’étaler sur sept exercices fiscaux successifs. Pour les projets d’extension agréés, pour chaque exercice fiscal, le montant des déductions ne pourra dépasser 50 % du bénéfice imposable. Les investissements admis en déduction sur le bénéfice sont les biens mobiliers, immobiliers et matériels acquis à l’état neuf à l’occasion de la création d’entreprises nouvelles ou de projets d’extension agréés.
Ces avantages liés à l’exploitation courent à partir de la date de démarrage constatée par un arrêté du Ministre chargé de l’industrie. Les avantages liés à la décentralisation Les entreprises qui réalisent des investissements dans une localité située à cinquante kilomètres au moins des centres de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso bénéficient d’une prorogation de trois ans des avantages afférents à leurs régimes. Elles bénéficient également de l’exonération totale des droits de mutation à titre onéreux pour toutes les acquisitions immobilières effectuées dans le cadre de l’investissement. Régime fiscal des pôles de croissance Les avantages accordés aux investisseurs dans le cadre de la SCADD sont étendus aux investissements réalisés sur les pôles de croissance, sans aucune condition relative au montant des investissements à réaliser, à la durée des projets et au nombre d'emplois à créer. Les avantages du régimePendant la phase d’investissement Exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), des droits de douane et autres prélèvements perçus à l'importation des biens et services destinés strictement à la réalisation du projet, à l'exécution de la redevance statistique, du prélèvement communautaire (PC) et du prélèvement communautaire de solidarité (PCS) ; Exonération de la fiscalité intérieure sur les acquisitions de biens, services et travaux de toutes natures destinés exclusivement à la réalisation du projet. Les sociétés titulaires de contrat de sous-traitance qui travaillent exclusivement pour les entreprises conventionnées sont éligibles au bénéfice des avantages ci-dessus.
La période de cette phase d'investissement qui court à partir de la date de signature de la convention d'investissement ne saurait excéder trente-six mois. Pendant la phase d'exploitation Acquittement des droits et taxes de douane au taux cumulé de 7,5 % sur tous les biens et services importés dans le cadre du projet pendant toute la durée de la convention ; Exportation des biens et services produits ou transformés dans le cadre du projet en exonération totale des droits et taxes de douane ; Exonération totale de l'impôt sur les sociétés (IS) pendant les sept premières années et application d'un taux de 15 % au bénéfice imposable à partir de la 8e année jusqu'à la douzième année. Exonération pendant les dix premières années :
Les modalités d'application de ce régime de faveur seront définies par voie réglementaire. Bibliographie
Notes et références
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