Ferdinand Lavainne est le fils de Prosper Ferdinand Lavainne (1785-?), employé à la recette générale et professeur de solfège, et de Julie Adélaïde Joseph Cousin (1790-?). Il se maria le 14 mai 1840 avec Marie Séraphine Françoise Piquart (1818-1847) avec qui il eut deux enfants : Ferdinand Marie Désiré Joseph Lavainne (1841-1874), également pianiste, et Jules Marie François Xavier Lavainne (1845-1873). Il se remaria le 28 octobre 1847 avec Justine Charlotte Ansman (1808-1889). Il décède le 7 janvier 1893 au 13 rue des Fossés à Lille[2][source insuffisante].
Le sculpteur Félix Huidiez le représente sur un buste en plâtre patiné bronze en 1866[3]. Le peintre lillois Alphonse Colas le représente sur une peinture à l'huile sur toile en 1888[4].
Par ailleurs, Ferdinand Lavainne se voit décerner des médailles de sociétés savantes et artistiques[5].
Formation
Ferdinand Lavainne débute la musique très jeune avec son père, professeur de solfège à l’Académie de musique de Lille. ll donne ses premiers concerts à l'âge de neuf ans[6]. Il obtient ses premiers prix de solfège et de piano en 1830. Il prit également des cours de composition avec Pierre Baumann, compositeur, altiste et professeur de violoncelle et de composition à l'Académique de musique de Lille[6].
Années d'activité
Dans la foulée, toujours en 1830, il est nommé à l'Académie au poste de professeur de seconde classe payante de solfège et de professeur suppléant de la classe de piano. En 1836, il devient titulaire de la classe de piano[5].
En parallèle de son activité de professeur, il compose ses premières œuvres dès les années 1830 et se fait remarquer par Hector Berlioz qui admire notamment son oratorio La fuite en Égypte (1835) et sa symphonie[7]. Berlioz publie un article consacré à Lavainne dans le numéro 4 de la Revue et gazette musicale de Paris parue le 11 juin 1837[8] :
« L'auteur, M. Ferdinand Lavainne, s'était déjà fait connaître avantageusement par un oratorio : La fuite d'Égypte, remarquable sous le rapport de la fermeté du style et par des idées souvent élevées et toujours exemptes de vulgarisme. L'harmonie en est soignée mais trop recherchée, à mon avis ; ce sujet antique et biblique eût comporté, ce me semble, l'usage des accords parfaits, de préférence à celui des harmonies chromatiques et des septièmes diminuées, que l'auteur affectionne ; je crois aussi qu'il y a abus de modulations enharmoniques ; ces perpétuelles variations dans la tonalité nuisent à l'effet musical et sortent comme les harmonies dissonantes qui en découlent, du caractère grave et puissamment calme que comportait ce sujet oriental et sacré. »
La bibliothèque municipale de Lille possède six gros volumes de ses œuvres[6].
En 1849, Lavainne fonde les « Matinées musicales », séances de musique de chambre.
En 1851 puis en 1857, il prend la direction de la société orphéoniste des « Crick-Mouils »[9].
Le 4 octobre 1879[10], il succède à Victor Magnien en tant que directeur de l'Académie de musique de Lille, poste qu'il occupera jusqu'en 1891[1]. Émile Pierre Ratez prendra sa suite et il fut alors nommé directeur honoraire[6].
Compositions
Opéras
Une matinée à Cayenne, opéra-comique en un acte, livret de son oncle Élie Brun-Lavainne (1791-1875), représenté au Théâtre de Lille le 1er mars 1836[5]
Bianca, grand opéra en deux actes, 1837
Artus et Rikemer ou Arthus et Zeckemer, opéra en quatre actes, 1840
Tircis et Margoton, opérette pastorale, 1861
Nérida, épisode de la conquête du Pérou, opéra-comique en trois actes avec saxophone, livret de M. Henri Dupont, 1861
Les Nuits de Florence, opéra-comique en trois actes, livret d'Élie Brun-Lavainne, représenté au Théâtre de Lille en février 1872
Musique sacrée
La fuite en Égypte, op. 20, oratorio sacré, paroles d'Alexandre Couvez, 1835, dédiée à Pierre Baumann[11]
Te Deum, op. 52, pour quatre voix (deux sopranos, ténor et basse) et orchestre, dédié à Luigi Cherubini
De profundis Psaume 29, pour chœur et orchestre, exécuté à l'église Saint-Étienne de Lille, 1841
Messe à trois voix, 1853
Magnificat, cantate religieuse, paroles de F. M. Eucher, 1868
Stabat Mater, cantate religieuse, paroles de F. M. Eucher, 1868
Noël !, chant religieux avec accompagnement de piano[12]
Musique profane
La Lilloise, cantate profane, paroles de A. Jomain, 1842, exécutée sur la Grand Place de Lille les 8 et 9 octobre 1842 pour célébrer les 50 ans du bombardement de la ville en 1792[13]
La Colonne de Lille, cantate exécutée le 8 octobre 1845 pour l'inauguration de la colonne commémorative du bombardement de la ville en 1792[14]
Invocation à Dieu, quatuor pour voix d'hommes, paroles de Brisy, 1851
L'Orage en Mer, chœur d'hommes, paroles de Brisy, dédié à Monsieur Hubert, inspecteur général des écoles de chant de France, 1851
Le Pâtre montagnard, quatuor pour voix d'hommes, paroles de Ludwig Uhland, 1851
Pastorale, chœur mixte à quatre voix, paroles attribuées à Henri IV, 1855
Montagnarde écossaise, chœur mixte à quatre voix, 1855
Les Carillonneurs, chœur d'hommes, paroles d'Alexandre Deplanck, 1864
Le Vésuve, chœur d'hommes à quatre voix, paroles de F. M. Eucher, 1865[15]
Cantate pour l'anniversaire de la réunion de Lille à la France, 1867
L'Industrie, chœur d'hommes, paroles de Gustave Bouchez, dédié à Monsieur Girardin, ex-doyen de la faculté des Sciences de Lille, membre correspondant de l'Institut, 1880
La Mer, chœur d'hommes, paroles de Gustave Bouchez, 1882
↑Hector Berlioz, Revue et gazette musicale de Paris, Paris : Gazette musicale de Paris, (lire en ligne), Revue Critique. De l'art dans les provinces. - M. Ferdinand Lavaine, p. 203-206