Farouk HosniFarouk Hosni
Farouk Abd-El-Aziz Hosni (en arabe : فاروق حسنى) (né en 1938 à Alexandrie, Égypte) est un artiste peintre égyptien. Il fut le ministre de la culture égyptien de 1987 à 2011 et, précédemment, directeur de l’Académie égyptienne de Rome. Il est un proche de Suzanne Moubarak, l’épouse du président égyptien déchu. Carrière
Il a mis en chantier le Grand Musée égyptien et le musée de la civilisation à Fostat, mettant en valeur les héritages juif, copte et musulman. Expositions à l’étranger
Accusations de corruptionEn 2005, son administration sort blanchie des accusations qui pesaient sur elle à la suite du scandale du théâtre de Beni Suef, situé à 100 km au sud du Caire. Le non-respect des mesures de sécurité[3] avait causé la mort de 46 personnes[4] lors d'un incendie accidentel. Dans un premier temps, Farouk Hosni avait proposé sa démission qui a été refusée par ordre personnel du chef de l'État égyptien Hosni Moubarak. Le procès qui a suivi en 2006[5] avait en première instance condamné à des peines allant de un mois à trois ans de prison les responsables administratifs du théâtre. Ce jugement a été cassé l’année suivante[6] et les quatre accusés (dont l’ancien directeur des Palais nationaux de culture, Mustapha Aloui) libérés. Les intellectuels de l'opposition s'étaient mobilisés pour que soit reconnue la responsabilité du Ministère de la Culture. Propos sur le voile et critiques des Frères musulmansEn , Farouk Hosni a fait allusion à la question du voile islamique lors d'une communication téléphonique avec une jeune journaliste retranscrite dans le quotidien indépendant al-Masry al-Yom. Il a déclaré :
Surtout, il a qualifié le port du hidjab de « retour en arrière » :
Les Frères musulmans, principale force d'opposition, ont immédiatement exigé des excuses de Farouk Hosni, ou sa démission au profit d'un ministre de la Culture qui, selon leur porte-parole, Hamdi Hassan, « respecterait notre Constitution, notre charia et nos valeurs. » Des oulémas d'al-Azhar, la plus haute institution de l'islam sunnite, ont également demandé le départ de Farouk Hosni. Quant au prédicateur fondamentaliste Youssef al-Qaradâwî, exilé au Qatar, il l'a accusé de vouloir « revenir au temps de la colonisation[8] ». Farouk Hosni a aussi été violemment pris à partie à l’Assemblée du peuple, le parlement égyptien, y compris par des députés du parti au pouvoir, le Parti national démocratique (PND). Deux députés indépendants, Ragab Helal Hemeida et Mohamed Abdel Alim Daoud, ont également lancé des insinuations sur les orientations sexuelles de Farouk Hosni. Accusant le ministre de tenir des « propos encourageant au péché », plusieurs professeurs d'université et avocats ont déposé des plaintes contre lui auprès du procureur général en vue d'obtenir la levée de son immunité pour pouvoir le traduire en justice[9]. Cependant, les propos de Farouk Hosni, considérés comme « une preuve de courage » par l’écrivaine Iqbal Baraka, ont été défendus par l'écrivain Youssef Al-Qa'id, le scénariste Oussama Anour Okacha ou encore le théologien Djamal Al-Banna (frère cadet de Hassan el-Banna) qui estiment que le hidjab est un symbole de régression et le signe d’une radicalisation de l’islam égyptien[7]. Candidature à l'Unesco et controverse sur l'antisémitismeEn 2009, la candidature de Hosni au poste de Directeur Général de l'UNESCO a suscité une vive polémique en raison de propos antisémites[10]. En 2001, il avait en effet déclaré, dans le journal Ruz Al-Yusuf, qu’Israël était « aidé » par « l’infiltration des juifs dans les médias internationaux » et par leur capacité à « répandre des mensonges[11]. » Hosni a dit regretter ces propos[12]. Par ailleurs, on a aussi critiqué la condamnation de « fusibles », tels que l’ancien patron de la restauration du Caire islamique, Aymane Abdel-Moneim, et deux autres responsables du ministère de la Culture, à dix ans de prison pour corruption[13]. En dépit de ses nombreux soutiens qui faisaient de lui le grand favori de cette élection, et l'ont mis en tête au premier tour[11], Hosni a finalement été battu, le , par la Bulgare Irina Bokova qui prend la tête de l'Unesco. Il lance alors des accusations de complot contre les États-Unis et ce qu'il appelle « les organisations juives »[14]. DémissionAu moment de la révolution égyptienne de 2011, il est évincé du gouvernement d'Ahmed Chafik, le 31 janvier. En 2012, il est jugé pour corruption. Il est suspecté de s'être enrichi en détournant 18 millions de livres égyptiennes (plus de 2,3 millions d'euros) dont il n'a pu fournir l'origine[15]. Articles connexesNotes et références
Liens externes
|