De nombreuses familles nobles françaises portent ou ont porté pour patronyme Potier ou de Potier, généralement suivi d'un nom de terre.
Ce patronyme est également porté par des familles françaises d'ancienne bourgeoisie.
Paris et Ile-de-France
Famille Potier (Paris)
La famille Potier fut anoblie en 1473 par la charge de conseiller en la Cour des monnaies de Paris. Elle donna trois branches :
La généalogie de la famille Potier de La Morandière, qui revendique son rattachement à la famille Potier, branche de Novion (donnée comme éteinte en 1769)[4], est controversée.
Édouard de Barthélemy écrit dans Les ducs et les duchés français avant et depuis 1789 (1865) : « La maison de Potier est complètement éteinte et n’a rien de commun avec d’autres familles de ce nom actuellement existantes »[5].
En 1876, des membres de la famille Potier de La Morandière demandèrent à substituer à leur nom celui de " Potier de Novion de La Morandière ". Leur demande ne fut pas acceptée « parce qu'il y avait eu plusieurs dérogeances, et parce que la parenté des demandeurs avec les Potier de Novion n'était pas suffisamment établie »[6].
Plusieurs auteurs (qui pour certains se contentent de recopier leurs prédécesseurs) rattachent la famille Potier de La Morandière à la famille Potier[7],[8],[9], ce qui les conduit à la classer ipso facto parmi les familles nobles contemporaines, sa dérogeance apparente au XVIIIe siècle n'ayant pas d'effet[10].
En 1875 André Borel d'Hauterive entérine le rattachement des Potier de La Morandière aux Potier de Novion et écrit : « Dans un article concernant la maison Potier, l’Annuaire de 1859 disait que le dernier rejeton mâle des ducs de Tresmes et de Gesvres avait péri sur l’échafaud révolutionnaire en 1794, et que la branche aînée de cette famille, celle des marquis de Novion, s'était éteinte en 1769 (...) Nous donnons ici la filiation de cette branche, telle qu’elle doit être rétablie et qu'elle a été dressée d’après les actes authentiques produits par ses représentants actuels. »[11]. Selon cet auteur la filiation connue à ce jour s'établit comme suit :
Jacques-Jean Potier, teinturier à Paris[12], serait selon André Borel d'Hauterive le même personnage que Jacques-Jean Potier (né en 1673), page de la chambre du roi en 1679 puis capitaine au régiment de Bretagne (mort en 1735)[13], fils d'André Potier, marquis de Novion, président au Parlement de Paris et de Catherine-Anne Maslon de Bercy[14] (cette filiation est reprise en 1948 par Raoul de Warren dans le Grand Armorial de France[15]). Pourtant, une note dans les Mémoires du chevalier de Quincy (1898) indique que d’après le Dossier Bleu du cabinet des titres (manuscrit français 30085), le nommé Potier, page de la chambre en 1679 puis capitaine au régiment de Bretagne, était André Potier, dit le chevalier de Novion, « mort de crapule et de misère le à soixante-deux ans »[16]. Jacques-Jean Potier aurait épousé en 1710 Marie-Olive de France de Landal, dame de la Morandière[9], mais on ne trouve aucune trace de cette dame ni de ce mariage dans la généalogie de la famille de France[17]. Il fut le père de :
Pierre-Henri Potier (1714-1775), seigneur de Noyau (paroisse de Maigné) près du Mans, par acquisition de la famille de Courtoux[18], marchand-teinturier au Mans et lieutenant de louveterie, eut 10 enfants de sa première femme Catherine Mollet (dont deux probablement morts en bas âge) et se remaria en deuxièmes noces en 1758 à Anne Caillon, fille d'un marchand épicier du Mans[12], d'où entre-autres :
Jean Pierre Potier, seigneur de Noyau, maître-teinturier au Mans[12];
François-Louis Potier, seigneur des Fourneaux, maître-teinturier au Mans[12];
Pierre-François Potier du Boulay, contrôleur ambulant de la régie générale de Tours, puis receveur des aides à Bourgueil et contrôleur des aides à Chinon[12];
Pierre Potier de la Formandière, auteur d'une branche qui se fixa en Russie[12];
Pierre-Alexandre-Henry Potier de La Morandière (1761-1829), plus connu sous le nom de Potier-Morandière, lieutenant de louveterie, puis administrateur du département de la Sarthe (1792), maire du Mans (1793), commissaire de la guerre (1794), marié à Louise Marie Adélaïde Dupin[12], d'où :
Louis Pierre Potier Delamorandière (né en 1789), marié le à Marguerite Françoise Joséphine Gallois-Massion, d'où:
La terre de la Morandière fut possédée à la fin du XVIIe siècle par noble homme Michel du Verger, sieur de la Morandière, dont la fille Marie du Verger épousa en 1690 Olivier de France, seigneur de Landal (qui ne semble pas avoir hérité de cette terre)[19], mais aucune source généalogique ne vient confirmer l'alliance Potier-de France de Landal donnée par Borel d'Hauterive et reprise par Raoul de Warren dans le Grand Armorial de France.
Famille éteinte. Seigneurs de Burot, anoblie en 1697 et 1699[21].
Armes : D'argent à la fasce d'or accompagné en chef de 3 roses (étoiles) du même et en pointe d'une étoile (croissant) aussi d'or[21].
Famille Potier de Courcy (Normandie et Bretagne)
Famille subsistante de noblesse d'extraction maintenue noble en 1666. Baron de Courcy le . Elle a donné au XIXe siècle un généalogiste auteur d'un nobiliaire breton[22].
Armes : De gueules à la fasce d'argent, accompagnée de 3 croisettes du même, 2 en chef et 1 en pointe[22].
Famille Potier de la Houssaye (Bretagne)
Cette famille subsistante qui a la même origine que les Potier de Courcy fut anoblie par charge de secrétaire du roi vers 1640 et maintenue noble en 1788[22].
Armes : De gueules à la fasce d'argent, accompagnée de 3 croisettes du même, 2 en chef et 1 en pointe[22].
Famille Potier de la Varde (Normandie)
Cette famille subsistante qui a la même origine que les Potier de Courcy fut anoblie en 1586 et maintenue noble en 1635 et 1666[22].
Armes : De gueules à la fasce d'argent, accompagnée de 3 croisettes du même, 2 en chef et 1 en pointe[22].
Famille Potier de Fougeray et de la Denaye (Normandie)
Famille éteinte qui remonte à Nicolas Potier, seigneur de Beauchesne et de la Picauvière, qui aurait été anobli en 1594. Une branche fut condamnée pour usurpation de noblesse et une autre branche, indiquée comme anoblie en 1702, comparut avec la noblesse à Alençon en 1789[23].
Armes : De gueules à un chevron d'or accompagné en chef de 2 roses de sable et en pointe d'une molette du même
Alias : D'azur au chevron d'argent accompagné de 3 molettes d'or[23].
Champagne, Lorraine, Bourgogne
Famille Potier (Champagne)
Famille éteinte. Seigneurs et barons de Clinchamps[24].
Armes : Ecartelé en sautoir aux I et IV, d'or à la rose de gueules, aux II et Ill, de gueules à la tête d'aigle d'or[24].
Famille Potier (Lorraine)
Famille éteinte. Seigneurs d'Ennery, Maizeroy, Rum, Fresnoy, Mancourt etc. Anoblie par charge de conseiller-secrétaire du roi. Elle comparait à Metz en 1789[25].
Armes : D'argent au chevron de gueules, accompagné en pointe d'un vase à une anse de sinople, au chef d'azur chargé de 3 étoiles d'argent[25].
Famille Potier de Raynans / de Potier (Bourgogne et Lorraine)
Famille subsistante. Issue de Claude Potier, bourgeois d'Auxonne, marié vers 1660 à Claudine Ponat, qui laissa deux fils, auteurs de deux branches :
l'ainé, François Potier, fut anobli par charge de conseiller-secrétaire du Roi en 1719 ;
le cadet, Claude Potier, trésorier-payeur de la chambre des comptes d'Aix (1666-1728), fut l'ancêtre de Jacques-Charles Potier, chevalier de Saint-Louis, baron héréditaire en 1816, mort sans postérité, et de Pierre-Jacques de Potier, maréchal de camp, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, chevalier de Saint-Louis, créé comte de Potier à titre héréditaire en 1816. La deuxième branche acquit la noblesse héréditaire avant 1816 par trois générations successives de chevalier de St-Louis[26].
Armes : D'azur à la fasce d'or accompagnée en chef de 3 étoiles d'argent rangées en fasce, et en pointe d'un croissant du même[26].
Autres provinces
Famille Potier alias Le Pottier (Flandre, Artois)
Famille éteinte. Seigneurs de Ray, Coquerel, La Hestroye. etc. Issue selon certains de la maison de Graincourt. Echevins de Cambrai en 1304, lieutenant-général de l'amirauté de Flandres au XVIIIe siècle. Une branche ayant dérogé, fut condamnée pour usurpation de noblesse en 1668 puis confirmée noble en 1699 et 1701[27].
Armes : D'azur à un pot d'argent à l'antique
Alias : Parti de sinople à 3 chevrons d'or et d'azur à un vase à l'antique d'argent et au chef d'or chargé d'un lambel de 3 pendants de gueules, brochant sur le parti[27].
Famille Potier alias Potier de la Terrasse (Toulousain)
Famille éteinte. Capitoul de Toulouse en 1540-1600-1640 ; maître des requêtes en 1551 et 1582; président à mortier du Parlement de Toulouse en 1640. Maintenue noble en 1669[28].
Armes : D'argent au chevron d'or accompagné de 3 tours d'argent posées 2 en chef et 1 en pointe[28].
Famille Potier de la Berthelière (Touraine)
Famille d'ancienne bourgeoisie de Touraine issue d'un magistrat et qui posséda le fief de la Berthelière près de Loches[29].
Dont Louis-Ours Victor Philippe Potier de la Berthelière (Loches, - Paris, ), époux le de Françoise Forest de Leugny dont 5 enfants. Conseiller puis procureur du Roi à Loches. Officier municipal et procureur de la commune de Loches, membre de l'administration du département d'Indre-et-Loire. Élu en suppléant à la Convention Nationale par 242 voix contre 430. Appelé le pour remplacer Gardien, condamné comme girondin, il devient député à la Convention, où il est vraisemblable qu'il siège quelques jours. En effet il meurt à Paris le 26 frimaire an II [30].
↑Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, 2007, p. 157
↑Nicolas Guerre : Anobli par charge, conseiller en la Cour des Monnaies de Paris en 1475. Comte romain en 1911. Tallandier : secrétaire du Roi, maison et couronne de France en la cour des Monnaies de Paris en 1475. Comte à titres personnel en 1911. Patrice du Puy : "anoblie par charges dès la seconde moitié du XVe siècle (...) Jacques +1555, secrétaire du Roi de 1528 à 1536, conseiller au parlement de Paris en 1536. François Bluche, Les origines des magistrats du Parlement de Paris : " elle fut anoblie par charge à partir de 1528."
↑ a et bHenri de La Messelière, Filiations Bretonnes, Prudhomme, Saint-Brieuc, 1922; t.IV, p. 454-455.
↑Grand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 355, notice 27.444.
↑ a et bGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 354, notice 27.439.
↑ abcde et fGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 355, notice 27.446.
↑ a et bGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 356, notice 27.447.
↑ a et bGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 354, notice 27.440.
↑ a et bGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 355, notice 27.441.
↑ a et bGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 355, notice 27.445
↑ a et bGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 355, notice 27.442.
↑ a et bGrand Armorial de France, Tome 5, 1948, page 355, notice 27.443.
↑Paul-Marie Dioudonnat, Le Simili-nobiliaire français, Sedopols, 2002, page 437.
↑Alphonse Jouet, « Un conventionnel suppléant: Louis Potier de la Berthellière, 1751-1793 », Revue archéologique, historique et scientifique du Berry, janvier 1900.