Au XVIe siècle, à la suite de la Réforme, Ferdinand Bouvier (1554-1637), lieutenant baillival et châtelain de Chillon, recteur de l'hôpital de Villeneuve[6], est contraint de s'échapper et de se rendre en Savoie[1], à la suite de sa compromission dans la conjuration du bourgmestre Isbrand Daux de 1588[4]. Ses biens sont confisqués. Son frère, Jehan Bouvier (1594-1661), est un soldat qui aurait perdu son bras lors d'une bataille contre les armées du roi de France, Henri IV et l'aurait remplacé par un bras en fer[7],[8]. Ferdinand Bouvier est accueilli favorablement par le duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie, qui le nomme sergent-major de bataille et commandant en second du fort d'Allinges[9], en 1592. Il achète par ailleurs les terres de l'abbaye du Lieu, qui passeront à son fils, Georges Bouvier.
Georges Bouvier achète la seigneurie d'Yvoire[10], le à Jacques Fournier/Fornier dit de Rivaz[11],[8],[12]. Il épouse Dame Marie (†1667), issue de la famille noble de Compey ou Compois de Féterne, barons de Féternes, dont il hérita les titres. Il fut par ailleurs seigneur de Cinquantod (à proximité d'Excenevex) et d'Allemand, siège de la seigneurie de Thollon-Lugrin[13]. Les Bouvier possédaient toujours une partie du château de Lugrin en 1735[14].
En 1734, le château échappe aux Bouvier avant qu'ils n'en redeviennent les seigneurs du lieu en 1780[8].
La seigneurie d'Yvoire est érigée en baronnie par lettres patentes du [11].
Héraldique
Les armes de la famille Bouvier, devenue Bouvier d'Yvoire, se blasonnent ainsi : "De gueules à la fasce d'argent accompagnée de trois écussons du même posés 2 et 1[1],[2].
Cimier : "un valet d'armes issant de carnation, sans bras, vêtu des couleurs et pièces de l'écu"[2]
Couronne de Baron
Tenants : deux sauvages de carnation armés d'une massue[2]
↑Cette histoire est relatée dans le livre Jean d'Yvoire au bras de fer; ou Le tour du lac en 1564, une légende chablaisienne écrite par James Fazy en 1840. La famille conserverait toujours le bras en fer. Cependant, le surnom de Yvoire accolé au nom de Bouvier est anachronique, la famille vivant toujours en canton de Vaud à cette époque.
↑ ab et cArticle[Lequel ?], Mémoires et document de l'Académie salésienne, imprimerie Dubouloz, Thonon-les-Bains, tome 9, 1886, p.63-64.
↑Jean-François Gonthier, Les châteaux et la chapelle des Allinges, Imprimerie J. Masson, , 171 p., p. 81.
↑Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN978-2-7171-0099-0), p. 347.. Les auteurs font une erreur en indiquant l'acquisition en 1615.
Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 1, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 266-270
David Martignier, Vevey et ses environs dans le moyen âge : esquisses historiques, critiques et généalogies, précédées de deux lettres à l'éditeur du Bailliage de Chillon en 1660, Martignier et Chavannes, (lire en ligne), p.67-68.
Régis Valette, Catalogue de la noblesse française-Chapitre Savoie, Robert Laffont, 2007, p. 50.