La famille Babou de La Bourdaisière ou Babou est originaire du Berry et de la Touraine. Cette lignée, aujourd'hui éteinte, compte plusieurs grands personnages de la monarchie française.
Histoire
La famille Babou est originaire du Berry. Les premiers documents mentionnent Jean 1er Babou sous le règne de Charles V, demeurant à Dun-le-Roi[1]. Son arrière petit-fils est Laurent II Babou, notaire royal de son état, à Bourges, sous le règne de Louis XI[2]. Son fils, Laurent III, sieur de Givray[3], acquiert une fortune au cours de sa fonction, ce qui lui permet d'acheter une charge de trésorier de France en 1498, obtient pour son fils Philibert Babou (1484-1557), la survivance de son office et accède ainsi à la noblesse. Ce dernier, seigneur de Givray et de La Bourdaisière[4], devient maire de Tours en 1520, surintendant des finances en 1524 et maître d'Hôtel du roi en 1544 sous le règne de François 1er. Philibert Babou prend possession pour le roi, du château de Chenonceau en 1535. Son fils, Jean II Babou (1511-1569), seigneur de La Bourdaisière[5], cumule titres et fonctions. Il est grand bailli de Touraine en 1532, maître de la garde-robe en 1557, ambassadeur à Rome en 1559, capitaine d'Amboise en 1562, chevalier de l'ordre de Saint-Michel en 1566, gouverneur de Brest en 1567 puis de la maison du duc d'Alençon, grand-maître de l'artillerie en 1567 et enfin, conseiller d'État en 1568. Sa fille est Françoise Babou de La Bourdaisière et sa petite-fille, Gabrielle d'Estrées, ancêtre de Louis XV.
Le roi Louis XV, au cours d'une conversation avec ses gentilshommes, est exaspéré par les dissensions de la noblesse à propos de leurs origines. Le souverain met un terme aux querelles et à la vanité des courtisans par un discours, rapporté par les historiens[6],[7],[8],[9] :
« Sous le règne de Louis XI, vers 1470, il y avait à Bourges un honnête notaire qui s'appelait Babou. On trouva même quelque part que le père de ce notaire avait été barbier, mais cela n'est pas si constant que l'état de notaire exercé par le fils, dont il existe dans les archives du Berry, nombre d'actes signés de sa main. Babou fit fortune et acheta pour son fils, Philibert Babou, une charge de trésorier de France. Philibert devint maître d'hôtel du roi Charles VIII. Il fut père de Babou, sieur de La Bourdaisière, maître général de l'artillerie en 1539. La fille de ce La Bourdaisière fut mère de Gabrielle d'Estrées, laquelle eut pour fils naturel, César de Vendôme, marié en 1609 à l'héritière de Mercœur, et père d'Élisabeth de Vendôme, mariée à Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours, qui fut tué en duel par le duc de Beaufort, son beau-frère. Charles-Amédée fut père de Marie de Nemours, laquelle fut mariée à Charles-Emmanuel de Savoie, dont elle eut Victor-Amédée, duc de Savoie, roi de Sardaigne et père de Marie-Adélaïde de Savoie, mariée à Louis de France, duc de Bourgogne, dont j'ai, moi qui vous parle, l'honneur d'être le fils. Ainsi vous voyez, Messieurs, que mon dixième aïeul était, comme je vous le disais, un très digne notaire de Bourges, dont le père aurait même été barbier. Je ne le renie point, je n'en ressens aucune honte, et je vous invite tous, tant que vous êtes, à ne pas être plus difficiles que moi en arbres généalogiques. »
Le Figaro, journal conservateur et monarchiste après la chute du Second Empire, publie dans son édition du [10], l'annonce du décès de François Babou de La Bourdaisière, dernier représentant du nom. En effet, ce François Babou de La Bourdaisière meurt à l'hôpital général de Bourges, rue Taillegrain, le [11]. Il était bijoutier et veuf d'Anne Charlier. Né le 7 thermidor an VIII () aux Aix-d'Angillon[12], il était le fils de Pierre Babou[13], profession de cordier, et Françoise Chamignon. En réalité ce François Babou comme le démontre sa généalogie est le petit-fils de Louis Babou, menuisier, et de Jeanne Ferrand. Il n'avait donc aucun lien direct de parenté avec les Babou de La Bourdaisière, sinon de chimériques prétentions.
François-Alexandre de La Chenaye-Aubert et Jacques Badier, Dictionnaire de la Noblesse : contenant les généalogies, l'histoire et les chronologies des familles nobles de France, vol. 2, Paris, Éditions Schlesinger frères, , 3e éd. (1re éd. 1757), 510 p. (lire en ligne)
Édouard Henry, Notice sur Philibert Babou de La Bourdaisière et sur le manuscrit qui contient sa correspondance, Reims, Éditions P. Dubois, , 18 p. (lire en ligne)
↑Le Mercure du XIXe siècle, Louis XV et la famille Babou, vol. XXII, Paris, Éditions du Mercure à la Librairie de l'Industrie (imprimerie de J. Tastu), , p. 239
↑E. Borély, Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses : 1855-1856, Le Havre, Éditions Lepelletier, , 482 p. (lire en ligne), « Louis XV et la famille Babou de La Bourdaisière », p. 346 à 347
↑Louis Dussieux, Généalogie de la maison de Bourbon : de 1256 à 1871, Paris, Éditions Jacques Lecoffre, fils et Cie, , 2e éd., 286 p. (lire en ligne), « La famille royale », p. 100
↑Francis Magnard (article en bas de la 4e colonne), « François Babou de La Bourdaisière », Le Figaro, Paris, no 146, , p. 3 (lire en ligne)
↑Archives départementales du Cher : état civil de Bourges - acte de décès no 1336, cote du document no 3E/3919. Archives Départementales, rue Jean Marie Heurtault de Lamerville 18000 Bourges.