Une faculté est traditionnellement une des structures constitutives d'une université chargée de l'enseignement et de la recherche dans un champ disciplinaire homogène regroupant des domaines de formation et de connaissance apparentés.
Elle peut être divisée, selon les époques et les pays, en chaires, départements, sections, divisions, centres, services, collèges, unités, etc.
Une faculté est placée sous l'autorité d'un doyen.
Dans le monde
Dans la plupart des systèmes universitaires du monde, l'université est divisé en plusieurs facultés. Cependant, dans certains pays (aux États-Unis par exemple), les universités comprennent plusieurs écoles indépendantes. l'Institut de technologie du Massachusetts est par exemple découpé en cinq écoles et une faculté[1].
En France, depuis la réforme instaurée par la Loi Edgar Faure du 12 novembre 1968 les facultés ont été décomposées en une ou plusieurs unités de formation et de recherche. Néanmoins, certaines UFR utilisent dans leur appellation le terme de faculté (cf. infra).
Les universités comprenaient généralement au Moyen Âge quatre facultés :
la faculté des arts (facultas artium) donnait une formation générale dans les arts libéraux (triuium et quadriuium) et servait souvent de propédeutique aux autres facultés ;
la faculté de droit était consacrée à l'enseignement du droit, essentiellement le droit romain et / ou le droit canonique, souvent appelé alors Décret, d'où le nom de faculté de décret pour les facultés spécialisées en droit canon ;
La Révolution française supprime les facultés et les universités en 1793 au profit d'« écoles centrales » et d'« écoles spéciales ».
Après la Révolution
En France, Napoléon Ier, en créant l'Université impériale, rétablit des facultés, qui sont désormais au nombre de cinq.
Napoléon conserve les facultés de médecine et les facultés de droit, appelées à l'époque école de médecine et de droit. Il sépare la faculté des arts et de théologie en trois nouvelles catégories, les facultés de lettres (comprenant la littérature, la philosophie, l'histoire, la géographie, les langues anciennes et modernes, etc.), les facultés des sciences (comprenant les mathématiques, les sciences physiques, puis la biologie), et les facultés de théologie. Ces dernières, isolées des lettres et des sciences, dans un siècle où domine le scientisme, tomberont en décadence. Elles seront supprimées à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, sauf dans les régions alors annexées par l'Allemagne qui restent sous régime concordataire.
Au cours du XIXe siècle et du XXe siècle, seront créées à partir des facultés de droit les facultés d'économie, puis de sciences politiques, à partir de celles de médecine, les facultés de pharmacie, de sciences du sport.
Dotées d'une personnalité juridique, les facultés jouissent d'une autonomie qui les fait apparaître, aux yeux des administrations centrales, comme trop puissantes et trop isolées les unes des autres au sein de leurs universités, recréées à la fin du XIXe siècle (1895) comme simples regroupements de facultés sans personnalité juridique.
À la suite des événements de mai 1968
Après le mouvement de Mai 1968, la loi Edgar Faure supprime les facultés pour créer des universités, en principe pluridisciplinaires, divisées en unités d'enseignement et de recherche (UER), qui deviennent des unités de formation et de recherche (UFR) en 1984. Ces unités sont dépourvues de personnalité juridique.
Certaines facultés, selon leur taille, sont transformées en universités de plein exercice, soit au moment de la réforme de 1968, soit plus tard.
Toutefois, l'appellation de faculté reste, malgré tout, dans le langage courant (faculté de droit, de médecine, d'histoire) et la « fac » reste dans le langage des étudiants des universités la désignation de leur lieu d'études. Le terme est même parfois employé dans les documents officiels de certaines universités françaises, sans base réglementaire.
Depuis 2013
Depuis la loi du relative à l'enseignement supérieur et à la recherche, dite « loi Fioraso », certaines universités, telles que Sorbonne Université ou l'université Paris-Cité nomment leurs regroupements de composantes « facultés » et d'autres, telles que les universités de Bordeaux et de Pau les nomment également « collèges »[4],[5],[6].