Félix Aroux, nom de convenance de Guillaume-Félix Aroux, né le à Yébleron[1] et mort le à Foucart, est un industriel, fabricant innovateur de drap à Elbeuf avant de devenir horticulteur et journaliste positiviste français.
Biographie
Félix Aroux débute dans la draperie à Elbeuf comme commis de fabrique. À 24 ans, il s'installe manufacturier de draperie à Elbeuf, d'abord avec des associés, et depuis 1840 seul propriétaire. Cofondateur, en 1839-1840, de la Société de bienfaisance pour l'emploi des déchets de fabrique, il s'occupe activement du bien-être des ouvrières[2].
Il réussit en affaires : en 1844, il est avec 400 ouvriers le 5e grand producteur de la ville. En plus de la maison et les ateliers à Elbeuf, il a des propriétés à Caudebec-en-Caux, Montaure, Louviers, Foucart et Paris[3].
Félix Aroux investit dans la création de nouveaux tissus. Il obtient en 1837 un brevet pour un tissu élastique en pure laine à côtes transversales. Ainsi, il est le premier à introduire à Elbeuf la fabrication du drap de côte (sorte de velours côtelé)[4],[5].
En 1844, il introduit une machine à vapeur de faible consommation de charbon[6]. À l'exposition des produits de l'industrie française de 1844, il obtient la médaille d'or pour sa contribution au progrès de l'industrie drapière[7].
En 1846, il fait une expérience avec une trieuse mécanique anglaise. Cette mécanisation du travail cause une émeute à Elbeuf : les ouvriers attaquent en mai l'usine d'Aroux et maltraitent son mécanicien anglais[8],[9],[10].
En 1848, il s'essaye à la politique, mais en réalisant que ses idées ne sont difficilement conciliables avec sa position de patron, il se retire des affaires[11]. Aroux avait des idées socialistes et il « envisageait soit le partage de ses biens entre ses ouvriers, soit la constitution de sa fabrique en coopérative ouvrière de production »[12].
Il est déjà retraité quand il est poursuivi après le coup d'État du 2 décembre 1851 à cause de ses opinions socialistes. Il est condamné et emprisonné, ensuite gracié en [13].
Il s'essaye à l'horticulture, ce qui lui vaut un article sur la collection de ses chrysanthèmes[14]. Il développe aussi une nouvelle méthode de semence, ce qu'il fait breveter[15].
En 1867, il devient adepte du positivisme, courant philosophique du milieu du XIXe siècle, et participe au premier numéro du journal Philosophie positive d'Émile Littré.
Sa carrière journalistique est pourtant restée maigre ; quelques textes sur le socialisme et les émeutes d'Elbeuf. Après une longue maladie, il meurt en 1875 à Foucart, où il est enterré[16].
Félix Aroux s'est marié le à Rouen avec Marie-Thérèse Lemarchand[17],[18]. Le couple est resté sans enfant.
Un des frères de Félix, Isidore Aroux, était aussi fabricant de draperie à Elbeuf.
Œuvres
1848 : Idée nouvelle sur la question du travail, sa solution ainsi que les moyens d'anéantir les hopitaux et les maisons de bienfaisance, N. Chaix.
1848 : Organisation électorale et de la fraternité, N. Chaix.
1858 : Nouvelle méthode de culture et d'ensemencement des céréales, Rouen, D. Brière.
1858 : Nouvelle méthode de culture du colza, Rouen, D. Brière.