Félicien CattierFélicien Cattier
Félicien Cattier, né le à Cuesmes en Belgique et mort le à Funchal sur l'île de Madère au Portugal, est un financier, mécène et professeur de droit à l'Université libre de Bruxelles (ULB). BiographieFélicien Cattier, né le à Cuesmes près de Mons, est le fils de Félicien Cattier, instituteur, et de Victorine Cauchie. Il se marie le à Bruxelles avec Corinne Polak. Ils ont 5 enfants dont 3 fils : Jean Cattier, financier à Wall Street ; Pierre Cattier, directeur de la Compagnie maritime belge ; et Sylva Cattier, juriste. Une de ses filles, Marie Louise, a épousé, en premier mariage, l'Anglais Marcel Godfrey, fils de Charles Godfrey Isaacs, président de la société anglaise de télégraphie Marconi et neveu de Rufus Isaacs, 1st Marquess of Reading, Vice-Roi des Indes et Lord Chief of Justice of England. Elle a épousé, en deuxième mariage, Guy Feyerick, banquier et président de la Banque du Congo belge. Félicien Cattier fait des études supérieures en droit à l'Université libre de Bruxelles (ULB). Ayant obtenu son diplôme de docteur en droit, en sciences administratives et politiques, il fait son stage d'avocat au barreau de Bruxelles chez l'avocat Edmond Picard. Dès 1897, il entame une carrière de professeur à l'Université libre de Bruxelles (dont il est doyen de la faculté de droit de 1909 à 1911) mais qu'il quittera en 1918, étant absorbé par ses autres activités professionnelles. Il restera toutefois en contact étroit avec le monde universitaire. Il sera ainsi membre du conseil d'administration de l'ULB. Avec Émile Francqui, il a été, le tête pensante derrière la création de la Fondation universitaire et du Fonds national de la recherche scientifique[1]. Il est aussi président de la Fondation Francqui et président honoraire de la Belgian American Educational Foundation. Il s'oppose ouvertement à la politique coloniale du roi Léopold II. En 1897, il s’insurge contre le zoo humain congolais durant l’Exposition universelle de Bruxelles. Il s’insurge contre les abus dans la gestion de l’État indépendant du Congo, propriété personnelle de Léopold II. Son ouvrage, Étude sur la situation de l'État indépendant du Congo[1], en 1906, est, en partie, à l'origine de l’annexion du Congo par l'État belge. Il écrit : « L’État du Congo n’est point un État colonisateur, à peine un État : c’est une entreprise financière (...) La colonie n’a été administrée ni dans l’intérêt des indigènes ni même dans l’intérêt économique de la Belgique : procurer au Roi-Souverain un maximum de ressources, tel a été le ressort »[2]. Il participe à la rédaction de la Charte coloniale de 1908 et est membre du Conseil colonial. Sous l'influence d'Albert Thys, Félicien Cattier s'oriente vers une carrière dans la finance et le monde des affaires. Après avoir été conseiller juridique du Roi du Siam avec Gustave Rolin-Jaequemyns à la fin du XIXe siècle, il devient secrétaire de la Compagnie internationale d'Orient et administrateur délégué de la Banque d’Outremer[1],[3]. Pendant la Première Guerre mondiale, il s'oppose à la politique arbitraire pratiquée par les Allemands en Belgique. Il est déporté en Allemagne en résidence forcée à Hildesheim de et . Après la guerre, il est à la tête de la Banque d'Outremer et dirige la Chinese Engineering and Mining Company et la Chinese Central Railway. En 1928, lors de la fusion de la Banque d'Outremer avec la Société générale de Belgique, il devient directeur de cette dernière, puis son vice-gouverneur fin 1935. Il préside les principales sociétés coloniales du groupe dont l’Union minière, la Forminière, la BCK, la Compagnie maritime belge ou encore la Banque du Congo belge[1]. On lui propose la fonction de Gouverneur de la Banque nationale de Belgique, fonction qu'il refuse. Atteint par la limite d'âge en 1939, il est nommé vice-gouverneur honoraire de la Société générale de Belgique. En 1944, il assure, par intérim, la fonction de Gouverneur de la Société générale de Belgique lorsqu'Alexandre Galopin est assassiné. Il était membre de l’Académie royale de Belgique[1]. Félicien Cattier est l'auteur de Droit et administration de l'État indépendant du Congo[1]. Très grand banquier et brillant juriste, il était un proche du roi Albert Ier, d'Émile Francqui, d'Adolphe Stoclet, de l'homme d'affaires Jean Jadot, d'Herbert Hoover, d'Émile Vandervelde et du premier ministre Henri Jaspar[4]. Hommages et distinctionsLa localité congolaise Lufu-Toto s’appelait, au temps du Congo belge, Cattier et le minerai cattiérite a été appelé ainsi en son honneur[5]. Une salle de conférence de la Fondation universitaire porte son nom. Il a reçu les distinctions suivantes :
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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