Eugen Gerstenmaier est l'aîné d'une famille de huit enfants. Après l'école primaire, il occupe pendant plusieurs années un emploi commercial.
Il entreprend assez tardivement des études secondaires puis universitaires en philosophie, littérature allemande et théologie protestante aux universités de Fribourg, Zurich et Rostock.
Lutte contre le nazisme
Opposé au national-socialisme, il est arrêté en 1934. Il reprend ses études, mais en 1938, le régime lui supprime sa fonction d'enseignant et l'empêche de se présenter au doctorat d'état.
Très marqué par le mouvement protestant du Piétisme, ce luthérien modéré entre au service de l'Église protestante où il s'occupe des relations avec les pays étrangers. Il devient membre de l'église confessante, la branche de protestants totalement opposés à Hitler.
Eugen Gerstenmaier participe au complot contre Hitler, avant l'attentat du 20 juillet 1944. Outre le général Ludwig Beck, Eugen Gerstenmaier, les comtes von Schwerin von Schwanenfeld, Berthold von Stauffenberg, et Peter Yorck von Wartenburg sont présents. Cette tentative d'attentat est un échec : il est arrêté et condamné à sept ans de prison. Il est détenu à Bayreuth, où les Américains les libèrent en avril 1945.
Carrière politique
Dès l'été 1945, il fonde l'Entraide de l'église protestante, qui apporte une aide très appréciée aux nombreux réfugiés et expulsés, aux sans-abris et aux prisonniers de guerre. Il exerce alors de nombreuses responsabilités au sein de l'Église protestante.
Il assume ses fonctions de président avec dignité en affirmant les droits du Parlement face au gouvernement. Il améliore les conditions de travail des parlementaires à Bonn, en faisant construire une tour de bureaux, appelée Der Grosse Eugen, surnommée en son nom. Il fait également reconstruire le Reichstag de Berlin, détruit pendant la guerre.
Il fait alors de nombreux voyages pour faire connaitre la nouvelle république allemande, et travaille à la réconciliation entre les Allemands et les Juifs.
Eugen, Gerstenmaier doit se retirer de la vie politique au début de l'année 1969 pour avoir bénéficié, certes légalement, d'une loi sur les dommages de guerre qu'il avait contribué à faire voter. Cette erreur politique met fin à sa carrière.
Il meurt des suites d'une longue maladie à l'âge de 79 ans.
Publications
Reden und Aufsätze, Stuttgart, 1956-1962, 2 vol.
Neuer Nationalismus ? Von derWandlung der Deutschen, Deutsche Verlagsanstalt, Stuttgart, 1965
Eugen Gerstenmaier im Dritten Reich, Eine Dokumentation, Evangelisches Verlagswerk, 1965
Deutsche und Juden, Francfort-sur-le-Main, 1967
Konrad Adenauer: Ehrung und Gedenken, Stuttgart, 1967
Streit und Friede hat seine Zeit: Ein Lebensbericht, Francfort-sur-le-Main, 1981
↑Jean-paul Picaper, Opération Walkyrie : Stauffenberg et la véritable histoire de l'attentat contre Hitler, , 424 p. (ISBN978-2-8098-0939-8, lire en ligne), p. 72.