Issu d'une famille de la petite bourgeoisie catholique (son père dirigeait le pensionnat catholique du 15 chaussée de Merchtem), il ne semblait se prédestiner à la conduite d'un mouvement socialiste.
C’est comme étudiant qu’il entra en contact avec Hector Denis et Guillaume De Greef. Ceux-ci l’initient aux théories qui avaient cours à cette époque dans les milieux des jeunes intellectuels progressistes[5]. Après des études et des activités militantes à l'Université libre de Bruxelles, Eugène Hins est frappé par un problème de cécité et s'installe pour un an au Brésil comme précepteur[6] où il découvre l'esclavage[7].
Revenu en Belgique, au chômage, Hins part en 1872 pour la Russie et devient professeur au sein d'une école militaire pendant deux ans.
Parmi les premiers fondateurs de l’Internationale de la libre pensée, qui tint son premier congrès à Bruxelles en 1880, on remarque au côté d'Eugène Hins le socialiste allemand Wilhelm Liebknecht, cofondateur du Parti social-démocrate allemand (Sozialdemokratische Partei Deutschlands), qui eut l'audace de protester en 1871 au Reichstag contre l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine[8], mais aussi le philosophe et sociologue anglais Herbert Spencer, le député Charles Bradlaugh, qui osa, l'un des premiers, ostensiblement refuser de prêter serment sur la Bible[9], César De Paepe, Charles Renouvier et Désiré Brismée.
Rentré en Belgique, Eugène Hins sera l'un des critiques francophones des lettres russes les plus perspicaces de son temps (il est également connu pour avoir traduit plusieurs œuvres de Dostoïevski en français)[10].
Après sa retraite, en 1900, il devient le dirigeant des associations belge et internationale de libres-penseurs.
Il deviendra également conseiller communal à Ixelles[11].
Une rue porte son nom dans la commune de Marcinelle[12].
Publications
Le congrès de Prague (8 au )
La libre pensée internationale en 1910, Bruxelles, 1911
La libre pensée internationale en 1912, Bruxelles, 1912
La libre pensèe internationale en 1913, Bruxelles, 1913
La pensée internationale en 1911, Bruxelles, 1912
Un an au Brésil, Mons : Hector Manceaux, 1884
La politique de la Russie, Bruxelles : P. Weissenbruch, 1891
La Russie dévoilée au moyen de sa littérature populaire, l'épopée animale, Paris : L. Baillière et H. Messager, 1883
Des aspects dans la conjugaison française, [s.l., s.d.]
Le conflit anglo-russe et le nouvel équilibre européen, Bruxelles : F. Larcier, 1885
Que penser de Jésus ?, Bruxelles
Les fêtes chrétiennes, Charleroi : Le Flambeau ; S. Ledoux, 1902
Traductions
Rudolf Muldener, Choix de contes de divers peuples, Mons : Manceaux, 1887
↑Marianne Enckell, Herre Sneyers, « HINS Eugène », dans Dictionnaire des anarchistes, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
↑Jean Stengers, Roger Aubert et Maurice-Aurélien Arnould, « Eugène Hins, une grande figure de la Première Internationale en Belgique, par Marc Mayné. Rapports des Commissaires », Bulletins de l'Académie Royale de Belgique, vol. 3, no 1, , p. 209–211 (lire en ligne, consulté le )
↑Jean Stengers, Roger Aubert et Maurice-Aurélien Arnould, « Eugène Hins, une grande figure de la Première Internationale en Belgique, par Marc Mayné. Rapports des Commissaires », Bulletins de l'Académie Royale de Belgique, vol. 3, no 1, , p. 209–211 (lire en ligne, consulté le )
↑. En 1867, avec August Bebel, il fonda le Sächsische Volkspartei (Parti du peuple saxon), puis le SDAP (Sozialdemokratische Arbeiterpartei, Parti social-démocrate des travailleurs allemands, en 1869, qui devint le SPD en 1890
↑ Pour cet acte, il fut expulsé de la Chambre des communes.