Ethel Edith Mannin, né le [1] à Clapham et morte le 5 décembre 1984 à Teignmouth, est une romancière britannique populaire aussi connue pour ses récits de voyage. Elle naît à Londres d'une famille d'origine irlandaise.
Biographie
Elle commence sa carrière d'écrivaine par du travail d'édition et du journalisme. Elle devient ensuite une autrice prolifique, tout en s'engageant en politique. Son autobiographie des années 1920, Confessions and Impressions devient un véritable succès et aussi l'un des tout premiers livres de poche Penguin[2].
Elle soutient d'abord le Parti travailliste, mais s'en détache dans les années 1930. Un voyage de 1936 en Union soviétique lui donne une mauvaise impression du communisme. Selon l'historien R. F. Foster (W. B. Yeats: A Life II p. 512)[3] : « Elle était membre du Parti travailliste indépendant, et son idéologie dans les années 1930 penchait plus vers l'anarcho-syndicalisme que vers le communisme au sens du Party, mais elle restait résolument et clairement de gauche' ».
Mannin se réfère à Bart de Ligt et A. S. Neill comme ayant influencé ses propres idées[6]. Elle considère
W. Somerset Maugham et Aldous Huxley parmi ses écrivains préférés, décrivant Norman Haire comme l'une des « seules personnes complètement rationnelles qu'elle ait jamais rencontrées »[7] et mettant en avant son « opposition à la peine de mort, à l'éducation traditionnelle et aux sports de combat »[6].
Le livre d'Ethel Mannin Bread and Roses: A Utopian Survey and Blue-Print, publié en 1944, est décrit par l'historien Robert Graham comme promouvant « une vision écologique en opposition à l'organisation, alors prévalente, d'une société industrielle destructrice »[8].
En 1954, elle est l'une des signatrices d'une lettre de protestation contre les exécutions massives de Kényans par le gouvernement colonial de l'époque, sans que celui-ci soit accusé de meurtres[9].
Ethel Mannin se marie deux fois : en 1919, avec une relation très courte qui lui donne une fille et, en 1938, avec Reginald Reynolds(en), un Quaker et intermédiaire en Inde entre le Mahatma Gandhi et les occupants britanniques. En 1934-1935, elle a également une relation amoureuse et intellectuelle intense, mais conflictuelle, avec le poète W. B. Yeats, qui venait de quitter Margot Ruddock(en) et allait prochainement nouer une autre relation avec Dorothy Wellesley(en) (les détails de ces relations sont fournis dans le livre de R. F. Foster sur la vie de Yeats, où il remarque que l'investissement affectif de Mannin était certainement inférieur à celui de Yeats)[10]. Elle eut aussi une relation fort médiatisée avec Bertrand Russell.
Passionnée de football, elle est aussi pendant longtemps la présidente du club de football de la ville de Shrewsbury[11].
En France, elle est surtout connue pour son roman fantastiqueLucifer et l'enfant (Lucifer and the Child), paru en 1945.
Œuvres
Récits autobiographiques
Confessions and Impressions (1930)
Privileged Spectator (1939)
Connemara Journal (1947)
Brief Voices (1959)
Young in the Twenties: A Chapter of Autobiography (1971)
Sunset over Dartmoor: A Final Chapter of Autobiography (1977)
Romans, nouvelles, essais, récits de voyages
Martha (1923)
Hunger of the Sea (1924)
Sounding Brass (1925)
Three New Love Stories (1925), en collaboration avec Warwick Deeping et Gilbert Frankau
Pilgrims (1927)
Green Willows (1928)
Crescendo, Being the Dark Odyssey of Gilbert Stroud (1929)
Children of the Earth (1930)
Publié en français sous le titre Filles du vent, traduit par Alain Glatigny, Paris, Éditions de la Paix, 1950 (BNF41664566)
Song of the Bomber (1936)
Ragged Banners (1931)
Bruised Wings and Other Stories (1931)
Common-sense and the Child (1931)
Green Figs (1931)
The Tinsel Eden and Other Stories (1931)
All Experience (1932)
Linda Shawn (1932)
Love's Winnowing (1932)
Venetian Blinds (1933)
Dryad (1933)
Men Are Unwise (1934)
Some Adventures With A School (1934), avec Margaret Johnston
Red Rose: A Novel based on the Life of Emma Goldman (1941)
Captain Moonlight (1942)
The Blossoming Bough (1942)
Castles in the Street (1942)
Proud Heaven (1943)
Publié en français sous le titre Double Concerto, traduit par Alain Glatigny, Bruxelles/Londres, Nicholson and Watson, 1947 (BNF32414311)
No More Mimosa (1943)
Bread and Roses: An Utopian Survey and Blue-Print (1944)
Comrade O Comrade, or, Low-Down on the Left (1945)
Lucifer and the Child (1945)
Publié en français sous le titre La Jeune Sorcière, traduit par Jacques Light, Paris, Bordas, 1946 (BNF32414310) ; réédition sous le titre Lucifer et l'enfant, Verviers/Paris, Marabout, coll. « Bibliothèque Marabout. Fantastique » no 486, 1974 ; réédition dans une traduction révisée par Anne-Sylvie Homassel, Rennes, Terre de brume, coll. « Terres mystérieuses », 2004 (ISBN2-84362-244-1)
↑Susan Dabney Pennybacker, From Scottsboro to Munich: Race and Political Culture in 1930s Britain. Princeton University Press, 2009 (ISBN0-691-14186-X), (p. 93-4).
↑Martin Ceadel, Pacifism in Britain, 1914-1945 : the defining of a faith .
Oxford : Clarendon Press, 1980. (ISBN0-19-821882-6) (p. 229)
↑ a et bTwentieth century authors, a biographical dictionary of modern literature, edited by Stanley J. Kunitz and Howard Haycraft; (Third Edition). New York, The H.W. Wilson Company, 1950 (p. 905-6)
↑Wyndham, Diana et Kirby, Michael. Foreword-, Norman Haire and the study of sex, Sydney University Press, , 485 p. (ISBN978-1-74332-006-8, lire en ligne), p. 415 citant Confessions and Impressions (1930), p. 191, 194.
↑Robert Graham, Anarchism Volume Two: The Anarchist Current (1939-2006). Black Rose Books, 2009 (ISBN1-55164-310-3), (p. 72-5).