L'espace urbain ou espace à dominante urbaine est un concept élaboré par l'Insee pour appréhender et décrire l'organisation de l'espace géographique de la France à l'occasion des recensements de 1990 et 1999[1]. Ce concept a été remplacé en 2010 par la notion d'aire urbaine puis en 2020 par celle d'aire d'attraction d'une ville.
Si on se place du point de vue plus général des géographes, la notion d'espace urbain est beaucoup plus complexe et se rapproche de celle de zone urbaine.
Définition de l'espace urbain selon l'Insee
Le concept d'espace urbain n'est pas le seul qu'utilise l'Insee : il est associé aux deux principaux autres, sur lesquels repose sa définition : unité urbaine et surtout aire urbaine.
Un espace urbain est, selon la définition de l'Insee, un ensemble continu formé par des aires urbaines et par les communes dont au moins 40 % de la population active résidente travaille dans l'une ou l'autre de ces aires urbaines ; ces communes sont dites multipolarisées.
L'Insee indique qu'une aire urbaine isolée constitue à elle seule un espace urbain, qui est alors dit monopolaire (exemple : l'espace urbain de Ploërmel dans le Morbihan).
Un espace urbain comportant deux aires ou plus est dit multipolaire.
Cette définition de l'espace urbain n'est plus en vigueur dans le nouveau zonage en aires urbaines de 2010, publié par l'Insee en octobre 2011. En effet, si, désormais, 95 % de la population française vit sous l'influence des villes (approche fonctionnelle)[2], l'espace proprement urbain, celui des unités urbaines (approche morphologique), regroupe 77,5 % de la population métropolitaine et couvre 22 % du territoire[3].
les communes monopolarisées qui peuvent aussi bien être des communes urbaines (Saint-Malo-de-Guersac) que des communes rurales (Herbignac) ;
des communes multipolarisées qui peuvent aussi bien être des communes urbaines (Savenay, entre Nantes et Saint-Nazaire) que des communes rurales (Campbon).
La composition des espaces urbains est présentée cartographiquement sur la page de l'Insee Statistiques locales[4], qui indique les numéros d'ordre des espaces urbains dans le classement de l'Insee.
Les espaces urbains délimités par l'Insee en 1999
Nombre et caractéristiques
Au recensement de 1999, l'Insee a délimité en France métropolitaine 96 espaces urbains, qui regroupent 18 030 communes (49 % des communes) et 47 965 268 habitants (81,2 % de la population).
En ce qui concerne la France d'outre-mer, l'Insee n'y définit pas d'aires urbaines ni d'espaces urbains[5].
Nombre d'espaces urbains par tranche de population :
Population (1999)
Nombre
Plus de 4 000 000
3
Plus de 1 000 000
9
500 000 à 999 999
3
200 000 à 499 999
15
100 000 à 199 999
8
50 000 à 99 999
17
20 000 à 49 999
23
10 000 à 19 999
20
Moins de 10 000
1
Total
96
Les 96 espaces urbains
Voici la liste des 96 espaces urbains de France[6].
Remarque importante : la population prise en compte n'est pas celle des espaces urbains, mais celle des aires urbaines qui les composent, sans tenir compte des communes multipolarisées. Dans certains cas, cela provoque une distorsion du classement par rapport à celui de l'Insee, qui apparaît dans la cartographie Insee grâce au numéro d'ordre affecté à chaque espace urbain par cet organisme (par tranches de 25 : 1A à 1Y, puis 2A à 2Y, etc.). En revanche, le nombre des communes est dans l'ensemble correct pour chaque espace urbain.
Le numéro d'ordre Insee a été reporté devant le nom de chaque espace urbain, mettant en évidence les distorsions (notamment pour le second rang) et une mise à jour des populations devra être effectuée (noter que, dans les espaces urbains ne comportant qu'une seule aire urbaine, la population est correcte).