Ernest WynantsErnest Wynants Ernest Wynants par Rik Wouters en 1912.
Ernest Wynants (né à Malines le et mort dans la même ville le ) est un sculpteur, un peintre et un médailleur belge. Progressivement, il rend son art exempt de détails décoratifs pour aboutir à une simplification radicale de ses œuvres et adopte un style personnel reconnu en Belgique et en Europe. BiographieFamille et formationNé à Malines le , Ernest (Ernest Louis Adolphe) Wynants est le sixième des neuf enfants de Pierre Joseph Léopold Wynants, chaisier, et de Jeanne Catherine Verstraeten[1]. Enfant, il grandit et se forme à l'ébénisterie, juste après la mort de son père advenue en 1888, dès l'âge de onze ans, avec Rik Wouters, dans l'atelier de fabrication de meubles De Vos[1]. Il demeure son ami pour la vie. Le , Ernest Wynants épouse à Malines Isabella Joris (1879-1957), l'année précédente, Rik Wouters l'avait choisi comme témoin lors de son mariage avec Nel Duerinckx[2]. Après avoir constaté que les cours dispensés à l'Académie des beaux-arts de Malines, sous la direction de Jean Guillaume Rosier, ne conviennent pas à ses aspirations personnelles et imposent une contrainte intellectuelle, il décide d'ouvrir avec ses deux frères un atelier de menuiserie, mais quitte l'entreprise au terme de trois ans[1]. Il décide de se former à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles auprès de Charles Van der Stappen et de Victor Rousseau[3]. Cependant, davantage que les préceptes académiques, Wynants est influencé par les maîtres français Jean-Baptiste Carpeaux, Auguste Rodin et Antoine Bourdelle[1]. En 1902, il remporte — le lauréat étant Rik Wouters — le second prix en composition décorative au concours de l'Académie des beaux-arts de Bruxelles[4]. Ernest Wynants participe, dans la section sculpture, au Salon d'Anvers de 1904, de même qu'au Salon de Bruxelles de 1907[5],[6]. CarrièreDébutsErnest Wynants est peu à peu essentiellement connu pour ses sculptures en bois aux motifs égyptiens, indiens et orientaux et également pour ses monuments qui évoluent vers un art sans fioritures. Il se consacre également à la peinture, au début et à la fin de sa carrière[3],[1]. Au début du XXe siècle, il devient membre du cercle artistique malinois éphémère (1902-1907) De Distel, fondé par Theo Blickx[7]. Il expose des têtes modelées — selon les dires du critique d'art Sander Pierron — au sentiment pensif, lors du Salon du Sillon à Bruxelles en 1911[8]. En 1913, en qualité de sculpteur, il participe au Salon de Gand, puis en 1916 il expose ses travaux à la salle Giroux à Bruxelles[1]. En 1917, Ernest Wynants expose ses tableaux au Cercle artistique d'Anvers, à une époque où il avait dû, temporairement abandonner la sculpture, en raison des pénuries de la guerre, renoncer à utiliser du plâtre destiné aux statues. Ces tableaux apportent un renouveau dans l'art flamand, par leur tendresse contenue et leur raffinement, plongeant les femmes représentées dans une ambiance mystérieuse[9]. Au printemps 1922, lorsque Ernest Wynants expose à la Biennale de Venise, son style à la fois grâcieux et austère est remarqué. Le critique Charles Bernard voit l'art de Wynants comme : « une fascinante et douloureuse compénétration de spiritualité et d'animalité[10]. » À partir de 1926, il enseigne à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, puis, à partir de 1931 à l'Institut National Supérieur des Beaux-Arts en remplacement de Victor Rousseau[3]. Les sculpteurs Albert Meertens, Werner Heyndrickx et Niel Steenbergen figurent parmi ses élèves. Les années fécondesDans les années 1930, il rend son art exempt de détails décoratifs pour aboutir à une simplification radicale de ses œuvres. Ses nombreux nus debout, telle la sculpture Méditation de 1936, en témoignent[3]. Il crée la sculpture L'Aviation apposée sur la façade principale du Palais des expositions du Heysel, lors de l'Exposition universelle de 1935 organisée à Bruxelles[11]. Ernest Wynants est le concepteur de la pièce d'un franc en circulation de 1938 à 1952. Il a également réalisé neuf médailles. Invité dans les années 1930 à plusieurs expositions du groupe Nervia qui se donne comme objectif, par son soutien à de jeunes artistes hennuyers de qualité, de valoriser l’art wallon[12]. En 1933, il expose au salon triennal des sculpteurs et peintres gantois[13]. Ses œuvres sont également connues à l'étranger car il participe aussi à des envois aux expositions en Europe, telles l'exposition d'art belge contemporain de Varsovie en 1934[14]. Il réalise, en 1934 également, les quatre piliers en pierre de style art-déco du pont de la place Sainctelette à Bruxelles[15]. Dernières annéesAprès la Seconde Guerre, Ernest Wynants est moins présent sur la scène artistique. Cependant, en , il figure parmi les artistes exposant au Salon de l'art contemporain à Anvers, puis en de la même année, quelques-unes de ses figures en bronze sont exposées à la Vierjaarlijkse à Anvers. Edward Thys remarque que son « rythme doux mais robuste est alimenté par un lyrisme géométrique[16] ». En 1953, à l'occasion de ses 75 ans, une rétrospective de son travail est organisée, puis, il transfère toutes ses œuvres d'art dans sa ville natale de Malines[17]. Le , Ernest Wynants meurt, à l'âge de 86 ans, à Malines[17], où il est inhumé[18]. ŒuvresDans l'espace public belge et étranger, il existe plusieurs statues d'Ernest Wynants, comme La Mère et l'Enfant (1952) dans la cour de l'hôtel de ville sur la Grand-Place de Malines et le Monument aux morts (1924) au cimetière de Saint-Rombaut. En 1929, il est chargé de créer le monument de la reconnaissance belge envers l'hospitalité suisse à Lausanne, où il crée une statue allégorique imposante[17]. Sa propre maison et ses ateliers ont été détruits par une arme V à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Galerie
Hommages
Références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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