Else Hirschberg est l'aînée des quatre filles - Paula Gertrud, Bertha Hertha et Margot Emilie - du marchand juif Ludwig Michael Hirschberg (1857-1920) et de sa femme, Aurelie Hirschberg, née Kroner (1868-1936)[1]. Sa mère descend d'une longue ligne de rabbins[3]. La famille déménage à Königsberg (alors en Prusse, aujourd'hui Kaliningrad en Russie) puis part s'installe finalement à Rostock en 1908[1].
Cette année-là, elle entre en chimie à l'université de Rostock en tant qu'auditrice libre, les femmes n'étant pas encore autorisée à étudier avant 1910[4]. En parallèle, elle travaille à l'Institut d'hygiène sous la supervision de Ludwig Pfeiffer[1]. Elle publie son premier article en 1913, dans lequel elle s'intéresse à la dose de glucose dans l'urine sous l'égide de Friedrich Martius et Joseph Meinertz à l'Hôpital universitaire de la ville[1]. Dans le même temps, elle s'intéresse aux pyrazolones comme agent médicamenteux mais elle ne peut passer le concours d'entrée en médecine. Entre 1917 et 1919, elle écrit plusieurs articles médicaux avec le physiologisteHans Winterstein à l'Institut de physiologie de l'université[3]. En 1919, ils publient un article dans le Journal of the Chemical Society sur la dégradation des substances graisseuses dans le système nerveux central (The Degradation of Fatty Substances in the Central Nervous System)[5]
De 1925 à 1927, elle écrit plusieurs articles sur le système nerveux central ainsi que de la solubilité du chloroforme dans le sang entre autres[1]. En 1927, elle réussit son Abitur et peut terminer son doctorat en 1928[4]. Employée à l'université de Rostock, elle ne peut prétendre à un titre de chercheur car elle n'a aucune formation médicale[1].
Le 11 juillet 1942, elle fait partie d'un convoi partant de Hambourg comprenant 24 autres juifs de Rostock et envoyé vers Auschwitz[7]. La date exacte de son décès est inconnu[8].
(de) avec Hans Winterstein, « Über die Permeabilität von Muskelmembranen », Pflüger's Archiv für die gesamte Physiologie des Menschen und der Tiere, vol. 217, no 1, , p. 216–220 (DOI10.1007/BF01723673, lire en ligne)
(de) avec Hans Winterstein, « Stickstoffsparende Substanzen im Stoffwechsel der nervösen Zentralorgane », Hoppe-Seyler´s Zeitschrift für physiologische Chemie, vol. 108, nos 1-2, , p. 9–20 (DOI10.1515/bchm2.1919.108.1-2.9, lire en ligne)
(de) avec Hans Winterstein, « Über den Umsatz von Fettsubstanzen in den nervösen Zentralorganen », Hoppe-Seyler´s Zeitschrift für physiologische Chemie, vol. 105, nos 1–2, , p. 1–19 (DOI10.1515/bchm2.1919.105.1-2.1, lire en ligne)
(de) « Der Umsatz verschiedener Zuckerarten im Stoffwechsel der nervösen Zentralorgane », Hoppe-Seyler´s Zeitschrift für physiologische Chemie, vol. 101, nos 5-6, , p. 248–254 (DOI10.1515/bchm2.1918.101.5-6.248, lire en ligne)
(de) avec Hans Winterstein, « Über den Zuckerstoffwechsel der nervösen Zentralorgane », Hoppe-Seyler´s Zeitschrift für physiologische Chemie, vol. 100, nos 3–4, , p. 185–202 (DOI10.1515/bchm2.1917.100.3-4.185, lire en ligne)
Références
↑ abcdef et g(en) Tim Peppel et Gisela Boeck, « Else Hirschberg (1892–1942): the rediscovery of the private and professional life of the first female chemistry graduate at Rostock University in a digitised world », The Journal of Genealogy and Family History, vol. 2, no 1, , p. 1–20 (ISSN2399-2964, DOI10.24240/23992964.2017.1234512, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Journal of the Chemical Society, The Society, (lire en ligne)
↑(de) Kathleen Haack et Emil C. Reisinger, Die medizinische Fakultät der Universität Rostock : 600 Jahre im Dienst der Menschen (1419–2019), Vandenhoeck & Ruprecht, , 442 p. (ISBN978-3-412-51352-8, lire en ligne), p. 255
↑ ab et c(en) Laurel Leff, Well Worth Saving : American Universities' Life-and-Death Decisions on Refugees from Nazi Europe, Yale University Press, , 320 p. (ISBN978-0-300-24905-7, lire en ligne), p. 112
↑(de) Sielemann, Jürgen, « Der Zielort des Hamburger Deportationstransports vom 11. Juli 1942 », Zeitschriftdes Vereinsfür Hamburgische Geschichte, no 95, , p. 91-110