« LA TONTELLE grimpante. (PLANCHE 10.).
La racine de cet arbrisseau pouſſe des tiges ſarmenteuſes qui ſe répandent ſur le tronc des plus grands arbres ; elles ont par le bas trois ou quatre pouces de diamètre. À meſure qu'elles s'étendent, elles ſe partagent en branches oppoſées, d'où ſortent des rameaux également oppoſés. Ces branches & ces rameaux couvrent quelquefois la cime des arbres : de ces branches & rameaux élevés pluſieurs s'inclinent, & deſcendent juſques vers la terre. Les rameaux ſont garnis de feuilles deux à deux, opposées, diſpoſées en croix, vertes, liſſes, entières, ovales, terminées par une longue pointe mouſſe ; leur pédicule eſt court. On en a repréſenté une de grandeur naturelle.
Les fleurs viennent par petites grappes a l'aiſſelle des feuilles & à l'extrémité des rameaux. Les branches de ces grappes, & les pédoncules de chaque fleur ſont oppoſés, & garnis d'une petite écaille a leur naiſſance. La fleur eſt verte & très petite.
Le calice eſt d'une ſeule pièce, diviſée profondément en cinq parties aiguës.
La corolle eſt à cinq pétales arrondis, attachés au bas d'un diſque qui porte les étamines. Le diſque eſt en forme de petite coupe.
Les étamines ſont trois attachées à la paroi interne du diſque. Leur filet ſe courbe en-dehors, lorſque la fleur eſt épanouie.
L'anthère eſt arrondie, à deux bourſes.
Le pistil eſt un ovaire ſphérique, entoure d'un diſque, ſurmonté d'un style termine par un stigmate obtus.
L'ovaire devient une baie qui m'a paru, avant ſa maturité, ne contenir que quatre ſemences. Le calice & les pétales ſubſiſtent.
Cet arbriſſeau eſt nommé RAVOUA-TONTELLE par les Galibis.
II croît dans les forêts de la Guiane qui ſont voiſines de la rivière de Sinémari, à environ trente lieues de ſon embouchure.
Il étoit en fleur dans le mois d'Octobre
Toutes les parties de la fleur ſont repréſentées plus grandes que le naturel. »