Son père Eugène Dédé, qui est chef d'une fanfare de miliciens, lui donne ses premières leçons de clarinette. Dédé travaille ensuite le violon avec Constantin Debergue, directeur de la Société philharmonique locale, et Ludovico Gabici, directeur de l'orchestre du St. Charles Theatre. Il se perfectionne en étudiant le contrepoint et l'harmonie avec Eugène Prévost et Charles Richard Lambert[2],[3].
En 1852, il publie sa première œuvre, la mélodieMon pauvre cœur, qui est aussi la plus ancienne pièce musicale écrite par un musicien créole de couleur de La Nouvelle-Orléans. Il travaille comme fabricant de cigares et, avec ses économies, s'embarque en direction de l'Europe en 1857[2],[4].
« Dans cette capitale éclairée, où l'on est toujours bien disposé à l'égard de l'infortune et du talent, Edmond Dédé a rencontré de la sympathie et du secours[5]. »
Au début des années 1860, Edmond Dédé se rend à Bordeaux pour occuper le poste de chef assistant du ballet au Grand Théâtre. En quelques années, il trouve un emploi au théâtre l'Alcazar de Bordeaux-Bastide (actuellement 13, place de Stalingrad), un café-concert populaire de la ville, qu'il dirige durant 27 années[3]. Plus tard, dans les années 1870, il travaille aux Folies Bordelaises[6].
En 1864, Dédé épouse une Française, Sylvie Leflet, et s'installe à Bordeaux[3]. En 1867, ils ont un fils, Eugène Dédé[4], qui devient chef d'orchestre de music-hall et compositeur de chansons populaires.
Après s'être installé en France, il ne retourne qu'une fois à la Nouvelle-Orléans, en 1893[7],[3]. Lors de la traversée, le bateau subit de sérieuses avaries et il perd son violon de Crémone. Fatigué de subir les préjugés raciaux, il revient à Paris où il entre à la Société des Auteurs Dramatiques et Compositeurs en 1894[8].
Le magazine bordelais L’Artiste dit de lui en 1886 : « Il n’y a pas un seul habitant à Bordeaux qui ne connaisse Edmond Dédé et ne l’ait écouté et applaudi. Plusieurs générations ont fredonné ses refrains les plus gais »[6].
Le , à l'occasion du 194e anniversaire de sa naissance, le moteur de recherche Google lui consacre un Doodle[13],[14].
Discographie
Edmond Dédé, Hot Springs Music Festival, Richard Rosenberg (dir.), Naxos 8.559038[15], coll. « American Classics », 2000.
Bibliographie
(en) Sally McKee, The Exile's Song : Edmond Dédé and the Unfinished Revolutions of the Atlantic World, Yale University Press, , 256 p. (ISBN978-0-300-22136-7, lire en ligne).
(en) Lester Sullivan, « Composers of Color of Nineteenth-Century New Orleans: The History behind the Music », Black Music Research Journal, vol. 8, no 1, , p. 51–82 (lire en ligne).
(en) Lucius R. Wyatt, « Six Composers of Nineteenth-Century New Orleans », Black Music Research Journal, vol. 10, no 1, , p. 125-140 (lire en ligne).
↑ ab et c(en) Christopher T.F. Hanson, « Dédé, Edmond », sur Grove Music Online (consulté le )
↑Rodolphe Desdunes, Nos hommes et notre histoire : notices biographiques accompagnées de reflexions et de souvenirs personnels, hommage à la population créole, en souvenir des grands hommes qu'elle a produits et des bonnes choses qu'elle a accomplies : XXe sièclelieu=Paris, Publié par Arbour & Dupont, (lire en ligne).
↑ a et bEmmanuelle Debur, « Bordeaux : Edmond Dédé, compositeur créole et directeur de l’Alcazar mis à l’honneur par Google », sud-ouest.fr, (ISSN1760-6454, lire en ligne, consulté le )
↑« Edmond Dede », sur African American Art Song Alliance (consulté le )
↑Morgiane, ou, Le sultan d'Ispahan : opéra en 4 actes : paroles de Louis Brunet, musique d'Edmond Dédé : Par Edmond Dédé, John Milton and Ruth Neils Ward Collection (Harvard Theatre Collection). Collaborateur Louis Brunet
↑[Chik-Kang-Fô (Edmond Dédé), programmé les 5, 6, 7, 9, 10, 11, 20, 21 et 22 février in La Musique à Bordeaux par Anatole Loquin publié par Féret et fils, 1879