Edgar Puaud

Edgar Puaud, né le à Orléans et disparu le en Poméranie, est un militaire français. À l'origine officier dans l'armée française, il collabore ensuite avec l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale et prend le commandement de la LVF puis de la division SS Charlemagne constituée de volontaires français.

Biographie

Edgar Puaud est né le à Orléans (Loiret) et probablement mort en 1945. Il fut sous-lieutenant durant la Première Guerre mondiale, puis suivit la carrière classique d'un officier de la Légion étrangère : capitaine dans la Légion au Maroc, puis commandant en Syrie.

En , commandant du camp de la Légion étrangère de Septfonds, il facilite, en contrevenant aux ordres de Vichy, la démobilisation des survivants EVDG (engagés volontaires pour la durée de la guerre) du 23e régiment de marche de volontaires étrangers (23e RMVE), composé de juifs étrangers, leur évitant ainsi la captivité[1].

Promu lieutenant-colonel dans l'armée d'armistice, en , il rejoint la Légion tricolore et devient chef d'état-major du général Paul Galy qui commande cette troupe gouvernementale, que Pierre Laval souhaite engager sur le front de l'Est. Il est placé à la tête du dépôt de Guéret, où se rassemblent les volontaires. Mais, à la suite de l'échec de la Légion tricolore, il s'engage dans la LVF créée par Marcel Déat.

La LVF manquant d'officiers supérieurs relativement jeunes, Edgar Puaud est immédiatement placé à la tête de trois bataillons français rassemblés en Biélorussie dans la lutte contre les partisans soviétiques. Promu colonel de la Wehrmacht afin d'être nommé commandant de la LVF, et commandant nominal de la Phalange africaine, il fut promu général français en 1944 par le gouvernement de Vichy, et enfin SS-Oberführer commandant le , de la Division Charlemagne avec le Brigadeführer Gustav Krukenberg. Il retrouve Henri Fenet, Eugène Vaulot ou Jean de Vaugelas qui a été chef de la Milice française à Limoges en 1944.

Après la campagne extrêmement dure de l’hiver 1943-1944, Edgar Puaud revient en France pour une tournée de propagande en faveur de la LVF. À cette occasion, Vichy le promeut général de brigade et l’élève au grade de commandeur de la Légion d'honneur. Au printemps 1944, il retourne sur le front de l'Est et participe à la bataille de Bobr au cours duquel la LVF connaît de lourdes pertes. Sur l’injonction des Allemands, il doit rassembler les survivants et les intègre à la Waffen-SS pour former une division française, la division Charlemagne dont il prend le commandement. Il reçoit alors le grade d’Oberführer et mène ses troupes dans les combats de Poméranie. Il y disparaît le . On affirme généralement « qu'il a été tué au combat avec l'ensemble de ses soldats » mais, il ressort, au contraire, de tous les témoignages recueillis auprès des rescapés de la division, qu'il a survécu aux combats dans la plaine de Belgard et qu'il a été fait prisonnier par les Soviétiques[2].

On ignore son sort ultérieur mais, selon des sources non vérifiées, citées par l'historien d'extrême-droite Jean Mabire, Puaud aurait été vu après la guerre dans la partie Est de l'Allemagne, sous uniforme soviétique. Ce fait n'a pu être ni infirmé, ni confirmé[3].

Décorations

Notes et références

  1. Ivan Jablonka, Histoire des grands-parents que je n'ai pas eus, Éditions du Seuil,
  2. Edgar Puaud, un officier français, 39-45 Magazine, no 303, septembre 2012, p. 53 et ss.
  3. L'information semble provenir d'un journaliste suisse : "Le Journal de Genève du date|5 avril dernier (1946), sous la plume de son correspondant Georges Blun, annonce que le colonel Puaux [sic] qui commanda la L.V.F. sur le front de l'Est, se trouve actuellement à Berlin sous l'uniforme soviétique du N.K.V.D." (Jean Galtier-Boissière, Mon journal dans la drôle de paix, La Jeune Parque, 1947, p. 245.) Cette information paraît toutefois bien peu vraisemblable.
  4. « légion de volontaires français », sur genealego.free.fr (consulté le )

Bibliographie

  • Michèle et Jean-Paul Cointet, Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Tallandier, Paris, 2000.

Liens externes