Le film fit scandale lors de sa sortie en Égypte car la réalisatrice y aborde des thèmes d'actualité comme l'excision ainsi que l'interdiction de l'ouvrage Les Mille et Une Nuits en Égypte pour pornographie.
Synopsis
Dunia est une étudiante en littérature, fascinée par le soufisme. Fille de danseuse, elle souhaite suivre le parcours de sa mère, mais sa quête du plaisir se heurte à de nombreux obstacles.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.
Titre : Dunia
Titre international : Dunia: Kiss me not on my eyes
Réalisation : Jocelyne Saab
Scénario : Jocelyne Saab
Costumes : Rabih Kayrouz
Son : Fawzi Thabet
Photographie : Jacques Bouquin
Montage : Claude Reznic
Musique : Patrick Leygonie, Jean-Pierre Mas
Production : Catherine Dussart, Jocelyne Saab
Société de production : Catherine Dussart Productions (CDP)
Sociétés de distribution : Clair Obscur, Kairos Filmverleih, Trigon-film
Dans Dunia, Jocelyne Saab aborde l'excision à travers l'héroïne, qui a subi cette violence. Selon Amnesty International, 97 % des femmes sont excisées en Égypte. Cette intervention est pratiquée par deux pays arabes, l'Égypte et le Soudan.
Jocelyne Saab a rencontré des difficultés pour obtenir une autorisation de tournage au Caire en raison du propos de son film qui aborde la sexualité féminine, sujet tabou en Égypte. Elle a dû aménager son scénario pour qu'il soit accepté par la censure[4],[5].
En raison du scandale provoqué par le film à sa sortie, Jocelyne Saab est condamnée à mort par les fondamentalistes égyptiens. Le film est cependant primé dans de très nombreux festivals internationaux, et se trouve notamment en compétition long métrage au Festival de Sundance, aux États-Unis. Cinq ans plus tard, Dunia est devenu un film culte dans le monde arabe.
Critiques
En regard du box-office, Dunia a reçu des critiques positives. Il est évalué à 4/5 pour 14 critiques de presse sur Allociné.
« C’est une fille qui danse avec sa peur, et qui pose la question, qui fait peur, de la femme arabe. Elle est là comme un point d’interrogation. Le Caire la dit dérangée, puisque ses questions dérangent. Le film, comme souvent chez Jocelyne Saab, est un brin trop didactique, jusque dans le détail (Dunia est systématiquement vêtue de rouge). Mais on serait mal disposé de lui reprocher d’aller seule se battre à l’encontre des tabous de la société égyptienne, parmi lesquels l’excision, nerf secret du film, touchant 97% des Égyptiennes (alors qu’il ne s’agit pas, à la base, d’une pratique islamique), et pourtant tenue soigneusement sous silence. »
— Philippe Azoury, Libération, 6 septembre 2006
« (...) "Dunia" est une belle introduction à la compréhension d'une culture terriblement réduite par les médias autant qu'un appel sans ambiguïté au respect de toutes les femmes. »