Duc Decazes

Duc Decazes
Image illustrative de l’article Duc Decazes
Armes des ducs Decazes : D'argent à trois têtes de corbeau arrachées de sable.[1],[2],[3],[4]

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Création
Titre Duc Decazes
(Drapeau du Royaume de France Royaume de France)
Duc de Glücksbierg
(Drapeau du Royaume de Danemark Royaume de Danemark)
Premier titulaire Élie Decazes
Résidence officielle Château de Malfard, Saint-Martin-de-Laye
Château de La Grave (Bonzac)

Le titre de duc Decazes a été créé par Louis XVIII, roi de France et de Navarre, le au profit de son ministre d'État, Élie Decazes (1780-1860).

Histoire

Immédiatement après la chute de l’Empire, Élie Decazes, fils d'un lieutenant particulier au présidial de Libourne (sous l'Ancien Régime) et juge au tribunal de la Seine (sous l'Empire), accueillit la Restauration avec empressement, refusa de signer une adresse de félicitations à Napoléon Ier après son retour de l’île d'Elbe et se déclara royaliste (« modéré »), étant resté fidèle aux Bourbons pendant les Cent-Jours. Par l’entremise du baron Joseph-Dominique Louis, il peut rencontrer le roi Louis XVIII pendant cette période, qui le récompense pour sa fidélité en le nommant préfet de police de Paris le [4] et en le créant comte le [5].

Préfet de police de Paris ( - ), il fut rapidement nommé ministre de la Police ( - ). Il fut « pair de France » (membre de la Chambre des pairs) depuis le (lettres patentes du [1] et grand référendaire de la Chambre en 1836, majorat dissous le [4]).

Après avoir été ministre de l'Intérieur ( - ) et président du Conseil des ministres français (-), Élie Decazes fut, par la même ordonnance du qui mettait fin à ses précédentes fonctions, élevé au rang de ministre d'État et titré « duc Decazes » par le roi Louis XVIII[6].

Duc de Glücksbierg

Élie Decazes, veuf de la fille du comte Muraire, a épousé le mademoiselle Wilhelmine de Beaupoil de Saint-Aulaire (12 avril 1802 † 8 août 1873 - Versailles), fille de Louis-Clair de Beaupoil de Saint-Aulaire, comte de Saint-Aulaire, et d’Henriette de Seiglières de Belleforière.

Henriette de Seiglières de Belleforière (1784-1802) était la fille de Louis Armand de Seiglières de Belleforière, marquis de Soyecourt-Feuquières, et de la princesse Wilhelmine de Nassau-Sarrebrück, et la petite-fille de Guillaume Henri II (nl), prince régnant de Nassau-Sarrebrück.

La princesse Wilhelmine de Nassau-Sarrebrück était la sœur de la princesse Anna Karoline (1751–1824), duchesse de Schleswig-Holstein-Glücksburg, qui vivait clouée dans son fauteuil au Château de Glücksburg, résidence dont elle avait l'usufruit. Veuve du duc Frédéric-Henri-Guillaume de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg en 1779, elle avait épousé en secondes noces (en 1782) Frédéric-Charles-Ferdinand de Brunswick-Wolfenbüttel, duc de Brunswick-Bevern, mort à son tour en 1809. Sans postérité de ses deux alliances, Anna Karoline avait pris sa petite-nièce Wilhelmine de Saint-Aulaire sous sa protection et désirait pour elle une belle alliance. Elle jeta son dévolu sur le célèbre homme politique français Decazes qui n’était alors que comte et pair de France, mais promis au plus bel avenir puisque principal favori du roi de France Louis XVIII. Elle sollicita donc son parent, Frédéric VI, roi de Danemark, pour qu’il confère au futur époux de sa petite-nièce et protégée le titre de « duc de Glücksbierg ».

En considération de ce mariage, Decazes reçut du roi de Danemark, le titre ducal et le fief danois de Glücksbierg le .

L'hôtel de la légation française à Copenhague appartenait au comte Élie Decazes, du chef de sa femme, et c'était sur cet immeuble que le majorat qui devait accompagner le titre de duc avait été établi[7].

Château de Malfard, lieu de naissance d'Élie Decazes, acquis par lui en 1828.

Liste chronologique des ducs Decazes et ducs de Glücksbierg

  1. 1820-1860 : Élie Decazes (1780-1860), comte Decazes (1816), puis 1er duc Decazes (1820) et 1er duc de Glücksbierg (1818) homme politique français.
  2. 1860-1886 : Louis-Charles-Élie-Amanieu Decazes (1819-1886), 2e duc Decazes et duc de Glücksbierg, fils du précédent, diplomate et homme politique français.
  3. 1886-1912 : Jean-Élie-Octave-Louis-Sévère-Amanieu Decazes (1864-1912), 3e duc Decazes et duc de Glücksbierg, fils du précédent, homme du monde et sportif de la Belle Époque
  4. 1912-1941 : Louis Jean Victor Sévère Decazes (1889-1941), 4e duc Decazes et 4e duc de Glücksbierg, fils du précédent, éleveur de chevaux renommé à son époque.
  5. 1941-2011 : Élie Ludovic Henri Christian Decazes (1914-2011), 5e duc Decazes et 5e duc de Glücksbierg ;
  6. Depuis 2011 : Louis Frédéric René Marie Édouard Decazes (né en 1946), 6e duc Decazes et 6e duc de Glücksbierg ;

Bibliographie

Notes et références

  1. a et b (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  2. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  3. « www.genheral.com », sur www.genheral.com (consulté le )
  4. a b et c André F. Borel d'Hauterive et Albert Révérend, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, vol. 17, Champion, (lire en ligne)
  5. « Élie Decazes de Glücksbierg », sur roglo.eu (consulté le ).
  6. Annuaire historique universel : pour 1820, (lire en ligne) :

    « Louis, etc.
    Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur,
    Sur ce qui nous a été représenté par le comte Decazes, président de notre conseil des ministres, notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur, que sa santé lui rendait impossible de continuer les fonctions que nous lui avions confiées, nous avons accepté la démission qu'il nous a offerte ; et voulant toutefois ne pas nous priver de ses lumières dans nos conseils,
    Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
    Art. Ier. Le comte Decazes est nommé ministre d'Etat, membre de notre conseil privé.
    2. Notre ministre secrétaire d'Etat au département des relations extérieures est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
    Donné au château des Tuileries, le 20 février, etc. »

    — Signé, LOUIS.
    Par le Roi :
    Le ministre des affaires étrangères,
    Signé, PASQUIER.

    « Louis, etc.
    Voulant donner au comte Decazes un témoignage de la satisfaction que nous avons de ses services, du zèle et de la fidélité dont il nous a donné des preuves dans les occasions les plus difficiles, et aussi de son attachement à notre personne et à notre famille,
    Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
    Art. Ier. Le comte Decazes, pair de France, ministre d'Etat, est nommé duc, pour jouir, lui et ses descendans, en ligne directe, de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, des honneurs et prérogatives attachés à ce rang, à charge par lui de se conformer aux lois du royaume, et notamment aux dispositions de notre ordonnance du 10 août 1815.
    2. 2. Notre minisire secrétaire d'Etat au département des relations extérieures est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
    Donné au château des Tuileries, le 20e jour de février, de l'an de grâce 1820, et de notre règne le 26e. »

    — Signé, LOUIS.
    Par le Roi :
    Le ministre des affaires étrangères,
    Signé, PASQUIER.

  7. Édouard Ferdinand vicomte de la Bonninière Beaumont-Vassy, Les salons de Paris et la société parisienne sous Louis-Philippe Ier, F. Sartorius, , 384 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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