Divinités grecques marinesLa mythologie grecque telle que nous la nommons a été inventée par les peuples de la Méditerranée et de la mer Noire. Ils furent tous baignés de mêmes eaux et les premières divinités qu’ils adorèrent furent des divinités marines. Il en existe plusieurs dans la mythologie grecque ; ils sont appelés divinités marines les êtres surnaturels et divins relatifs à la mer et à l'eau. De par sa portée philosophique et sa beauté poétique, la Théogonie d'Hésiode, travailleur de la terre, est généralement la référence en matière de généalogie des dieux ; dans son œuvre, il nous donne une version « géocentriste » de la création du monde et des dieux. Cependant, il n'est pas le seul à vouloir s'approprier une affirmation telle que celle-ci. En effet, comme ce dernier, Homère affirme, par la bouche d’Héra elle-même, dans le Chant 14 de l’Iliade, qu’Océanos est l’origine des dieux. Selon Hésiode, au contraire, le couple constitué d’Océanos et de Téthys sont les premiers enfants de Gaïa, la Terre-Mère, et d’Ouranos, le Ciel. Mais son nom ne doit pas nous induire en erreur : Océanos n’est pas un dieu marin au sens propre, il est le fleuve d’eau douce qui, selon la géographie mythique des anciens Grecs, entoure la terre. Océanos et Téthys eurent comme enfants les 3 000 dieux-fleuves et 3 000 nymphes des eaux, les Océanides. Les divinités chthoniennesLe premier dieu marin, tel que nous le connaissons, est Pontos, fils de Gaïa. On ne connaît pas grand-chose de lui. Il est, avec Ouranos le ciel et les Ouréa les hautes montagnes, l’un des nombreux premiers enfants de Gaïa, qu’elle a conçu seule, sans l’intervention d’aucune entité masculine. Après la castration d'Ouranos, Gaia s'est uni à Pontos, avec qui elle a enfanté Nérée, que l’on nomme le « Vieillard de la mer », ainsi que Thaumas et Phorcys, divinités masculines, et Céto et Eurybie, divinités féminines (certains font d'Eurybie une Titanide). La descendance Océanos/Téthys, enfants d'Ouranos et Gaïa, donnent naissance à 3 000 rivières et fleuves divins. Ces fleuves sont eux-mêmes les pères d’autres divinités élémentaires chthoniennes (issues de la terre) :
Bien qu’enfants de Pontos, Thaumas, Phorcys, Eurybie et Cétô ne sont pas réellement des divinités marines. On retrouve notamment Céto et Phorcys parmi les générations monstrueuses conçues par Gaïa.
Les divinités croniennes et olympiennesLe personnage le plus célèbre du panthéon marin de la mythologie grecque est sans nul doute Poséidon, souverain du monde aquatique, frère de Zeus et Hadès. Il est devenu l'emblématique dieu des mers, à la suite de leur lutte contre les Titans. C'est de là que le trident est devenu son principal attribut. Poséidon et ces différentes unions vont être à l’origine d’une lignée de dieux et de héros marins postérieurs, dit « croniens » (contemporains de Cronos) et olympiens (contemporains de Zeus). Ces progénitures marines sont constituées de dieux (Protée, Triton, Rhodos), de héros (Éole, les Molionides, Thésée, Atlas et Gadir, les Aloades, Agénor et Bélos), de monstres (les Cyclopes, Antée, Charybde, les Telchines, Pégase et Chrysaor, Arion), mais aussi de simples mortels (Pélias, Nélée, Nauplios, Eumolpos, Cercyon). Il a été marié à Amphitrite, qui lui a donné trois enfants : Triton, Rhodé et Benthésicymé. Mais il a aussi eu plusieurs autres enfants avec d’autres femmes : avec la nymphe Thoosa, il a eu le Cyclope Polyphème (qui sera aveuglé par Ulysse et ses compagnons) ; avec la mortelle Éthra, il a engendré Thésée ; et selon certaines légendes, il a été le père des brigands infestant la route de Trézène à Athènes. Ces sanctuaires principaux se trouvaient au cap Sounion et à Délos. Les nymphes marinesLes nymphes sont des personnages de la mythologie grecque et romaine. Le mot nymphe est à rattacher au même radical que nubere qui signifie, d'une façon générale, femme. Les nymphes de la mer sont appelées Océanides ou Néréides, suivant leur descendance, d'Océanos ou de Nérée. Véridique et bienveillant, respectueux des coutumes, selon Hésiode, Nérée avait le don de l’oracle et de la transformation en toutes sortes de créatures. De sa liaison avec l’Océanide Doris, il a eu 50 filles, les Néréides. Comme les Océanides, elles étaient belles et gracieuses et, comme leur père, elles avaient le don de se métamorphoser. Selon Hésiode, trois d'entre elles se sont distinguées : Thétis, la plus belle des Néréides et mère d’Achille, Amphitrite, qui est devenu l’épouse de Poséidon, et Psamathée, épouse d'Éaque. Outre les Néréides, la mythologie grecque nomme plusieurs sortes de nymphes marines parmi lesquelles :
Les sirènesSelon la tradition la plus répandue, les sirènes étaient des êtres symbolisant les âmes des morts. Figurant d'abord en oiseaux à tête humaine, elles charmaient les hommes de leurs chants mélodieux pour les entraîner vers une vaste prairie, couverte des ossements et de chairs desséchées des infortunés marins qui les avaient précédés, et ils y périssaient. À partir du Moyen Âge, sans doute au contact des légendes des contrées nordiques, elles furent représentées en femmes à queue de poisson. Les sirènes sont les filles d'Achéloos d'où leur nom d'Achéloïdes (Apollodore), ou de Phorcys (Plutarque). Leur mère, dans la première hypothèse, est tour à tour Stérope, ou Melpomène (Apollodore), Terpsichore (Apollonius), Calliope (Servius), Gaia (Euripide) ou bien selon une légende romaine, les suivantes de Proserpine que Cérès, sa mère, transforma en femmes-oiseaux pour ne pas être intervenues lors de l'enlèvement de sa fille par Pluton. On en dénombre un nombre variable selon les auteurs ; ce nombre monte même jusqu'à huit chez Platon qui ne les nomme pas. Mais en général on en trouve trois, l'une qui joue de la lyre, l'autre de la flûte tandis que la dernière chante. D'après la tradition suivie par le récit homérique de l’Odyssée, il s'agissait de divinités de la mer postées à l'entrée du détroit de Sicile, sur une île située entre l’île d’Ééa et celle des monstres Charybde et Scylla, mais il existe d'autres lieux de leur séjour comme le cap Pélore, l'île d'Anthémuse (Anthémoessa), les îles de Sirénuses, ou Caprée. Par leurs chants au charme irrésistible, elles attiraient les marins et les entraînaient à la mort. Elles chantaient, paraît-il, des prophéties et des chansons inspirées par l'Hadès, l'au-delà.
Références
Sources
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