Denyse Le Lasseur est diplômée de l'École du Louvre[4]. Sa thèse d'École du Louvre porte sur Les déesses armées dans l'art classique grec et leurs origines orientales. Comparant Athéna et les déesses orientales, elle s'inspire à la fois de l'enseignement d'Edmond Pottier et de celui de Charles Simon Clermont-Ganneau[1]. Elle étudie les déesses grecques Athéna, Artémis, Aphrodite et Héra en tant que figures guerrières[8] et les compare avec les déesses Astarté, Atargatis, Athtart, Al-Lat et Ishtar[9]. Elle développe l'idée que la fonction guerrière est à relier au supposé matriarcat des sociétés primitives[8],[10].
La qualité de ce travail est soulignée par la communauté scientifique[11]. L'association de la Revue des études grecques lui décerne une médaille d'argent pour cet ouvrage[10]. Pour Edmond Pottier, « ce volume [...] comptera parmi les livres utiles de mythologie antique »[8].
Archéologue à Tyr
Elle fait partie des Français envoyés en mission archéologique en Syrie après la Première Guerre mondiale[1],[4],[12], spécialement chargée par Charles Virolleaud, directeur du service des Antiquités de Syrie, d'explorer la région de Tyr[13]. Elle obtient cette mission parce qu'Edmond Pottier la recommande à ses confrères. C'est le moment où les femmes deviennent un peu plus nombreuses parmi les archéologues en France. La presse souligne leurs exploits et Denyse Le Lasseur est comparée à la pionnière de l'archéologie Jane Dieulafoy. Le journal Comœdia évoque[11]« cette jeune et vaillante émule de Mme Dieulafoy »[14].
Denyse Le Lasseur accomplit deux campagnes de fouilles à Tyr en 1921-1922[1],[4], mais le site est relativement pauvre en vestiges antiques[1]. Elle arrive à Tyr en avril 1921 et fouille le tell el-Ma'shouq, à 2,5 km de la ville. Elle y découvre les vestiges d'un bâtiment et des tessons de poterie, des inscriptions et du mobilier divers. Elle organise aussi des fouilles à Djel el-'Amad, près de Tyr, où elle met au jour un hypogée doté d'une fresque ainsi que du mobilier. Elle prospecte également divers endroits des environs de Tyr. Elle rend compte des résultats de ces missions dans des articles publiés dans la revue Syria[15],[16]. Ils sont repris dans des articles de presse, par exemple dans Le Temps[17] ou dans Le Figaro[18].
Les déesses armées dans l'art classique grec et leurs origines orientales, Paris, Hachette, , 380 p. (lire en ligne)[8],[9].
« Mission archéologique à Tyr (avril-mai 1921) », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 3, no 1, , p. 1–26 (DOI10.3406/syria.1922.8813, lire en ligne).
« Mission archéologique à Tyr (avril-mai 1921) (Deuxième article) », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 3, no 2, , p. 116–133 (DOI10.3406/syria.1922.8892, lire en ligne).
↑ abc et dÈve Gran-Aymerich, « Le Lasseur, Denise (1889-1945) », dans Les chercheurs de passé : 1798-1945. Aux sources de l'archéologie, Paris, CNRS éditions, , 2e éd. (1re éd. 2001), 1271 p. (ISBN978-2-271-06538-4, lire en ligne), p. 933.
↑René Dussaud, « Ch. Clermont-Ganneau. — Recueil d'Archéologie orientale, tome VIII, avec index général des volumes précédents. », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 5, no 2, , p. 158 (lire en ligne, consulté le ).
↑Denyse Le Lasseur, « M. Clermont-Ganneau », Journal des débats, , p. 4 (lire en ligne).
↑ abc et dEdmond Pottier, « Mme Denyse Le Lasseur. Les Déesses armées dans l'art classique grec et leurs origines orientales », Journal des Savants, vol. 18, no 2, , p. 86–87 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bRené Dussaud, « Denyse Le Lasseur. — Les déesses armées dans l'art classique grec et leurs origines orientales. », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 1, no 1, , p. 77–77 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Rapport de M. G. Dalmeyda, secrétaire, sur les travaux et les concours de l'année 1919-1920 », Revue des études grecques, vol. 33, no 154, , p. 68–85 (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Anick Coudart, « Archeology of French Women and French Women in Archeology », dans Margarita Diaz-Andreu, Marie Louise Stig Sorensen, Excavating Women : A history of Women in European Archeology, London - New York, Routledge, , 336 p. (ISBN9781134727759, lire en ligne), p. 61-85.
↑A. G., « L'oeuvre de nos archéologues en Syrie », Comoedia, , p. 3 (lire en ligne).
↑Denyse Le Lasseur, « Mission archéologique à Tyr (avril-mai 1921) », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 3, no 1, , p. 1–26 (DOI10.3406/syria.1922.8813, lire en ligne, consulté le ).
↑Denyse Le Lasseur, « Mission archéologique à Tyr (avril-mai 1921) (Deuxième article) », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 3, no 2, , p. 116–133 (DOI10.3406/syria.1922.8892, lire en ligne, consulté le ).
↑« Académie des inscriptions et belles-lettres », Le Temps, , p. 2 (lire en ligne)
↑Ch. Dauzats, « Académie des inscriptions. Sur les pas de Renan », La Figaro, , p. 2 (lire en ligne)
Ève Gran-Aymerich, « Le Lasseur, Denise (1889-1945) », dans Les chercheurs de passé : 1798-1945. Aux sources de l'archéologie, Paris, CNRS éditions, , 2e éd. (1re éd. 2001), 1271 p. (ISBN978-2-271-06538-4, lire en ligne), p. 933.