Delphine de Sabran épouse François de Custine, le fils d'Adam Philippe, comte de Custine, maréchal de camp des armées du Roi. D'une famille ouverte aux idées réformistes, François de Custine est nommé en 1792, à 22 ans, à une ambassade auprès du Duc de Brunswick. Le couple a un premier fils en 1788, Gaston, qui mourra en 1792. Un second fils naît en 1790 : Astolphe-Louis-Léonor, marquis de Custine[3]. Celui-ci a livré un témoignage direct sur la vie de ses parents pendant la Révolution dans son ouvrage La Russie en 1839[4].
« A vingt-trois ans, Delphine avait déjà fait l'apprentissage de tous les désespoirs...courageuse et timide, sensuelle, malheureuse et charmante, étonnamment soumise à tous ses amants successifs... elle a été en quelques années la maîtresse de Boissy d'Anglas, d'Antoine de Lévis, d'Emmanuel de Grouchy, du général Miranda et enfin du précepteur suisse de son fils Astoplhe, M.Berstoecher, avant une liaison avec François-René de Chateaubriand » qui durera vingt ans[7].
Revenue de Suisse où elle était partie après sa libération, « elle n'eut plus que deux intérêts: ...rétablir ma fortune et diriger mon éducation » ainsi que l'écrit son fils. Delphine de Custine mit 20 ans à récupérer une partie des biens familiaux qui avaient été saisis.
« Ma mère devint le centre d'un cercle de personnes distinguées parmi lesquelles se trouvaient les premiers hommes de notre pays. M. de Chateaubriand est resté son ami jusqu'à la fin[8] ».
En 1814, elle rejoint le comte d'Artois à Bâle, où les partisans des Bourbons attendent le moment de restaurer la monarchie[9].
Hommages et postérité
En 1802, Germaine de Staël développe son personnage principal en s'inspirant directement de Delphine de Custine pour son roman Delphine[1].
Connue pour sa beauté et son intelligence, Laure Junot d'Abrantès la décrit ainsi : « une de ces belles créatures que Dieu donne au monde dans un moment de munificence »[5].
Delphine Custine, Francisco de Miranda et Caracciolo Parra Pérez (Annotation et commentaire), Delphine de Custine, belle amie de Miranda : Lettres inédites publiées avec une introduction et des notes par C. Parra-Pérez., Paris, Éditions Excelsior, , 96 p. (OCLC4081064)
(en) Delphine de Custine (trad. Gaston Maugras et Le Comte P. de Croze-Lemercier), Memoirs of Delphine de Sabran, Marquise de Custine., New-York, George H. Doran Co., , 372 p. (OCLC24308531)
(it) Delphine de Custine, Ennio Francia, Louise Maximiliane Caroline Emanuele Albany et Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard Récamier, Lettere inedite, Rome, Edizioni di Storia e letteratura, , 174 p. (OCLC81303006)
François-René de Chateaubriand, Delphine deCustine et Émile Chédieu de Robethon (dir.), Chateaubriand et Mme de Custine : épisodes et correspondance inédite, Paris, E. Plon, Nourrit, , 292 p. (OCLC461672724)
Astolphe de Custine, Delphine de Custine, Karl August Varnhagen von Ense, Rahel Varnhagen von Ense et al., Lettres du marquis A. de Custine à Varnhagen d'Ense et Rahel Varnhagen d'Ense : accompagnées de plusieurs lettres de la comtesse Delphine de Custine et de Rahel Varnhagen d'Ense, Bruxelles, H. Merzbach, , 511 p. (OCLC457325242)
Agénor Bardoux, Études sociales et littéraires. Madame de Custine, d'après des documents inédits, Paris, Calmann Lévy éditeur, , 432 p. (lire en ligne)
Julien-Frédéric Tarn, Le Marquis de Custine ou les Malheurs de l'exactitude, Paris, Fayard, , 815 p. (ISBN978-2-213-01548-4).
Articles
Samantha Caretti, « Lyre et délire : à propos de la poétique amoureuse de Delphine de Custine dans ses lettres à Chateaubriand », Itinéraires épistolaires : volume en hommage à Brigitte Diaz, Presses universitaires de Caen, décembre 2021.