Dauphin Royal (1738)
Le Dauphin Royal est un vaisseau de ligne de la Marine royale française en service de 1738 à 1783. Vaisseau de 2e puis de 3e rang portant successivement 74 puis 70 canons qui précède de quelques années la célèbre classe des « 74 canons ». Considéré comme très réussi, il sert plus de 40 ans et traverse trois conflits. Histoire et armementsLe Dauphin Royal est construit à Brest de 1735 à 1738 selon les plans de Blaise-Joseph Ollivier. C'est un vaisseau de deuxième rang long de 45,6 mètres, large de 12,6 m, avec un creux de 6 m, portant 74 canons lors de son lancement. Il présente la particularité d'appartenir aux vaisseaux expérimentaux du deuxième quart du XVIIIe siècle, époque ou les constructeurs cherchent par tâtonnements la meilleure forme de carène en procédant à des allongements successifs[1]. Il annonce, par sa taille, la classe des « 74 canons » qu'il précède de peu. Il restera cependant percé à 13 sabords contre 14 pour les 74 canons. Il participe avec succès aux nombreuses missions d'escorte vers l'Amérique lors de la guerre de Succession d'Autriche[1]. Refondu de 1749 à 1751 à Brest par Jacques-Luc Coulomb, il est réduit à 70 canons, ce qui améliore ses qualités nautiques et fait de lui un excellent marcheur. Au début de la guerre de Sept Ans, le Dauphin Royal effectue plusieurs voyages à destination de Louisbourg, sur l'île Royale, en 1755 et 1757. Il est commandé par le capitaine du Tertre de Montalais[2] dans la flotte de dix-huit bâtiments de Dubois de La Motte chargée d'escorter en d'importants renforts pour le Canada[3]. Pour cette mission, le Dauphin Royal fait partie des onze vaisseaux armés en flûte et servant de transport pour les 3 000 hommes de troupe[3]. Le , alors qu'il a été séparé de l'escadre par le brouillard en compagnie de deux autres navires, il est attaqué au large de Terre-Neuve par les forces de l'amiral Boscawen chargées d'intercepter le convoi. Navire bon marcheur, il échappe cependant à la capture, contrairement a l’Alcide et au Lys[3]. En 1757, il est présent à Louisbourg dans l'importante concentration navale chargée de défendre la place. En 1758, malgré sa taille, il est déclassé en vaisseau de 3e rang[4]. Il participe ensuite à la bataille des Cardinaux, le , sous les ordres du chevalier d'Uturbie Fragosse. Fuyant le champ de bataille après l'engagement qui a vu la destruction de l'arrière-garde, il parvient à se réfugier à Rochefort. Il est refondu à nouveau de 1768 à 1769 à Rochefort par Clairain-Deslaurier. Son artillerie se compose alors de 26 canons de 36 livres ; 28 de 18 livres et 16 de 8, soit 70 pièces[1] (l'artillerie des gaillards a été réduite). Pendant la guerre d'indépendance américaine, il est engagé à la bataille d'Ouessant, le . Commandé par le marquis de Nieuil, il fait partie de l'avant-garde sous les ordres du comte du Chaffault. En , il participe à la bataille de la Grenade dans les vingt-cinq vaisseaux de l'escadre du comte d'Estaing contre celle de Byron. En décembre de cette même année, il fait partie des sept vaisseaux qui stationnent à la Martinique sous le commandement de La Motte-Picquet. Il ne participe pas au combat devant l'île que soutient La Motte-Picquet contre Hyde-Parker car il est provisoirement désarmé à ce moment-là. Le 25-, commandé par le Comte Pierre de Roquefeuil-Montpeyroux, il est engagé, dans l'escadre du comte de Grasse, à la bataille de Saint-Christophe, puis à celle des Saintes, le , où il fait partie du centre. Il est finalement condamné en 1783, après 43 ans de services et après avoir traversé avec succès les trois grands conflits maritimes du XVIIIe siècle[1]. Notes et références
Voir aussiSources et bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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