Mobilisé en 1957 pour son service militaire, il est de retour de la Guerre d'Algérie à Paris en 1959. Daniel Pommereulle peint ses premiers tableaux (Nuages, Spirales) et participe en 1961 à l'« Anti-Procès III » à Milan, organisé conjointement par Jean-Jacques Lebel et Alain Jouffroy. Il réalise à partir de 1963 des assemblages d’objets (Objets oubliés, Objet hors saisie). En 1966, associé aux «Objecteurs» par le critique Alain Jouffroy, Daniel Pommereulle expose un Pêcher en fleurs au Salon de mai puis les Objets de tentation à la Galerie Mathias Fels à Paris. Il travaille aux plans des sculptures des Urgences (1967) puis à la série des Objets de prémonition (1974-1975) qu'il présente dans l'exposition « Fin de siècle » au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou en 1975[4]. À partir des années 1980, il sculpte le verre, la pierre et l’acier, sans cesser de dessiner (notamment les séries des Fatigues du Ciel, des Passants luisants ou encore des Flüchtig). Pour Alain Jouffroy, « la beauté éthique de la démarche supplante la beauté esthétique, qui n'est pas négligée, mais subordonnée à un projet poétique de grande ampleur »[4].
Il réalise deux films: One More Time (1968) pour lequel il conçoit une « machine à suicide » et Vite (1969), avec des plans-séquences filmés à l'aide d'un télescope, apologie du désert et de la planète Saturne.
Proche notamment du galeriste Claude Givaudan qui l'exposa à ses débuts, son travail est montré dans les années 1990 à la Galerie Di Meo[5]. Une importante rétrospective lui est consacrée aux Musées de Dole et de Belfort en 1991. Depuis 2012, l’œuvre de Daniel Pommereulle est représentée par la Galerie Christophe Gaillard[6] à Paris.
Daniel Pommereulle, Café sanglant, Editions Claude Givaudan, Genève, 1978.
Daniel Pommereulle et Jacques Monory, Rien ne bouge assez vite au bord de la mort, collection « Cent quatre-vingt degrés », Pierre Bordas et Fils, 1996.
Daniel Pommereulle, Il n'y a pas d'ombre dans les grands rassemblements, Christian Bourgeois, 2003.
Expositions personnelles
Expositions personnelles
Daniel Pommereulle, Galerie Antichita, Ravenne (première exposition personnelle), 1962.
Acquisitions 2001, FDAC du Val de Marne, Créteil, 2001.
Les années Pop 1956-1968, Centre Georges Pompidou, Paris, 2001.
Art Basel Miami Beach (stand Galerie Di Meo), Miami Beach Convention Center, 2001[22].
Messe Basel (stand Galerie Di Meo), Bâle, 2001, 2002, 2003[22].
Carré d'art - musée d'art contemporain de Nîmes, La collection - Nouvel accrochage, mars-mai 2007[25].
Le Nouveau Réalisme, Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, 2007; Sprengel Museum, Hanovre, 2008.
Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun, Tilt - Panorama de la sculpture contemporaine - Collections du Centre national d'arts plastiques, octobre 2009 - mai 2010[26].
Sous influences, La Maison Rouge, Paris, février-mars 2013[27].
« Provocants, voire sadiques, les objets de Pommereulle sont là pour déranger, pour interroger. En d'autres temps, on aurait peut-être considéré son activité comme surréaliste, et il y a sans doute une certaine parenté entre les fêtes surréalistes et les rituels de Pommereulle. Fondé sur l'expressivité de l'objet et le langage de l'association, son œuvre un plus un questionnement du rêve qu'un langage chiffré. Moins apparent que chez les autres objecteurs, Kudo ou Raynaud, le propos de Pommereulle est plus insidieux, plus déroutant, plus compromettant aussi. » - Jacques Busse[19]
« Par la radicalité de sa démarche, Pommereulle s'oppose notamment à l'art décoratif, à l'objet d'art en tant que tel et s'intéresse passionnément à l'intériorité de la pensée à travers ses objets, mélange de subjectivité et d'objectivité cruelle. » - Fanny Drugeon[34]
« Daniel Pommereulle était un homme passionné par le vivant, par les vivants. Il les recherchait désespérément dans l'époque "refroidie" qui était la nôtre. Sa pensée, son art, ses écrits créent encore aujourd'hui les courts-circuits nécessaires aux dérèglements des schémas et des programmes. Cela sentait le brûlé et l'électricité, ce qui nous permettait de retrouver l'usage de nos sens avec les peurs, les rêves, les désirs qui portent vers le réel. » - Olivier Kaeppelin[35]
« Chez Pommereulle, la recherche d'extase fut une manière d'intensifier la vie. Ses objets sculpturaux dardés de lames de rasoirs et d'hameçons disent cette fascination et cette mise à distance, dès lors qu'il s'agit de sentir par la blessure, quand le ciel et sa promesse d'élévation se font chute dans le vide. » - Tom Laurent[33]
↑Francis Parent et Raymond Perrot, Le Salon de la Jeune Peinture - Une histoire, 1950-1983, Éditions Jeune Peinture / Imprimeurs libres, 1983, page 58.
↑Sous la direction de Jean-Louis Ferrier, L'aventure de l'art au XXe siècle, Éditions du Chêne, 1999.
↑ a et bFrançoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et libres d'artistes, B.N.F., 1992, page 334.
↑Fanny Drugeon, « Daniel Pommereulle » dans ouvrage collectif sous la direction de Sophie Duplaix, Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, musée national d'art moderne, Centre Pompidou, Paris, 2007.
↑ a et bSous la direction de Gisèle Breteau, Abécédaire des films sur l'art moderne et contemporain, 1905-1984, Centre national des arts plastiques/Centre Georges-Pompidou, 1985, page 185.
Armance Léger-Franceschi, « Daniel Pommereulle - Rien d'aussi beau ni d'aussi dangereux que le ciel », Art Press, 21 août 2018 (lire en ligne).
Armance Léger-Franceschi, Daniel Pommereulle, thèse en esthétique, histoire et théorie des arts, sous la direction de Philippe Dagen et François-René Martin, École normale supérieure / Université Paris Sciences et Lettres (présentation en ligne).
G. Yoshimasu, Daniel Pommereulle, C. Mouchard, M. Ono, Antique observatoire, Paris : Avant post, 2001.
Ouvrage collectif, Val-de-Marne, la collection - L'art contemporain en France depuis les années 50, Éditions Cercle d'art, Paris, 2001.
Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
Emmanuel Bénézit (article de Jacques Busse), Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Alain Jouffroyet al.,Objecteurs/Artmakers : exposition "Autour d'Alain Jouffroy, Objecteurs/Artmakers", dans les galeries du théâtre de Cherbourg (14 janvier-15 mars 2000), au musée des beaux-arts de Dole et au Frac Franche-Comté (15 avril-12 juin 2000), Nantes : éditions Joca seria, 2000.
Daniel Pommereulle : Les Égorgeurs d'épaisseurs, exposition du 1er octobre au 27 novembre 1993, préface d'Olivier Kaeppelin, Paris : Galerie Di Meo, 1993.
Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
Sous la direction de Gisèle Breteau, Abécédaire des films sur l'art moderne et contemporain, 1905-1984, Centre national des arts plastiques/Centre Geeorges-Pompidou, 1985.
Francis Parent et Raymond Perrot, Le Salon de la Jeune Peinture - Une histoire, 1950-1983, Éditions Jeune Peinture / Imprimeurs libres, 1983.
Alain Jouffroy (préface), Pommereulle - Fin de siècle : 6 mai au 1er juin 1975, Paris : Centre Georges-Pompidou, catalogue d'exposition, 1975.
Europalia 75 France, Société des expositions du Palais des beaux-arts de Bruxelles, 12 X 1 [Douze X Un] : une certaine actualité de l'art contemporain en France, catalogue d'exposition, Bruxelles : 1975.
Dictionnaire des artistes contemporains, La Connaissance S.A., Bruxelles, 1972.
Alain Jouffroy, Les Objecteurs : Jean-Pierre Raynaud, Daniel Pommereulle, Arman, Spoerri, Kudo, Paris VIe, décembre 1965-janvier 1966, Paris : Quadrum, 1965.
Filmographie
Daniel Pommereulle, vidéo réalisée par David Carr Brown, Ghislaine Bardet, Anne Papillault, et Jean-François Dars, série « Les peintres cinéastes », production Cellule d'animation audiovisuelle du Ministère des relations extérieures, diffusion Médiathèque centrale, - 52 min.