La désomorphine est un dérivé de la morphine aux forts effets sédatif et analgésique[2],[3],[4], découverte et brevetée en Allemagne en 1922[5], puis aux États-Unis en 1934[6]. Elle est utilisée avec le nom commercial Permonid en Suisse[7], puis abandonnée en 1981 en raison de ses effets secondaires et addictifs[8].
Elle réapparaît comme stupéfiant de substitution à l'héroïne en Sibérie en 2002 sous le nom de « drogue crocodile » ou « Krokodil » (en russe : « крокодил »), et son usage se répand en Russie en 2010[9],[10].
Le principal danger de cette drogue vient des impuretés liées à sa fabrication artisanale. De nombreux sous-produits acides et toxiques endommagent les tissus situés à l'endroit des injections, les rendant semblables aux écailles de la peau d'un crocodile — d'où le surnom fréquemment associé à cette drogue —, et à brève échéance conduisent à une putréfaction[12],[13]. Des journalistes l'ont qualifiée de « drogue la plus dangereuse au monde »[14].
↑(en) Lewis J. Sargent et Everette L. May, « Agonists-antagonists derived from desomorphine and metopon », Journal of Medicinal Chemistry, vol. 13, no 6, , p. 1061-1063 (ISSN0022-2623 et 1520-4804, DOI10.1021/jm00300a009, lire en ligne, consulté le ).
↑DE Patent 414598C 'Verfahren zur Herstellung von Dihydrodesoxymorphin und Dihydrodesoxycodein'.
↑(en) « Krokodil », sur Office of Alcoholism and Substance Abuse Services.
↑Maria Katselou, Ioannis Papoutsis, Panagiota Nikolaou et Chara Spiliopoulou, « A “Krokodil” emerges from the murky waters of addiction. Abuse trends of an old drug », Life Sciences, vol. 102, no 2, , p. 81-87 (ISSN0024-3205, DOI10.1016/j.lfs.2014.03.008, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Diego Hernando Ângulo Florez, Ana Maria dos Santos Moreira, Pedro Rafael da Silva, Ricardo Brandão, Marcella Matos Cordeiro Borges, Fernando José Malagueño de Santana, Keyller Bastos Borges, « Desomorphine (Krokodil): An overview of its chemistry, pharmacology, metabolism, toxicology and analysis » [« Désomorphine (Krokodil) : récapitulatif synthétique des données inhérentes à cette substance au regard de sa composante chimique, pharmacologique, métabolique, toxicologique et analytique »], Drug and Alcohol Dependence, Elsevier, vol. 173 « Review », , pp. 59-68 (DOI10.1016/j.drugalcdep.2016.12.021, résumé).
↑(es) Abel Baquero Escribano, María Teresa Beltrán Negre, Gema Calvo Orenga et Sonia Carratalá Monfort, « Consumo de krokodil por vía oral en España: a propósito de un caso », Adicciones, vol. 28, no 4, , p. 242 (ISSN0214-4840, DOI10.20882/adicciones.828, lire en ligne, consulté le ).