Cyrille Aillet a été élève de l'École normale supérieure (Ulm) de 1995 à 1999. Il est agrégé d'histoire depuis 1999[1]. Il a suivi une formation d'arabisant : «J'ai eu la chance d'apprendre l'arabe avec des maîtres engagés et passionnés, Houda Ayoub[4] la première, à l'ENS, puis Ghalib al-Hakkak[5] à la Sorbonne et Ali al-Waeida à Madrid»[6].
Sa thèse de doctorat en histoire médiévale est intitulée : Les Mozarabes : christianisme et arabisation en Al-Andalus (IXe – XIIe siècle) ; elle a été soutenue en 2005 à l'université Paris 8, sous la direction de Gabriel Martinez-Gros[7].
Carrière
Cyrille Aillet a d'abord été assistant moniteur normalien (AMN) à l'université Paris-VIII de 1999 à 2001[1]. Il a enseigné en collège et lycée de 2003 à 2006. A été chargé de cours à l'université Paris-VIII de 2005 à 2006[1].
Il a été directeur de deux programmes scientifiques :
programme Jeune Chercheur Maghribadite de l’ANR sur «L’ibadisme dans le Maghreb médiéval (VIIIe – XIIIe siècles) : espaces, réseaux, modèles» (2010-4). Ce programme mobilise une équipe euro-maghrébine de onze chercheurs (historiens, philologues, archéologues)[9]. Il s’agit d’un chantier exploratoire destiné à construire de nouvelles thématiques de recherche sur l’histoire des sociétés du Maghreb médiéval à partir du corpus largement inédit ou inexploité des sources ibadites[1].
programme «Peuplement et organisation de l’espace à l’époque médiévale dans l’oued Mya (Ouargla, Algérie )». Ce programme mobilise essentiellement trois chercheurs du CIHAM-UMR 5648 (C. Aillet, P. Cressier, S. Gilotte)[10]. Il est enchâssé dans le précédent, tout en étant consacré plus spécifiquement au bassin de Ouargla, l’un des principaux carrefours sahariens de l’époque médiévale, et au site archéologique[11] de Sedrata[1] 15 km au Sud.
Publications
(dir.) avec M. Penelas et Ph. Roisse, ¿ Existe una identidad mozárabe ? Historia, lengua y cultura de los cristianos en al-Andalus (siglos IX-XII), Madrid, Collection de la Casa de Velázquez, vol. 101, 2008, 334 p.
Les Mozarabes. Islamisation, arabisation et christianisme en péninsule Ibérique (IXe – XIIe siècle), Madrid, Bibliothèque de la Casa de Velázquez, vol. 45, 2010, 418 p.
(dir.) L’ibadisme, une minorité au cœur de l’Islam, numéro spécial de la Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, n° 132, novembre 2012, 195 p. Disponible en ligne sur : http://remmm.revues.org/7711
(dir.) avec Emmanuelle Tixier du Mesnil et Éric Vallet, Gouverner en Islam, Xe-XVe s., Paris, Atlande, 2014, 605 p[12].
(dir.) avec B. Tuil Leonetti, Dynamiques religieuses et territoires du sacré au Maghreb médiéval : Éléments d’enquête, Madrid, CSIC, Estudios árabes e islámicos, Serie Monografías, 20, 2015, 281 p.
(dir.) avec Chloé Capel et Élise Voguet, Le Sahara précolonial : Des sociétés en archipel, Aix-en-Provence, PUP, 2021, 268 p.
L’archipel ibadite : une histoire des marges du Maghreb médiéval, Lyon, CIHAM, 2021, 582 p.
Distinctions
La publication de la thèse de Cyrille Aillet a obtenu le Prix Raoul Duseigneur de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres[13],[14].
Mention spéciale du prix de la meilleure thèse en langue française sur le monde musulman de l’Institut d’Études de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman-EHESS (2005[1].
Isabelle Poutrin, « Les Mozarabes, des chrétiens arabisés dans l’Espagne médiévale », Conversion/Pouvoir et religion (hypotheses.org), 8 juillet 2014. En ligne : http://pocram.hypotheses.org/302
↑« En Tunisie, les Ibadites présentent un autre visage de l’islam », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ) :
« Cyrille Aillet, l’un des meilleurs connaisseurs de cette famille de l’islam souligne : Refusant d’être cantonnés dans une périphérie, les Ibadites revendiquent une place à part entière dans l’orthodoxie, et un rôle possible dans la rénovation de l’islam. »
↑Lyon 2, « Cyrille Aillet », sur UFR Temps et territoires (consulté le )
« L'étude approfondie et dépassionnée de Cyrille Aillet, qui lui a valu récemment le prix Raoul Duseigneur de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vient donc combler un vide. »