Au Moyen Âge, vers le début de la seconde moitié du XIVe siècle, les religieuses de l'ordre de Sainte-Catherine érigent un monastère[1].
Après les guerres de Religion promulguant la Réforme et durant l’épiscopat de l'évêque Pierre Fenouillet, une volonté de reconquête religieuse par les catholiques est réalisée sur la ville de Montpellier[2]. En 1641, Pierre Fenouillet obtient de son homologue Fulcrand de Barrès de faire venir six religieuses de l’ordre de Sainte-Ursule de Pézenas. Se consacrant à l'éducation des jeunes filles pauvres, elles sont installées dans une partie du monastère rebâti, en 1657, qui prend le nom de couvent des Ursulines[3]. L'édifice est alors érigé par l'architecte Jean Bonnassier[4].
De 1697 à 1738, durant l'épiscopat de l'évêque jansénisteJoachim de Colbert, les Ursulines sont soutenues d'assurer leur vocation d'enseignantes, ouvrir de nouvelles classes et accueillir de nombreuses pensionnaires[3]. En revanche jusqu'en 1748, son successeur, MgrBerger de Charancy, hostile au jansénisme, fait retirer les pensionnaires en les confiant au couvent voisin des Visitandines, ainsi qu'au couvent du Vignogoul[3],[5].
Bien qu'utilisé dans un premier temps à des fins religieuses, le couvent sera peu à peu réutilisé pour différentes raisons martiales. Il fera alors office de prison (à l'époque de la Révolution), puis durant quelques années de caserne, puis à nouveau de prison et ensuite de prison pour femmes de 1825[6] jusqu'en 1934, puis de prison militaire (durant l'Occupation, notamment, la Gestapo occupera le couvent des Ursulines comme centre d'interrogatoire et de rétention des résistants) et à nouveau de caserne (caserne Grossetti : bureau d'information de l'armée de l'air) de l'après-guerre jusqu'en 1986.
L'achat du couvent des Ursulines par la commune se fait en plusieurs étapes, à la suite des différentes procédures administratives : dès 1980, la ville de Montpellier annonce qu'elle va acquérir le site, l'Armée ne déménage qu'en 1986 et à la suite d'une convention, la ville occupe immédiatement les lieux[7] même si l'acte définitif d'acquisition n'est finalisé que deux ans plus tard.
Protection
Prévu pour être détruit, la ville de Montpellier se porte acquéreuse du bâtiment à la fin des années 1980.
L'ensemble des façades et toitures sur le boulevard Louis-Blanc, la rue de l'Université, la rue des Écoles-Laïques et la rue Sainte-Ursule fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [8].
↑Philippe Saurel (dir.), « Les multiples destinées des Ursulines », Montpellier notre ville, Montpellier, Imp. Chirripo, no 452, , p. 42 / 48 (lire en ligne, consulté le ).
André Delort (16…-1694), Mémoires inédites sur la ville de Montpellier au XVIIe siècle, vol. 2, Montpellier, impr. de Jean Martel, aîné, , 298 et 292 p., 24 cm (OCLC491928054, SUDOC085451533, présentation en ligne).
chanoine Léon Cristiani (1879-1971), La merveilleuse Histoire des premières Ursulines françaises : contribution à l'étude du sentiment religieux en France au XVIIe siècle, Lyon, éd. Vitte, , 396 p., 20 cm (OCLC492083334, SUDOC087050749, présentation en ligne).
Étienne Broca, Jalon pour l'Histoire religieuse de Frontignan, Frontignan, Imprimerie de Frontignan, , 68 p.
Xavier Azéma (1926-2011), « Le couvent des Ursulines face à Monseigneur G.L. Berger de Charancy (1738-1748) », Bulletin historique de la ville de Montpellier, no 14, , 27 cm, p. 12-15 (présentation en ligne).