Courant communiste international
Le Courant communiste international (CCI) est une organisation révolutionnaire issue de la Gauche communiste, fondée en 1975 à partir de plusieurs groupes français et internationaux, comme Révolution internationale, créé en 1968, à Toulouse (France), Rivoluzione Internazionale (Italie), Internacionalismo (Venezuela), Internationalism (États-Unis), etc. Le CCI compte en 2020 17 sections territoriales qui s'étendent dans autant de pays. Le CCI est une organisation marxiste internationaliste[1]. Il défend notamment l'auto-organisation des luttes du prolétariat à travers les conseils ouvriers. À ce titre, il rejette le syndicalisme[2], les tactiques de front populaire, le soutien aux luttes de libération nationale, la lutte armée pratiquée de manière minoritaire, etc. En tant qu'organisation issue de la Gauche communiste, le CCI dénonce le stalinisme et l'ensemble des régimes communistes comme une manifestation de la « barbarie capitaliste »[3]. Le CCI se distingue des autres courants de la Gauche communiste, des bordiguistes et des conseillistes, notamment, par sa conception du rôle du Parti : pour le CCI, le Parti doit tracer les orientations politiques du prolétariat, mais en aucun cas le diriger[4]. HistoireLe CCI est fondé en par le regroupement de plusieurs groupes se réclamant de la Gauche communiste qui se sont développés dans de nombreux pays à la fin des années 60. Dès 1964, un premier noyau de militants au Venezuela évolue vers les positions de la Gauche communiste, sous l’impulsion de Marc Chirik. Jusqu’en 1968, ce groupe publie une dizaine de numéros de la revue Internacionalismo et noue de nombreux contacts avec des groupes européens et américains tel que News and letters. Le départ de plusieurs militants interrompt la publication de la revue qui reverra le jour en 1974. Les discussions de Internationalismo avec News and letters aboutissent à la création d’un groupe à New-York en 1970 autour d'un texte d'orientation. Le groupe américain commence alors à publier la revue Internationalism et s’engage également dans plusieurs discussions avec d’autres groupes. En France, à la suite de la grève générale de mai 1968, un noyau surgit à Toulouse autour d’un militant de Intenationalismo. Sur la base d’une déclaration de principe, le groupe commence à publier : Révolution internationale (RI), et noue à son tour de nombreux contacts, notamment avec l’Organisation conseilliste de Clermont-Ferrand et les Cahiers du communisme de conseil à Marseille. La série de rencontres où sont discutées et clarifiées l’ensemble des positions de la Gauche communiste aboutit à l’unification de ces trois groupes en 1972 sur la base d’une plateforme programmatique. Jusqu’à la fondation du CCI, ce nouveau groupe publie le journal Révolution internationale (Nouvelle série) ainsi que le Bulletin d'étude et de discussion, et contribue au développement de la discussion avec plusieurs autres groupes européens. En 1972, le groupe américain Internationalism envoie une proposition de correspondance internationale à une vingtaine de groupes se réclamant de la Gauche communiste. Cette proposition aboutit à la tenue, en 1973-1974, d’une série de conférences en Angleterre et en France où le groupe anglais World revolution se rapproche des positions de RI et de Internationalism. Le travail de clarification de ces conférences jette les bases du futur CCI. À la même époque, RI poursuit son travail de discussion avec les groupes espagnols et italiens qui commencent à publier en 1974 Action proletaria et Rivoluzione internazionale. En , une nouvelle conférence a lieu où sont présents Internacionalismo, Révolution internationale, Internationalism, World révolution, Accion proletaria et Rivoluzione internazionale, partageant les orientations politiques développées à partir de 1964 par Internacionalismo. Sont également présents Revolutionary perspectives (qui avait participé aux conférences de 1973-74), le Revolutionary workers group de Chicago (avec qui RI et Internationalism avaient engagé des discussions en 1974) et Pour une intervention communiste, constitué de militants ayant quitté RI en 1973. Finalement, les six groupes dont les plateformes sont fondées sur les mêmes orientations décident de s'unifier en une organisation unique dotée d’une revue trimestrielle en plusieurs langues : la Revue internationale. Le CCI venait de voir le jour[5]. Principes politiques et activitésPositions de baseLes positions de base du CCI, qui résument les grands principes de sa plateforme programmatique[6], figurent en dernière page de l'ensemble de ses publications :
Filiation politiquePour le CCI, "les positions des organisations révolutionnaires et leur activité sont le produit des expériences passées de la classe ouvrière et des leçons qu’en ont tirées tout au long de l'histoire ses organisations politiques."[7] Avec un regard critique, "le CCI se réclame des apports successifs de la Ligue des communistes de Marx et Engels (1847-52), des trois Internationales (l'Association internationale des travailleurs, 1864-72, l'Internationale ouvrière, 1884-1914, l'Internationale communiste, 1919-28), des fractions de Gauche qui se sont dégagées dans les années 1920-30 de l'Internationale communiste lors de sa dégénérescence, en particulier les Gauches germano-hollandaise et italienne[7]. » ActivitésL'activité politique du CCI est fondée sur trois axes :
PublicationsLes sections territoriales du CCI publient un journal mensuel ou trimestriel en fonction des pays : Révolution internationale (France), World revolution (Grande-Bretagne), Internationalism (États-Unis), Weltrevolution (Allemagne et Suisse), Accion proletaria (Espagne), Revolucion mundial (Mexique), Internacionalismo (Venezuela), Rivoluzione internazionale (Italie), Internationalisme (Belgique, en français et en néerlandais), Wereld revolutie (Pays-Bas), Internationell revolution (Suède), Communist internationalist (Inde), etc. Le CCI publie également une revue théorique trimestrielle traduite en plusieurs langues intitulée : Revue internationale. Outre cette presse, le CCI publie des brochures sur les principales questions intéressant le mouvement ouvrier ainsi que des livres sur les principales composantes historiques de la Gauche communiste (Gauches italienne, germano-hollandaise, russe, anglaise, française). Pour approfondirArticles connexesLiens externesNotes et référencesRéférencesPrésentation de Révolution Internationale (1968-1976) - [Fragments d'Histoire de la gauche radicale] (archivesautonomies.org) |