Constant MalvaConstant Malva Constant Malva devant le Coq de Jemappes en 1938
Constant Malva de son vrai nom Alphonse Bourlard, né le à Quaregnon (Belgique) et mort le à Saint-Josse-ten-Noode (Belgique), est un mineur et écrivain prolétarien belge. BiographieJeunesseIl naît à Quaregnon dans le Borinage en Belgique le . En 1911, voulant fuir la misère de cette région, sa famille recherche du travail dans le Nord de la France, comme le font de nombreux Borains à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Avec l'invasion allemande en 1914, ce sera l'exode dans plusieurs villes françaises, dont Rouen. Malva n'aura jamais son diplôme d'école primaire, mais un instituteur lui fait cadeau d'une grammaire qu'il gardera jusqu'à sa mort. Après l'armistice, en 1919, alors qu'il a quinze ans, il devient mineur de fond comme son père, au charbonnage du Rieu du Cœur à Quaregnon. TrotskisteEn 1923, ses convictions l'incitent à adhérer au Parti communiste, dont il est exclu[1] en 1928 à la suite de l'exclusion des trotskystes, dont Charles Plisnier. Il adhère ensuite au Parti socialiste révolutionnaire, de tendance trotskyste, sans vraiment militer, pour finalement se déclarer révolutionnaire indépendant en 1936. Après des écrits dans le journal communiste Le Drapeau rouge, ses véritables débuts littéraires ont lieu en 1931. En 1932, à partir des souvenirs de sa mère, il écrit Histoire de ma mère et de mon oncle Fernand, qui grâce à l'entremise d'Henri Barbusse trouve un éditeur à Paris, Valois. Il choisit son pseudonyme pour signifier son pessimisme radical. Malva fait ensuite partie du groupe Rupture qui rassemble les surréalistes du Hainaut. Il entre en contact avec des écrivains comme Achille Chavée, André Breton ou Albert Ayguesparse. Il sera occupé dans différents charbonnages de sa région du Borinage. Mais en 1940, dégoûté par les conditions de travail et persuadé qu'il doit en sortir pour survivre, il quitte la mine volontairement.
Quelques années plus tard, il écrira dans Un mineur vous parle :
Misère et collaborationSans emploi, Malva connaît ensuite la misère : pour survivre et nourrir sa famille (il a deux enfants), il exerce divers petits métiers dont celui de concierge et d'homme à tout faire à Mons dans les locaux d'un syndicat collaborateur. Célébré par des intellectuels proches des nazis, Constant Malva est accueilli dans des revues qu'ils dirigent. Il écrit des contes et récits sur la mine publiés dans diverses revues contrôlées par la collaboration, ce qui lui permet d'éviter la déportation en Allemagne, mais lui vaudra d'être inquiété à la Libération. La collaboration de Malva ne s'explique pas seulement par les contraintes financières, comme le montre l'historien Jean Puissant :
Après la Seconde Guerre mondiale, qui s'est soldée pour lui par une condamnation judiciaire, Malva est miné par la maladie et déçu par l'évolution politique de la classe ouvrière. Il se détourne de toute activité militante et se plonge dans la réflexion et l'écriture, mais les ventes de ses livres sont faméliques. Sans succès ni reconnaissance, il constate sa déception d'avoir cru naïvement que « la Culture ne pouvait tout de même pas me laisser mourir de faim ». Il survit avec une maigre retraite de mineur. L'écrivainDans ses romans à caractère autobiographique, fortement marqués par la mine, il dénonce les conditions de vie pénibles des mineurs (qu'il appelait les « héros du sous-sol ») et décrit le choc entre les sociétés bourgeoise et ouvrière. La plupart de ses ouvrages sont des témoignages sur la condition ouvrière de l'époque, marqués par la dureté des rapports entre les hommes au travail et les difficultés de la survie au quotidien pour les familles les plus pauvres. Pierre-Robert Leclercq, du quotidien Le Monde, commente à l'occasion d'une réédition d'œuvres en 2007 : « En s'écartant des poncifs, son style épouse l'authenticité de ses portraits et donne du mineur une image nullement romantique qui frappe le lecteur. » Ma nuit au jour le jour, un journal de son année 1938, est le livre qui a connu le plus grand succès posthume, avec deux rééditions. MortIl meurt le à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) des suites de la silicose (maladie du mineur), contractée durant l’entre-deux-guerres[3]. InfluencesSes principales influences sont : Œuvres[3]
Édition posthume :
HommageCréation le 10 mars 1980 du spectacle Ma nuit au jour le jour, d'après Constant Malva avec Roland Thibeau, Jean-Claude Derudder, Jacques Debock et Dolorès Oscari. Des extraits du spectacle seront publiés dans le disque (33 tours) Malva, également diffusé sur le troisième programme de la RTBF radio L'Autre parallèle le 14 juin 1980, et sur le deuxième programme de la RTBF radio Par les chemins du Hainaut le 4 juillet 1980. Bibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes
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