Conchita SupervíaConchita Supervía Conchita Supervía dans les années 1910.
Conception Supervía Pascual (en catalan : Concepció Supervia i Pascual), connue aussi comme Conchita Supervía (en catalan : Conxita Supervia), (Barcelone, – Londres, ) est une mezzo-soprano lyrique espagnole très populaire et historiquement importante. Malgré sa disparition précoce et tragique, c'est l'une des cantatrices les plus marquantes de son époque. ExcellenceSes exceptionnels dons vocaux lui permettent la rapidité dans la coloratura et une maîtrise des nuances sonores et des timbres. Conchita Supervía a chanté les plus grands rôles pour de mezzo-soprano coloratura : les trois grandes héroïnes de Gioachino Rossini : Rosina[1] du Barbier de Séville, Angelina de La Cenerentola et Isabella de L'italiana in Algeri, la rendant célèbre dans le monde entier. Composés pour mezzo-sopranos, ces rôles avaient été dénaturés par d'autres modèles stylistiques postérieurs en étant chantés par des sopranos légères lors de l'extinction de la mezzo coloratura. Douée de tempérament et de présence scénique[2], exacte dans le phrasé et l'intention, son usage exagéré du vibrato (très rapide, surtout dans le registre inférieur) lui vaut en revanche des adversaires critiques. Cependant, sa restauration philologique du bel canto rossinien est sa contribution majeure au monde lyrique. En chantant ces rôles dans les tonalités originales[3], Supervía revient à la tradition stylistique, et devient pionnière de figures aussi célèbres de nos jours que Teresa Berganza, Marilyn Horne, Frederica von Stade, Agnes Baltsa, Lucia Valentini Terrani, Cecilia Bartoli et Joyce DiDonato. ParcoursConchita Supervía étudie le chant au Colegio de la Damas de Barcelone[3] puis au Conservatoire de musique de Liceu[4]. Dès ses quinze ans, le , elle fait ses débuts au Théâtre Colón de Buenos Aires en interprétant un rôle secondaire dans une œuvre de l'argentin César Stiattesi, Bianca de Beulieu[3]. Dès lors, un de ses professeurs de chant, Goula, qui possède sa propre compagnie, l'embauche pour réaliser de petits rôles ; par exemple, la même année, elle incarne Zulima des Les Amants de Teruel de Tomás Bretón et Lola dans Cavalleria rusticana. L'année suivante, en 1911, elle débute avec grands succès au Théâtre Costanzi de Rome[2], choisie pour Octavian[5] lors de la création italienne du Chevalier à la rose aux côtés d'Haricléa Darclée[3]. Ses réussites suivantes se font à Bari, La Havane avec la compagnie de María Barrientos, et au Liceu de Barcelone, dans Carmen (1912 à Bologne)[3], Santuzza, Mignon, Orphée et Eurydice, Dalila et La Favorite de Donizetti. Elle chante en outre Cherubino du Mariage de Figaro, Hänsel de Hänsel et Gretel. En 1929, à Turin, Conchita Supervía, assure la création italienne du personnage de Conception dans L'Heure espagnole de Ravel, La vida breve de Manuel de Falla et le rôle titre dans La Fata Malerba (1927) de Vittorio Gui toujours à Turin[6]. Le , elle débute à La Scala dans Hänsel, suivi par Cherubino et Octavian, dirigée par le compositeur lui-même, Richard Strauss, dans Le Chevalier à la rose et se produit souvent à Milan ensuite[3]. Entre 1916 et 1935, elle joue les premiers rôles de la trilogie de Rossini : La Cenerentola, Le barbier de Séville et L'italiana in Algeri dans tous les grands théâtres du monde. Elle règne à l'Opéra lyrique de Chicago où elle passe la saison 1915–1916[3] où sont ovationnés ses rôles phares[2]. Elle se produit ensuite à Paris, dans Werther de Massenet[7], au Théâtre des Champs-Élysées ou à l'Opéra de Paris où elle devient « la véritable coqueluche »[8], notamment pour sa « pétulante Carmen qui est parfois discuté (à tort) »[8] ; à Londres Covent Garden (1934 avec La Cenerentola), Rome, Florence, Bergame (dans La Damnation de Faust de Berlioz), Monaco, Ferrare et Gênes. En 1934, dans le long-métrage Prima Donna (Chant du crépuscule) de Victor Saville, elle interprète « Baba l'étoile », en chantant aussi bien une valse musette que la Bohème de Puccini. Outre des opéras, Supervia a été une notable interprète de zarzuelas et de mélodies — dont certaines enregistrées au disque[7] — de Bizet, Léo Delibes, Albéniz, Joaquín Turina, Tomás Bretón, Manuel de Falla (Siete canciones populares españolas) et Enrique Granados. Sa présence scénique, son timbre, son tempérament passionné ont participé à sa renommée. Vie privéeEn 1931, Conchita Supervía épouse l'industriel britannique Benjamin Rubinstein[3] et s'établit à Londres, où elle est tout aussi populaire[7]. Elle doit se retirer de la scène en 1935, par recommandation médicale pendant une grossesse avec complications. Elle est morte soudainement, le , à seulement quarante ans, des conséquences d'une infection générale provenant de l'accouchement de son enfant mort-née[3],[9]. Son fils, Giorgio, est le fruit d'un précédent et bref « mariage » antérieur, en 1917, avec Francesco Santamaria, ex-maire de Naples[10]. Elle est enterrée au cimetière juif de Golders Green, s'étant convertie pour complaire à son mari[11]. Discographie
Supervía n'a pas laissé d'enregistrements complets d'opéras, seulement des scènes et arias, mais elle a enregistré des zarzuelas complètes : La Leyenda del Beso et La verbena de la Paloma[12]. Bibliographie et sources
Notes et références(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Conchita Supervía » (voir la liste des auteurs).
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